HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

SOPHOCLE, Les Trachiniennes (tragédie complète)

Vers 200-249

  Vers 200-249

[200] (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) Ζεῦ, τὸν Οἴτης ἄτομον ὃς λειμῶν´ ἔχεις,
201 ἔδωκας ἡμῖν ἀλλὰ σὺν χρόνῳ χαράν.
202 Φωνήσατ´, γυναῖκες, αἵ τ´ εἴσω στέγης
203 αἵ τ´ ἐκτὸς αὐλῆς, ὡς ἄελπτον ὄμμ´ ἐμοὶ
204 φήμης ἀνασχὸν τῆσδε νῦν καρπούμεθα.
205 (ΧΟΡΟΣ) Ἀνολολύξεται δόμος ἐφεστίοισιν
206 ἀλαλαῖς μελλόνυμφος,
207 ἐν δὲ κοινὸς ἀρσένων
208 ἴτω κλαγγὰ τὸν εὐφαρέτραν
210 Ἀπόλλω προστάταν· ὁμοῦ δὲ
211 παιᾶνα, παιᾶν´ ἀνάγετ´, παρθένοι,
212 βοᾶτε τὰν ὁμόσπορον
213 Ἄρτεμιν Ὀρτυγίαν,
214 ἐλαφαβόλον, ἀμφίπυρον,
215 γείτονάς τε Νύμφας.
216 Ἀείρομ´ οὐδ´ ἀπώσομαι
217 τὸν αὐλόν, τύραννε τᾶς ἐμᾶς φρενός.
218 Ἰδού μ´ ἀναταράσσει
219 εὐοῖ εὐοῖ μ´
220 κισσὸς ἄρτι βακχίαν
221 ὑποστρέφων ἅμιλλαν.
222 Ἰὼ ἰὼ Παιάν· ἴδ´, φίλα γύναι.
223 τάδ´ ἀντίπρῳρα δή σοι
224 βλέπειν πάρεστ´ ἐναργῆ.
225 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) Ὁρῶ, φίλαι γυναῖκες, οὐδέ μ´ ὄμματος
226 φρουρὰ παρῆλθε τόνδε μὴ λεύσσειν στόλον·
227 χαίρειν δὲ τὸν κήρυκα προὐννέπω, χρόνῳ
228 πολλῷ φανέντα, χαρτὸν εἴ τι καὶ φέρεις.
229 (ΛΙΧΑΣ)
229 Ἀλλ´ εὖ μὲν ἵγμεθ´, εὖ δὲ προσφωνούμεθα,
230 γύναι, κατ´ ἔργου κτῆσιν· ἄνδρα γὰρ καλῶς
231 πράσσοντ´ ἀνάγκη χρηστὰ κερδαίνειν ἔπη.
232 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) φίλτατ´ ἀνδρῶν, πρῶθ´ πρῶτα βούλομαι
233 δίδαξον, εἰ ζῶνθ´ Ἡρακλέα προσδέξομαι.
234 (ΛΙΧΑΣ) Ἔγωγέ τοί σφ´ ἔλειπον ἰσχύοντά τε
235 καὶ ζῶντα καὶ θάλλοντα κοὐ νόσῳ βαρύν.
236 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) Ποῦ γῆς; πατρῴας εἴτε βαρβάρου; λέγε.
237 (ΛΙΧΑΣ) Ἀκτή τις ἔστ´ Εὐβοιίς, ἔνθ´ ὁρίζεται
238 βωμοὺς τέλη τ´ ἔγκαρπα Κηναίῳ Διί.
239 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) Εὐκταῖα φαίνων ´πὸ μαντείας τινός;
240 (ΛΙΧΑΣ) Εὐχαῖς, ὅθ´ ᾕρει τῶνδ´ ἀνάστατον δορὶ
241 χώραν γυναικῶν ὧν ὁρᾷς ἐν ὄμμασιν.
242 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) Αὗται δέ, πρὸς θεῶν, τοῦ ποτ´ εἰσὶ καὶ τίνες;
243 οἰκτραὶ γάρ, εἰ μὴ ξυμφοραὶ κλέπτουσί με.
244 (ΛΙΧΑΣ) Ταύτας ἐκεῖνος Εὐρύτου πέρσας πόλιν
245 ἐξείλεθ´ αὑτῷ κτῆμα καὶ θεοῖς κριτόν.
246 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) κἀπὶ ταύτῃ τῇ πόλει τὸν ἄσκοπον
247 χρόνον βεβὼς ἦν ἡμερῶν ἀνήριθμον;
248 (ΛΙΧΑΣ) Οὔκ, ἀλλὰ τὸν μὲν πλεῖστον ἐν Λυδοῖς χρόνον
249 κατείχεθ´, ὥς φης´ αὐτός, οὐκ ἐλεύθερος,
[200] DÉJANIRE. — O Zeus, seigneur des prairies vierges de l'Oeta, enfin tu nous as donné, après si longtemps, une joie! Chantez, femmes; sous le toit, sous le ciel, chantez l'apparition de la bonne nouvelle que je n'espérais plus. 205 CHANT DU CHŒUR Éclatez, cris joyeux de nos filles nubiles, dans la maison, près du foyer ! Éclatez à l'unisson, clameur des mâles, en l'honneur du dieu au beau carquois, Apollon tutélaire! Et vous, et vous, les jeunes filles, entonnez aussi le péan pour saluer à pleine voix la soeur du dieu, Artémis d'Ortygie, qui court le cerf et brandit dans chaque main une torche, et célébrez les nymphes nos voisines! 216 Le son des flûtes me soulève je m'abandonne à vous, rythmes impérieux ! Voici, voici que m'excite et me trouble évohé! évohé! le lierre qui m'invite à la grisante lutte! lô! iô! péan!... Mais vois, ma reine bien-aimée, vois ce cortège qui vers nous tourne sa proue... Le voici devant toi. Regarde. (Entre Lichas, conduisant les captives.) 225 DEUXIÈME ÉPISODE DÉJANIRE. — Je le vois, mes amies, ce cortège; il n'a pas échappé à mes yeux qui le guettaient. Salut au courrier si longtemps attendu, s'il m'apporte un message de joie. 229 LICHAS. — Oui, nous arrivons sous d'heureux auspices, et tes paroles de bon accueil, femme, conviennent à l'objet de notre mission : comment ne ferais-tu pas fête aux succès de ton mari ? DÉJANIRE. — O le plus cher des hommes, apprends-moi d'abord ce que je désire savoir avant tout : recevrai-je ici Héraclès vivant ? LICHAS. — Je l'ai quitté plein de force et de vie, tout florissant, ne souffrant d'aucun mal. DÉJANIRE. - Mais en quel endroit de la terre? En pays grec ? à l'étranger ? Parle. 237 LICHAS. — Il y a en Eubée un promontoire où il consacre à Zeus Cénéen des autels et des offrandes de fruits. DÉJANIRE. — Pour s'acquitter d'un voeu ou sur l'ordre d'un oracle? LICHAS. — C'est un voeu qu'il avait fait, le jour qu'il conquit et ravagea le pays de ces femmes que tu vois. DÉJANIRE. — Ces femmes, au nom des dieux, à qui sont-elles ? Et qui sont-elles ? Elles sont dignes de pitié, si leur détresse ne m'abuse. LICHAS. — Quand il eut pillé la capitale du roi Eurytos, Héraclès les réserva pour sa part et pour les dieux. DÉJANIRE. — A-t-il donc passé au siège de cette ville tout le temps de son interminable absence ? LICHAS. — Nullement. Durant presque toute cette période, il fut retenu en Lydie. Il ne fait point mystère qu'il y avait été vendu comme esclave.


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Dernière mise à jour : 22/10/2009