HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

SOPHOCLE, Les Trachiniennes (tragédie complète)

Vers 50-99

  Vers 50-99

[50] κατεῖδον ἤδη πανδάκρυτ´ ὀδύρματα
51 τὴν Ἡράκλειον ἔξοδον γοωμένην·
52 νῦν δ´, εἰ δίκαιον τοὺς ἐλευθέρους φρενοῦν
53 γνώμαισι δούλαις, κἀμὲ χρὴ φράσαι τόσον·
54 πῶς παισὶ μὲν τοσοῖσδε πληθύεις, ἀτὰρ
55 ἀνδρὸς κατὰ ζήτησιν οὐ πέμπεις τινά,
56 μάλιστα δ´ ὅνπερ εἰκὸς Ὕλλον, εἰ πατρὸς
57 νέμοι τιν´ ὤραν τοῦ καλῶς πράσσειν δοκεῖν;
58 Ἐγγὺς δ´ ὅδ´ αὐτὸς ἀρτίπους θρῴσκει δόμους,
59 ὥστ´, εἴ τί σοι πρὸς καιρὸν ἐννέπειν δοκῶ,
60 πάρεστι χρῆσθαι τἀνδρὶ τοῖς τ´ ἐμοῖς λόγοις.
61 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) τέκνον, παῖ, κἀξ ἀγεννήτων ἄρα
62 μῦθοι καλῶς πίπτουσιν· ἥδε γὰρ γυνὴ
63 δούλη μέν, εἴρηκεν δ´ ἐλεύθερον λόγον.
64 (ΥΛΛΟΣ)
64 Ποῖον; δίδαξον, μῆτερ, εἰ διδακτά μοι.
65 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) Σὲ πατρὸς οὕτω δαρὸν ἐξενωμένου
66 τὸ μὴ πυθέσθαι ποῦ ´στιν αἰσχύνην φέρει.
67 (ΥΛΛΟΣ) Ἀλλ´ οἶδα, μύθοις εἴ τι πιστεύειν χρεών.
68 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) Καὶ ποῦ κλύεις νιν, τέκνον, ἱδρῦσθαι χθονός;
69 (ΥΛΛΟΣ) Τὸν μὲν παρελθόντ´ ἄροτον ἐν μήκει χρόνου
70 Λυδῇ γυναικί φασί νιν λάτριν πονεῖν.
71 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) Πᾶν τοίνυν, εἰ καὶ τοῦτ´ ἔτλη, κλύοι τις ἄν.
72 (ΥΛΛΟΣ) Ἀλλ´ ἐξαφεῖται τοῦδέ γ´, ὡς ἐγὼ κλύω.
73 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) Ποῦ δῆτα νῦν ζῶν θανὼν ἀγγέλλεται;
74 (ΥΛΛΟΣ) Εὐβοῖδα χώραν φασίν, Εὐρύτου πόλιν,
75 ἐπιστρατεύειν αὐτὸν μέλλειν ἔτι.
76 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) Ἆρ´ οἶσθα δῆτ´, τέκνον, ὡς ἔλειπέ μοι
77 μαντεῖα πιστὰ τῆσδε τῆς χώρας πέρι;
78 (ΥΛΛΟΣ) Τὰ ποῖα, μῆτερ; τὸν λόγον γὰρ ἀγνοῶ.
79 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) Ὡς τελευτὴν τοῦ βίου μέλλει τελεῖν,
80 τοῦτον ἄρας ἆθλον εἰς τό γ´ ὕστερον
81 τὸν λοιπὸν ἤδη βίοτον εὐαίων´ ἔχειν.
82 Ἐν οὖν ῥοπῇ τοιᾷδε κειμένῳ, τέκνον,
83 οὐκ εἶ ξυνέρξων, ἡνίκ´ σεσώσμεθα
85 κείνου βίον σώσαντος, οἰχόμεσθ´ ἅμα;
86 (ΥΛΛΟΣ) Ἀλλ´ εἶμι, μῆτερ· εἰ δὲ θεσφάτων ἐγὼ
87 βάξιν κατῄδη τῶνδε, κἂν πάλαι παρῆ·
88 νῦν δ´ ξυνήθης πότμος οὐκ εἴα πατρὸς
89 ἡμᾶς προταρβεῖν οὐδὲ δειμαίνειν ἄγαν.
90 Νῦν δ´ ὡς ξυνίημ´, οὐδὲν ἐλλείψω τὸ μὴ
91 πᾶσαν πυθέσθαι τῶνδ´ ἀλήθειαν πέρι.
92 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ) Χώρει νυν, παῖ· καὶ γὰρ ὑστέρῳ τό γ´ εὖ
93 πράσσειν, ἐπεὶ πύθοιτο, κέρδος ἐμπολᾷ.
94 (ΧΟΡΟΣ)
94 Ὃν αἰόλα νὺξ ἐναριζομένα
95 τίκτει κατευνάζει τε φλογιζόμενον
96 Ἅλιον, Ἅλιον αἰτῶ
97 τοῦτο καρῦξαι τὸν Ἀλκμήνας,
98 πόθι μοι πόθι μοι ναίει
99 ποτ´, λαμπρᾷ στεροπᾷ φλεγέθων,
[50] je t'aurai vue tout en larmes te lamenter sur l'absence d'Héraclès ! Mais, voyons, s'il est permis à l'esclave de donner des conseils aux personnes libres, laisse-moi dire mon mot sur tes affaires. Tu as plusieurs enfants; pourquoi n'enverrais-tu pas l'un d'eux à la recherche de ton mari ? Hyllos me paraît tout désigné, pour peu que le bonheur de son père lui tienne à coeur. Le voici justement qui accourt... Si mon idée te semble bonne, il t'apporte l'occasion de la mettre à profit.(Paraît Hyllos.) DÉJANIRE. — Mon enfant, mon fils, les humbles sont quelquefois bien inspirés. Vois cette esclave : elle vient de montrer un jugement digne d'une femme libre. 64 HYLLOS. — Comment cela? Puis-je apprendre de quoi il s'agit, mère ? DÉJANIRE. — Elle dit que l'absence de ton père s'éternise et qu'un bon fils devrait s'inquiéter de savoir où il est. HYLLOS. — Mais je sais où il est, du moins s'il en faut croire les bruits qui courent. DÉJANIRE. — Et où dit-on qu'il séjourne, mon enfant? HYLLOS. — Toute l'année passée, il aurait travaillé aux gages d'une Lydienne. DÉJANIRE. — S'il s'est plié à pareille épreuve, à quoi ne faut-il pas s'attendre! HYLLOS. — Il aurait repris sa liberté, à ce que l'on rapporte. DÉJANIRE. — Mais enfin, vivant ou mort, où dit-on qu'il est? 74 HYLLOS. — En Eubée. Il assiège Eurytos dans sa capitale, ou se dispose à l'assiéger. DÉJANIRE. — Tu ignores peut-être, mon enfant, qu'il m'a laissé des oracles certains au sujet de ce pays? HYLLOS. — Lesquels, mère? Je ne sais de quoi tu veux parler. DÉJANIRE. — Ou bien il périra au cours de cette campagne, ou bien sa victoire doit lui assurer une vieillesse paisible. Lorsque sa destinée est dans la balance, mon enfant, ne lui viendras-tu pas en aide? Notre salut est lié à sa vie; sa perte entraînerait la nôtre. 86 HYLLOS. — J'irai donc, mère. Que ne m'a-t-on instruit de ces oracles ? Je l'aurais rejoint depuis longtemps. A vrai dire, sa fortune fidèle ne nous donnait guère lieu de trembler pour lui ni de craindre pour nous; mais aujourd'hui, mes yeux s'ouvrent, et je ne négligerai rien pour savoir exactement ce qu'il en est. DÉJANIRE. — Va, mon fils. Arriverais-tu après coup, apprendre une bonne nouvelle n'est jamais perdre son temps. (Sort Hyllos. Entrée du Choeur.) 94 CHANT DU CHŒUR O toi que dans son agonie enfante la nuit diaprée et qu'elle endort sur un lit flamboyant, Hélios, Hélios, c'est toi que j'interroge : Où est, dis-moi, le fils d'Alcmène ? Où peut-il séjourner, dis-moi, ô foyer de rayons splendides !


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Dernière mise à jour : 22/10/2009