HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

SOPHOCLE, Les Trachiniennes (tragédie complète)

Vers 1-49

  Vers 1-49

[0] ΤΡΑΧΙΝΙΑΙ.
1 (ΔΗΙΑΝΕΙΡΑ)
1 Λόγος μέν ἐστ´ ἀρχαῖος ἀνθρώπων φανεὶς
2 ὡς οὐκ ἂν αἰῶν´ ἐκμάθοις βροτῶν, πρὶν ἂν
3 θάνῃ τις, οὔτ´ εἰ χρηστὸς οὔτ´ εἴ τῳ κακός·
4 ἐγὼ δὲ τὸν ἐμόν, καὶ πρὶν εἰς Ἅιδου μολεῖν,
5 ἔξοιδ´ ἔχουσα δυστυχῆ τε καὶ βαρύν,
6 ἥτις πατρὸς μὲν ἐν δόμοισιν Οἰνέως
7 ναίους´ ἔτ ἐν Πλευρῶνι νυμφείων ὄκνον
8 ἄλγιστον ἔσχον, εἴ τις Αἰτωλὶς γυνή.
9 Μνηστὴρ γὰρ ἦν μοι ποταμός, Ἀχελῷον λέγω,
10 ὅς μ´ ἐν τρισὶν μορφαῖσιν ἐξῄτει πατρός,
11 φοιτῶν ἐναργὴς ταῦρος, ἄλλοτ´ αἰόλος
12 δράκων ἑλικτός, ἄλλοτ´ ἀνδρείῳ τύπῳ
13 βούκρανος, ἐκ δὲ δασκίου γενειάδος
14 κρουνοὶ διερραίνοντο κρηναίου ποτοῦ.
15 Τοιόνδ´ ἐγὼ μνηστῆρα προσδεδεγμένη
16 δύστηνος αἰεὶ κατθανεῖν ἐπηυχόμην,
17 πρὶν τῆσδε κοίτης ἐμπελασθῆναί ποτε.
18 Χρόνῳ δ´ ἐν ὑστέρῳ μέν, ἀσμένῃ δέ μοι,
19 κλεινὸς ἦλθε Ζηνὸς Ἀλκμήνης τε παῖς,
20 ὃς εἰς ἀγῶνα τῷδε συμπεσὼν μάχης
21 ἐκλύεταί με· καὶ τρόπον μὲν ἂν πόνων
22 οὐκ ἂν διείποιμ´, οὐ γὰρ οἶδ´, ἀλλ´ ὅστις ἦν
23 θακῶν ἀταρβὴς τῆς θέας, ὅδ´ ἂν λέγοι·
24 ἐγὼ γὰρ ἥμην ἐκπεπληγμένη φόβῳ
25 μή μοι τὸ κάλλος ἄλγος ἐξεύροι ποτέ.
26 Τέλος δ´ ἔθηκε Ζεὺς Ἀγώνιος καλῶς,
27 εἰ δὴ καλῶς· λέχος γὰρ Ἡρακλεῖ κριτὸν
28 ξυστᾶς´ ἀεί τιν´ ἐκ φόβου φόβον τρέφω,
29 κείνου προκηραίνουσα· νὺξ γὰρ εἰσάγει
30 καὶ νὺξ ἀπωθεῖ διαδεδεγμένη πόνον.
31 Κἀφύσαμεν δὴ παῖδας, οὓς κεῖνός ποτε,
32 γῄτης ὅπως ἄρουραν ἔκτοπον λαβών,
33 σπείρων μόνον προσεῖδε κἀξαμῶν ἅπαξ·
34 τοιοῦτος αἰὼν εἰς δόμους τε κἀκ δόμων
35 ἀεὶ τὸν ἄνδρ´ ἔπεμπε λατρεύοντά τῳ.
36 Νῦν δ´ ἡνίκ´ ἄθλων τῶνδ´ ὑπερτελὴς ἔφυ,
37 ἐνταῦθα δὴ μάλιστα ταρβήσας´ ἔχω.
38 Ἐξ οὗ γὰρ ἔκτα κεῖνος Ἰφίτου βίαν,
39 ἡμεῖς μὲν ἐν Τραχῖνι τῇδ´ ἀνάστατοι
40 ξένῳ παρ´ ἀνδρὶ ναίομεν, κεῖνος δ´ ὅπου
41 βέβηκεν οὐδεὶς οἶδε, πλὴν ἐμοὶ πικρὰς
42 ὠδῖνας αὑτοῦ προσβαλὼν ἀποίχεται.
43 Σχεδὸν δ´ ἐπίσταμαί τι πῆμ´ ἔχοντά νιν·
44 χρόνον γὰρ οὐχὶ βαιόν, ἀλλ´ ἤδη δέκα
45 μῆνας πρὸς ἄλλοις πέντ´ ἀκήρυκτος μένει.
46 Κἄστιν τι δεινὸν πῆμα· τοιαύτην ἐμοὶ
47 δέλτον λιπὼν ἔστειχε, τὴν ἐγὼ θαμὰ
48 θεοῖς ἀρῶμαι πημονῆς ἄτερ λαβεῖν.
49 (ΔΟΥΛΗ ΤΡΟΦΟΣ)
49 Δέσποινα Δῃάνειρα, πολλὰ μέν ς´ ἐγὼ
[0] Les TRACHINIENNES. PROLOGUE DÉJANIRE. 1 — C'est une sagesse vieille comme le monde qui dit que de toute vie mortelle il faut attendre le terme avant d'affirmer qu'elle fut heureuse ou malheureuse. Hélas! je n'ai pas besoin d'être allée chez Hadès pour savoir combien l'infortune aura pesé sur la mienne. J'habitais encore à Pleuron, dans le palais d'Œnée mon père, lorsqu'un mariage se présenta pour moi tel qu'aucune femme d’Etolie n’en connut de plus affreux. Mon prétendant n'était autre que le fleuve Achélöos, et, pour demander ma main à mon père, il se rendait visible tour à tour sous la forme d'un taureau, d'un dragon aux replis chatoyants et d'un homme à tête de boeuf, dont le menton touffu laissait jaillir des fontaines d'eau vive! Pourvue d'un tel prétendant, pauvre fille que j'étais! je n'avais qu'un désir : être morte avant le jour de mes noces ! 18 Quelque temps après, par bonheur, survint l'illustre fils de Zeus et d’Alcmène. Il provoque l'autre en combat singulier et me délivre. Les phases de ce combat, que ceux-là les retracent qui les ont suivies de sang-froid : je n'ai rien vu. J'étais assise, éperdue, tremblant que ma beauté ne fît mon malheur. Enfin, Zeus arbitre nous accorda une heureuse issue. Mais dois-je dire heureuse? Depuis le jour que sa victoire m'unit à Héraclès, je nourris crainte sur crainte, je vis à cause de lui dans une anxiété continuelle, et d'une nuit à l'autre les chagrins succèdent aux chagrins. 31 Je lui ai donné des enfants; mais, comme un cultivateur qui possède un champ éloigné ne le visite qu'une fois pour les semailles, une fois pour la moisson, ainsi l'existence que mène mon mari le rend à son foyer et l'en éloigne sans cesse pour courir au service d'autrui. Aujourd'hui encore, bien qu'il ait glorieusement achevé ses fameux travaux, je tremble plus que jamais. 38 Depuis qu'il a tué Iphitos, nous vivons en exil à Trachis, où l'on nous offre l'hospitalité; car Héraclès est parti, nul ne sait où. Je sais seulement que son absence me plonge en d'amères inquiétudes. Je suis presque certaine qu'il traverse quelque dure épreuve : voilà quinze mois qu'il n'a pas donné de ses nouvelles. Oui, il traverse quelque épreuve périlleuse. Je pense aux tablettes qu'il m'a laissées en partant, et dont je demande souvent aux dieux qu'elles ne me portent pas malheur. 49 LA NOURRICE. — Déjanire, ma maîtresse, que de fois


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Dernière mise à jour : 22/10/2009