HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

SOPHOCLE, Les Trachiniennes (tragédie complète)

Vers 800-849

  Vers 800-849

[800] ἐνταῦθ´ ὅπου με μή τις ὄψεται βροτῶν·
801 εἰ δ´ οἶκτον ἴσχεις, ἀλλά μ´ ἔκ γε τῆσδε γῆς
802 πόρθμευσον ὡς τάχιστα, μηδ´ αὐτοῦ θάνω
803 Τοσαῦτ´ ἐπισκήψαντος, ἐν μέσῳ σκάφει
804 θέντες σφε πρὸς γῆν τήνδ´ ἐκέλσαμεν μόλις
805 βρυχώμενον σπασμοῖσι· καί νιν αὐτίκα
806 ζῶντ´ ἐσόψεσθ´ τεθνηκότ´ ἀρτίως.
807 Τοιαῦτα, μῆτερ, πατρὶ βουλεύσας´ ἐμῷ
808 καὶ δρῶς´ ἐλήφθης, ὧν σε ποίνιμος Δίκη
809 τείσαιτ´ Ἐρινύς τ´· εἰ θέμις δ´, ἐπεύχομαι·
810 θέμις δ´, ἐπεί μοι τὴν θέμιν σὺ προὔβαλες,
811 πάντων ἄριστον ἄνδρα τῶν ἐπὶ χθονὶ
812 κτείνας´, ὁποῖον ἄλλον οὐκ ὄψει ποτέ.
813 (ΧΟΡΟΣ) Τί σῖγ´ ἀφέρπεις; οὐ κάτοισθ´ ὁθούνεκα
814 ξυνηγορεῖς σιγῶσα τῷ κατηγόρῳ;
815 (ΥΛΛΟΣ) Ἐᾶτ´ ἀφέρπειν· οὖρος ὀφθαλμῶν ἐμῶν
816 αὐτῇ γένοιτ´ ἄπωθεν ἑρπούσῃ καλῶς·
817 ὄγκον γὰρ ἄλλως ὀνόματος τί δεῖ τρέφειν
818 μητρῷον, ἥτις μηδὲν ὡς τεκοῦσα δρᾷ;
819 Ἀλλ´ ἑρπέτω χαίρουσα· τὴν δὲ τέρψιν ἣν
820 τὠμῷ δίδωσι πατρί, τήνδ´ αὐτὴ λάβοι.
821 (ΧΟΡΟΣ) Ἴδ´ οἷον, παῖδες, προσέμειξεν ἄφαρ
822 τοὔπος τὸ θεοπρόπον ἡμῖν
823 τᾶς παλαιφάτου προνοίας,
824 τ´ ἔλακεν, ὁπότε τελεόμηνος ἐκφέροι
825 δωδέκατος ἄροτος, ἀναδοχὰν τελεῖν πόνων
826 τῷ Διὸς αὐτόπαιδι·
827 καὶ τάδ´ ὀρθῶς ἔμπεδα
828 κατουρίζει. Πῶς γὰρ ἂν μὴ λεύσσων
830 ἔτι ποτ´ ἔτ´ ἐπίπονον ἔχοι θανὼν λατρείαν;
831 Εἰ γάρ σφε Κενταύρου φονίᾳ νεφέλᾳ
832 χρίει δολοποιὸς ἀνάγκα
833 πλευρά, προστακέντος ἰοῦ,
834 ὃν τέκετο θάνατος, ἔτρεφε δ´ αἰόλος δράκων,
835 πῶς ὅδ´ ἂν ἀέλιον ἕτερον τανῦν ἴδοι,
836 δεινοτάτῳ μὲν ὕδρας
838 προστετακὼς φάσματι,
839 μελαγχαίτα τ´ ἄμμιγά νιν αἰκίζει
840 φόνια δολιόμυθα κέντρ´ ἐπιζέσαντα;
841 Ὧν ἅδ´ τλάμων ἄοκνος
842 μεγάλαν προσορῶσα δόμοις βλάβαν
843 νέων ἀϊσσόντων γάμων, τὰ μὲν οὔτι
844 προσέβαλεν, τὰ δ´ ἀπ´ ἀλλόθρου
845 γνώμας μολόντ´ ὀλεθρίαιςι συναλλαγαῖς
846 που ὀλοὰ στένει,
847 που ἀδινῶν χλωρὰν
848 τέγγει δακρύων ἄχναν.
[800] là où nul ne me verra plus. Si la pitié te retient, fais-moi du moins passer le détroit bien vite : je ne veux pas mourir ici. » Déférant à sa prière, nous l'avons installé au milieu d'une embarcation et nous avons atteint l'autre rive, non sans peine, tandis qu'il rugissait, en proie à des convulsions. Vous le verrez bientôt; peut-être vit-il encore, peut-être vient-il de rendre l'âme. Tel est, ma mère, le crime que tu as médité et perpétré contre mon père ! Mais tu es prise sur le fait. Puissent Dicé et l'Erinys vengeresse des morts te demander des comptes ! Pour autant que j'en ai le droit, j'en fais le voeu! Or je l'ai, ce droit, et c'est toi qui me l'as donné en faisant périr le plus valeureux des hommes qui aient paru sur la terre, un homme dont jamais tu ne verras l'égal. 813 LE CORYPHÉE (à Déjanire, qui rentre dans le palais). — Quoi! tu te retires sans un mot? Songe que ton silence donne des armes à ton accusateur. HYLLOS. — Laisse-la se retirer. Loin de mes regards, puisqu'elle s'en va, qu'une heureuse inspiration la conduise. Ce nom auguste de mère, il n'est pas légitime de s'en prévaloir quand on n'a pas un coeur de mère. Oui, qu'elle s'en aille, adieu! Pour de la joie, je lui en souhaite autant qu'elle en donne à mon père. (Il sort.) 821 CHANT DU CHOEUR Voyez, enfants, combien soudaine se présente à nous l'échéance de l'oracle ancien ! Qu'avait-il annoncé ? Que, le temps du labour douze fois revenu, Zeus laisserait son fils reprendre haleine enfin au bout de ses travaux. Or cet oracle arrive à bon port aujourd'hui : car celui dont les yeux sont clos à la lumière, n'est-il pas de son dur servage enfin délié par la mort ? 831 Si, par la ruse inéluctable du Centaure, ses flancs sont imprégnés d'une vapeur mortelle, quand le virus mortel y filtre qu'avait sécrété l'hydre aux chatoyants replis, verra-t-il le soleil demain, lui que consume le venin du dragon, dans un supplice atroce, tandis que du monstre aux crins noirs la meurtrière fourberie le perce d'aiguillons de feu ? 841 La triste Déjanire avait vu s'installer, brutal, à son foyer, le mépris de ses droits avec la nouvelle épousée; mais plutôt que de se soumettre, d'un perfide conseil elle s'est souvenue... Et maintenant elle gémit, la malheureuse, elle répand des larmes, tendre rosée intarissable,


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Dernière mise à jour : 22/10/2009