[2,23] κγ'.
περὶ ἀμφιβολιῶν.
Παραπλήσια δὲ καὶ ἐπὶ τῆς διαστολῆς τῶν ἀμφιβολιῶν λέγομεν. Εἰ γὰρ ἡ
ἀμφιβολία λέξις ἐστὶ δύο ἢ πλείω σημαίνουσα καὶ αἱ λέξεις σημαίνουσι
θέσει, ὅσας μὲν χρήσιμόν ἐστιν ἀμφιβολίας διαλύεσθαι, τουτέστι τὰς ἔν τινι
τῶν ἐμπειριῶν, ταύτας οἱ καθ´ ἑκάστην τέχνην ἐγγεγυμνασμένοι διαλύσονται,
τὴν ἐμπειρίαν ἔχοντες αὐτοὶ τῆς ὑπ´ αὐτῶν πεποιημένης θετικῆς χρήσεως τῶν
ὀνομάτων κατὰ τῶν σημαινομένων, ὁ δὲ διαλεκτικὸς οὐδαμῶς, οἷον ὡς ἐπὶ
ταύτης τῆς ἀμφιβολίας « ἐν ταῖς παρακμαῖς τὴν ποικίλην δίαιταν καὶ τὸν
οἶνον δοκιμαστέον ».
Ἤδη δὲ καὶ κατὰ τὸν βίον ἄχρι καὶ τοὺς παῖδας ὁρῶμεν διαστελλομένους
ἀμφιβολίας, ὧν ἡ διαστολὴ χρησιμεύειν αὐτοῖς δοκεῖ. Εἰ γοῦν τις ὁμωνύμους
οἰκέτας ἔχων κελεύοι παιδίον κληθῆναι αὐτῷ τὸν Μάνην, εἰ τύχοι (τοῦτο γὰρ
τοὔνομα τοῖς οἰκέταις ἔστω κοινόν), πεύσεται ὁ παῖς ποῖον. Καὶ εἰ πλείονας
καὶ διαφόρους τις οἴνους ἔχων λέγοι τῷ παιδίῳ « ἔγχεόν μοι τοῦ οἴνου πιεῖν
», ὁμοίως ὁ παῖς πεύσεται ποίου. Οὕτως ἡ ἐν ἑκάστοις ἐμπειρία τοῦ χρησίμου
τὴν διαστολὴν εἰσάγει. Ὅσαι μέντοι μὴ ἔν τινι τῶν βιωτικῶν ἐμπειριῶν εἰσιν
ἀμφιβολίαι, ἀλλ´ ἐν δογματικαῖς οἰήσεσι κεῖνται καὶ εἰσὶν ἴσως ἄχρηστοι
πρὸς τὸ ἀδοξάστως βιοῦν, περὶ ταύτας ἰδίως ὁ διαλεκτικὸς ἔχων
ἀναγκασθήσεται καὶ ἐν αὐταῖς ὁμοίως ἐπέχειν κατὰ τὰς σκεπτικὰς ἐφόδους,
καθὸ πράγμασιν ἀδήλοις καὶ ἀκαταλήπτοις ἢ καὶ ἀνυποστάτοις ἴσως εἰσὶ
συνεζευγμέναι. Ἀλλὰ περὶ μὲν τούτων καὶ εἰσαῦθις διαλεξόμεθα· εἰ δέ τις
δογματικὸς πρός τι τούτων ἀντιλέγειν ἐπιχειροίη, κρατυνεῖ τὸν σκεπτικὸν
λόγον, ἐκ τῆς ἑκατέρωθεν ἐπιχειρήσεως καὶ τῆς ἀνεπικρίτου διαφωνίας τὴν
περὶ τῶν ζητουμένων ἐποχὴν καὶ αὐτὸς βεβαιῶν. Τοσαῦτα καὶ περὶ ἀμφιβολιῶν
εἰπόντες αὐτοῦ που περιγράφομεν καὶ τὸ δεύτερον τῶν ὑποτυπώσεων σύνταγμα.
| [2,23] Chap. XXIII. Des amphibologies.
Nous raisonnons sur la distinction des amphibologies, comme nous avons fait des
sophismes. Si l'ambiguïté consiste dans un mot qui ait deux ou plusieurs significations, et si
les mots signifient par institution; ceux qui sont exercés dans quelque art que ce soit,
distingueront les significations qu'il est important de distinguer, (savoir celles qui dépendent
de l'expérience, parce qu'ils ont la pratique et un usage positif et d'institution des mots qui
sont établis pour signifier les choses. Au lieu que les dialecticiens ne les distingueront pas,
comme par exemple, dans cette proposition à double sens, Il ne faut pas désapprouver un
changement de régime dans les relâchements des maladies.
Nous voyons de plus que dans les choses d'usage, les enfants même distinguent fort
bien les ambiguïtés, dont la distinction leur paraît être utile. Car si quelqu'un, ayant deux
esclaves nommés tous deux Manès, dit à un enfant de faire venir Manès, l'enfant lui
demandera lequel des deux il doit appeler. Et si quelqu'un ayant des vins de différentes
sortes, dit à un enfant, verse moi à boire ; l'enfant lui demandera duquel il veut. Ainsi
l'expérience que l'on a de ce qui est utile dans toutes les choses de la vie, fait trouver les
distinctions nécessaires. Mais à l'égard des ambiguïtés, sur lesquelles on n'a point une
expérience qui appartienne à l'usage ordinaire de la vie, et qui ne consistent que dans les
sentiments des dogmatiques, et dont la distinction est peut-être inutile pour vivre, si on veut
se passer d'établir aucune opinion, à l'égard, dis-je, de ces ambiguïtés, un dialecticien même
qui aura quelque sentiment particulier, sera obligé de s'abstenir d'en juger, en suivant la
méthode des sceptiques, parce qu'elles se trouveront avoir quelque liaison avec des choses
obscures, incompréhensibles et qui n'existent peut-être point. Mais nous parlerons de cela
ailleurs.
Au reste si quelque dogmatique prétend réfuter quelque chose de ce que nous avons
dit, il fortifiera par là, les raisons des sceptiques ; car par les efforts qu'il sera pour nous
réfuter, et par la controverse qui fera entre lui et nous, et dans laquelle il fera impossible de
juger qui aura tort ou raison, il nous confirmera toujours davantage dans la pensée que nous
devons nous abstenir de décider sur les choses en question.
Après avoir parlé des amphibologies en dernier lieu, nous finissons ici le second livre de
nos institutions.
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