HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant III

Vers 1-49

  Vers 1-49

[3,0] ΛΟΓΟΣ Γʹ
1 Αὐτὰρ ἐπεὶ φάος ἦλθεν ἐυθρόνου Ἠριγενείης,
2 δὴ τότ´ ἄρ´ Ἀντιλόχοιο νέκυν ποτὶ νῆας ἔνεικαν
3 αἰχμηταὶ Πύλιοι μεγάλα στενάχοντες ἄνακτα
4 καί μιν ταρχύσαντο παρ´ ᾐόσιν Ἑλλησπόντου
5 πολλὰ μάλ´ ἀχνύμενοι. Περὶ δ´ ἔστενον ὄβριμοι υἷες
6 Ἀργείων· πάντας γὰρ ἀμείλιχον ἄμπεχε πένθος
7 Νέστορι ἦρα φέροντας. δ´ οὐ μέγα δάμνατο θυμῷ·
8 ἀνδρὸς γὰρ πινυτοῖο περὶ φρεσὶ τλήμεναι ἄλγος
9 θαρσαλέως καὶ μή τι κατηφιόωντ´ ἀκάχησθαι.
10 Πηλείδης δ´ ἑτάροιο χολούμενος Ἀντιλόχοιο
11 σμερδνὸν ἐπὶ Τρώεσσι κορύσσετο· τοὶ δὲ καὶ αὐτοὶ
12 καί περ ὑποτρομέοντες ἐυμμελίην Ἀχιλῆα
13 τείχεος ἐξεχέοντο μεμαότες, οὕνεκ´ ἄρά σφι
14 Κῆρες ἐνὶ στέρνοισι θράσος βάλον· γὰρ ἔμελλον
15 πολλοὶ ἀνοστήτοιο κατελθέμεν Ἀιδονῆος
16 χερσὶν ὑπ´ Αἰακίδαο δαΐφρονος, ὅς ῥα καὶ αὐτὸς
17 φθεῖσθαι ὁμῶς ἤμελλε παρὰ Πριάμοιο πόληι.
18 Αἶψα δ´ ἄρ´ ἀμφοτέρωθε συνήλυθον εἰς ἕνα χῶρον
19 Τρώων ἔθνεα πολλὰ μενεπτολέμων τ´ Ἀργείων
20 μαιμώωντ´ ἐς Ἄρηα διεγρομένου πολέμοιο.
21 Πηλείδης δ´ ἐν τοῖσι πολὺν περιδάμνατο λαὸν
22 δυσμενέων· πάντῃ δὲ φερέσβιος αἵματι γαῖα
23 δεύετο καὶ νεκύεσσι περιστείνοντο ῥέεθρα
24 Ξάνθου καὶ Σιμόεντος. δ´ ἑσπόμενος κεράιζε
25 μέχρις ἐπὶ πτολίεθρον, ἐπεὶ φόβος ἄμπεχε λαούς.
26 Καί νύ κε πάντας ὄλεσσε, πύλας δ´ εἰς οὖδας ἔρεισε
27 θαιρῶν ἐξερύσας, καὶ συνέαξεν ὀχῆας
28 δόχμιος ἐγχριμφθείς, Δαναοῖσι δ´ ἔθηκε κέλευθον
29 ἐς Πριάμοιο πόληα, διέπραθε δ´ ὄλβιον ἄστυ,
30 εἰ μή οἱ μέγα Φοῖβος ἀνηλέι χώσατο θυμῷ,
31 ὡς ἴδεν ἄσπετα φῦλα δαϊκταμένων ἡρώων.
32 Αἶψα δ´ ἀπ´ Οὐλύμποιο κατήλυθε θηρὶ ἐοικὼς
33 ἰοδόκην ὤμοισιν ἔχων καὶ ἀναλθέας ἰούς·
34 ἔστη δ´ Αἰακίδαο καταντίον· ἀμφὶ δ´ ἄρ´ αὐτῷ
35 γωρυτὸς καὶ τόξα μέγ´ ἴαχεν, ἐκ δέ οἱ ὄσσων
36 πῦρ ἄμοτον μάρμαιρε, ποσὶν δ´ ὑπὸ κίνυτο γαῖα.
37 Σμερδαλέον δ´ ἤυσε μέγας θεός, ὄφρ´ Ἀχιλῆα
38 τρέψῃ ἀπὸ πτολέμοιο θεοῦ ὄπα ταρβήσαντα
39 θεσπεσίην καὶ Τρῶας ὑπ´ ἐκ θανάτοιο σαώσῃ·
40 «Χάζεο, Πηλείδη, Τρώων ἑκάς, οὐ γὰρ ἔοικεν
41 οὔ ς´ ἔτι δυσμενέεσσι κακὰς ἐπὶ Κῆρας ἰάλλειν,
42 μή σε καὶ ἀθανάτων τις ἀπ´ Οὐλύμποιο χαλέψῃ
43 Ὣς ἄρ´ ἔφη· δ´ ἄρ´ οὔ τι θεοῦ τρέσεν ἄμβροτον αὐδήν·
44 ἤδη γάρ οἱ Κῆρες ἀμείλιχοι ἀμφεποτῶντο.
45 Τοὔνεκ´ ἄρ´ οὐκ ἀλέγιζε θεοῦ, μέγα δ´ ἴαχεν ἄντην·
46 «Φοῖβε, τί με θεοῖσι καὶ οὐ μεμαῶτα μάχεσθαι
47 ὀτρύνεις Τρώεσσιν ὑπερφιάλοισιν ἀμύνων;
48 Ἤδη γὰρ καὶ πρόσθε μ´ ἀποστρέψας ὀρυμαγδοῦ
49 ἤπαφες, ὁππότε πρῶτον ὑπεξεσάωσας ὀλέθρου
[3,0] CHANT III - Achille. Lorsque parut la lumière de la resplendissante Aurore, aussitôt les Pyliens aux lances terribles portèrent près des navires le cadavre d'Antiloque ; ils pleuraient amèrement leur chef, et ils ensevelirent son corps sur le rivage de l'Hellespont, le coeur plein de tristesse. Les fils d'Argos eux aussi soupiraient profondément, et tous prenaient part à ce deuil cruel, pour faire honneur à Nestor ; mais le vieillard demeurait ferme. Car un homme sage et prudent soutient avec courage le poids de la douleur et ne se laisse pas abattre par les regrets. Mais le fils de Pélée, irrité de la mort d'Antiloque, se préparait avec rage à la guerre contre les Troyens, tandis que ceux-ci, malgré la crainte que leur inspirait sa bravoure, sortaient avec courage de leurs murailles ; les Parques avaient mis en eux cette ardeur, et beaucoup d'entre eux allaient descendre dans la demeure de Pluton, voyage sans retour ! Achille aussi, Achille, dont la main devait les immoler, allait périr sous les murs de Priam. Les deux armées s'élançaient donc, d'un côté les peuples nombreux de la Troade, de l'autre les belliqueux Argiens, et tous étaient pleins du délire de la guerre. (21) Parmi eux le fils de Pélée marchait, renversant une foule d'ennemis ; la terre féconde s'humectait de sang, et les eaux du Xanthe et du Simoïs étaient embarrassées de cadavres. Et lui, poursuivant les Troyens, semait le carnage jusqu'au pied de la ville, car la crainte avait saisi les peuples. Et peut-être il les aurait immolés tous, peut-être il aurait jeté à terre les portes en les arrachant de leurs gonds ou en brisant les verrous sous l'effort de son bras ; peut-être il aurait ouvert aux Danaens un accès dans la ville et aurait pris d'assaut l'opulente cité, si Phébus, violemment irrité en voyant couchés dans la plaine tant de héros inanimés, n'eût déchaîné contre lui sa colère implacable. Aussitôt il descendit du ciel comme une bête fauve, portant son carquois sur ses épaules et ses flèches, dont nul ne guérit ; il s'arrêta en face du petit-fils d'Eacos, et à son côté résonnaient horriblement ses armes ; de ses yeux jaillissait une flamme ardente ; sous ses pieds s'ébranlait la terre. Le dieu puissant poussa un cri terrible ; il voulait arrêter Achille, l'éloigner des combats en le frappant de crainte et sauver les Troyens de la mort. (40) «Eloigne-toi, fils de Pélée, épargne les Troyens ; il ne convient pas que tu infliges la mort cruelle à tant d'ennemis ; sinon un dieu de l'Olympe te fera périr». Il parla ainsi ; mais le héros, à la voix immortelle du dieu, ne sentit point la peur ; déjà les Parques cruelles l'entouraient. Il brava donc le dieu et lui dit en face : (46) «Phébus, pourquoi prendre la défense des Troyens et m'obliger à te combattre ? Déjà autrefois tu m'as écarté de la mêlée, tu m'as trompé pour soustraire au trépas


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site MÉDITERRANÉES d'Agnès VINAS |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 21/06/2007