HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant VII

Vers 650-699

  Vers 650-699

[7,650] ἔσκεν, ὅπως φήσασκεν ἰδών· »Ἑνὸς αἵματός εἰμεν
651 εἵνεχ´ ὁμοφροσύνης«. Ἀρετῇ δ´ γε φέρτερος ἦεν
652 πολλόν, ἐπεὶ μακάρεσσι δέμας καὶ κάρτος ἐῴκει·
653 τῷ σύ γε πάμπαν ἔοικας, ἐγὼ δ´ ἄρα κεῖνον ὀίω
654 ζωὸν ἔτ´ Ἀργείοισι μετέμμεναι· οὗ μ´ ἄχος ὀξὺ
655 ἀμπέχει ἤματα πάντα, λυγρῷ δ´ ἐπὶ γήραϊ θυμὸν
656 τείρομαι. Ὡς ὄφελόν με χυτὴ κατὰ γαῖα κεκεύθει
657 κείνου ἔτι ζώοντος· καὶ πέλει ἀνέρι κῦδος
658 κηδεμονῆος ἑοῦ ὑπὸ χείρεσι ταρχυθῆναι.
659 Ἀλλά, τέκος, κείνου μὲν ἐγὼν οὐ λήσομαι ἦτορ
660 ἀχνύμενος, σὺ δὲ μή τι χαλέπτεο πένθεϊ θυμόν.
661 Ἀλλ´ ἄγε, Μυρμιδόνεσσι καὶ ἱπποδάμοισιν Ἀχαιοῖς
662 τειρομένοις ἐπάμυνε μέγ´ ἀμφ´ ἀγαθοῖο τοκῆος
663 χωόμενος δηίοισι· κλέος δέ τοι ἔσσεται ἐσθλὸν
664 Εὐρύπυλον δαμάσαντι μάχης ἀκόρητον ἐόντα·
665 τοῦ γὰρ ὑπέρτερός ἐσσι καὶ ἔσσεαι, ὅσσον ἀρείων
666 σεῖο πατὴρ κείνοιο πέλεν μογεροῖο τοκῆος
667 Ὣς φάμενον προσέειπε πάις ξανθοῦ Ἀχιλῆος·
668 « γέρον, ἡμετέρην ἀρετὴν ἀνὰ δηιοτῆτα
669 Αἶσα διακρινέει κρατερὴ καὶ ὑπέρβιος Ἄρης
670 Ὣς εἰπὼν αὐτῆμαρ ἐέλδετο τείχεος ἐκτὸς
671 σεύεσθ´ ἐν τεύχεσσιν ἑοῦ πατρός· ἀλλά μιν ἔσχε
672 Νὺξ τ´ ἀνθρώποισι λύσιν καμάτοιο φέρουσα
673 ἔσσυτ´ ἀπ´ Ὠκεανοῖο καλυψαμένη δέμας ὄρφνῃ.
674 Ἀργείων δέ μιν υἷες ἴσον κρατερῷ Ἀχιλῆι
675 κύδαινον παρὰ νηυσὶ γεγηθότες, οὕνεκ´ ἄρ´ αὐτοὺς
676 θαρσαλέους κατέτευξεν ἐὼν ἐπὶ δῆριν ἑτοῖμος.
677 Τοὔνεκά μιν τίεσκον ἀγακλειτοῖς γεράεσσιν
678 ἄσπετα δῶρα διδόντες τ´ ἀνέρι πλοῦτον ὀφέλλει·
679 οἳ μὲν γὰρ χρυσόν τε καὶ ἄργυρον, οἳ δὲ γυναῖκας
680 δμωίδας, οἳ δ´ ἄρα χαλκὸν ἀάσπετον, οἳ δὲ σίδηρον,
681 ἄλλοι δ´ οἶνον ἐρυθρὸν ἐν ἀμφιφορεῦσιν ὄπασσαν
682 ἵππους τ´ ὠκύποδας καὶ ἀρήια τεύχεα φωτῶν
683 φάρεά τ´ εὐποίητα γυναικῶν κάλλιμα ἔργα·
684 τοῖς ἔπι θυμὸν ἴαινε Νεοπτολέμοιο φίλον κῆρ.
685 Καί ῥ´ οἳ μὲν δόρποιο ποτὶ κλισίῃσι μέλοντο
686 υἱὸν Ἀχιλλῆος θεοειδέα κυδαίνοντες
687 ἶσον ἐπουρανίοισιν ἀτειρέσι· τῷ δ´ Ἀγαμέμνων
688 πόλλ´ ἐπικαγχαλόων τοῖον ποτὶ μῦθον ἔειπεν·
689 «Ἀτρεκέως πάις ἐσσὶ θρασύφρονος Αἰακίδαο,
690 τέκος, οὕνεκά οἱ κρατερὸν μένος ἠδὲ καὶ εἶδος
691 καὶ μέγεθος καὶ θάρσος ἰδὲ φρένας ἔνδον ἔοικας.
692 Τῶ σοὶ ἐγὼ μέγα θυμὸν ἰαίνομαι· γὰρ ἔολπα
693 σῇσιν ὑπαὶ παλάμῃσι καὶ ἔγχεϊ δήια φῦλα
694 καὶ Πριάμοιο πόληα περικλειτὴν ἐναρίξαι,
695 οὕνεκα πατρὶ ἔοικας. Ἐγὼ δ´ ἄρα κεῖνον ὀίω
696 εἰσοράαν παρὰ νηυσίν, ὅτε Τρώεσσιν ὁμόκλα
697 χωόμενος Πατρόκλοιο δεδουπότος· ἀλλ´ μὲν ἤδη
698 ἐστὶ σὺν ἀθανάτοισι· σὲ δ´ ἐκ μακάρων προέηκε
699 σήμερον Ἀργείοισιν ἀπολλυμένοις ἐπαμῦναι
[7,650] et tu aurais dit en nous voyant si unis ensemble que nous étions du même sang ; mais, pour le courage, il m'était bien supérieur ; oui, il était l'égal des dieux par sa taille et sa force. Tu lui ressembles de tous points, si bien que je crois le revoir vivant parmi les Argiens ; cher Achille ! une douleur aiguë me tourmente sans cesse en pensant à lui, et s'ajoute au poids de ma vieillesse ! Ah ! plût aux dieux que la terre m'eût caché dans son sein, lui vivant ! il est si doux d'être enseveli par les mains de ceux qu'on aime ! Ah ! je ne l'oublierai jamais ; mon coeur est trop affligé ! Mais toi, ne couvre pas ton coeur d'un deuil éternel ; secours les Myrmidons et les Achéens vaincus ; fais sentir ta fureur aux ennemis qui ont tué ton noble père. Tu auras une grande gloire à vaincre Eurypyle, cet ennemi funeste, insatiable de combats ; tu lui es, tu lui seras supérieur, autant que ton père était supérieur à son malheureux père». 667 Il parla ainsi, et le fils du blond Achille lui répondit : «Vieillard ! le Destin tout-puissant et le sanglant Arès prononceront bientôt sur ma valeur dans les combats». En parlant ainsi, il s'élançait, voulant dès le même jour provoquer son ennemi au pied des murs, couvert des armes de son père ; mais il dut céder devant la Nuit qui, pour apporter aux hommes le repos de leurs maux, s'élève de l'Océan, le corps voilé de ténèbres. 674 Mais alors les fils des Argiens, se livrant à la joie près de leurs vaisseaux, honorèrent le jeune héros à l'égal du puissant Achille ; car il leur avait inspiré la confiance en s'élançant avec ardeur au combat ; ils le comblèrent de dons magnifiques et lui offrirent des présents sans nombre, capables d'enrichir un homme ; les uns lui donnaient de l'or et de l'argent ; les autres, des femmes esclaves ; d'autres, de l'airain ou du fer ; d'autres du vin vermeil dans des amphores, ou des chevaux rapides, ou des armes guerrières, ou de riches vêtements, oeuvre de femmes habiles. Et le coeur de Néoptolème se réjouissait de ces dons. Bientôt dans leurs tentes, tous vaquèrent aux soins du repas, célébrant le divin fils d'Achille à l'égal des dieux immortels. Agamemnon rempli de joie lui adressa alors ces paroles : 689 «Certainement tu es l'enfant du vaillant Achille, ô mon fils ! car tu as sa force, sa beauté, sa haute taille, son audace et son âme. Du fond du coeur je me réjouis de te voir ; car j'espère que par tes mains et ta lance je pourrai détruire les bataillons ennemis et l'illustre ville de Priam ; tu me rappelles ton père ; il me semble encore le voir auprès des vaisseaux, menaçant les Troyens et courroucé de la mort de Patrocle. Maintenant il est dans la société des Immortels ; et du haut du séjour bienheureux il t'a envoyé pour secourir aujourd'hui les Argiens qui périssaient».


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Dernière mise à jour : 20/02/2009