HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant IV

Vers 50-99

  Vers 50-99

[4,50] κούρης ἠυκόμοιο λελασμένος, ἥν ῥα πάροιθεν 51 ἀντιθέῳ Πηλῆι πόρες θυμήρε´ ἄκοιτιν 52 Πηλίου ἐν βήσσῃσι; Γάμον δέ οἱ αὐτὸς ἔτευξας 53 ἄμβροτον, οἳ δέ νυ πάντες ἐδαινύμεθ´ ἤματι κείνῳ 54 ἀθάνατοι καὶ πολλὰ δόμεν περικαλλέα δῶρα· 55 ἀλλὰ τά γ´ ἐξελάθου, μέγα δ´ Ἑλλάδι μήσαο πένθος.» 56 Ὣς ἄρ´ ἔφη· τὴν δ´ οὔ τι προσέννεπεν ἀκάματος Ζεύς. 57 Ἧστο γὰρ ἀχνύμενος κραδίην καὶ πολλὰ μενοινῶν, 58 οὕνεκεν ἤμελλον Πριάμου πόλιν ἐξαλαπάξειν 59 Ἀργεῖοι, τοῖς αἰνὸν ἐμήδετο λοιγὸν ὀπάσσαι 60 ἐν πολέμῳ στονόεντι καὶ ἐν βαρυηχέι πόντῳ· 61 καὶ τὰ μὲν ὣς ὥρμαινε τὰ δὴ μετόπισθε τέλεσσεν. 62 Ἠὼς δ´ Ὠκεανοῖο βαθὺν ῥόον εἰσαφίκανε, 63 κυανέην δ´ ἄρα γαῖαν ἐπήιεν ἄσπετος ὄρφνη, 64 ἦμος ἀναπνείουσι βροτοὶ βαιὸν καμάτοιο. 65 Ἀργεῖοι δ´ ἐπὶ νηυσὶν ἐδόρπεον ἀχνύμενοί περ· 66 οὐ γὰρ νηδύος ἔστιν ἀπωσέμεναι μεμαυίης 67 λιμὸν ἀταρτηρήν, ὁπόταν στέρνοισιν ἵκηται· 68 ἀλλ´ εἶθαρ θοὰ γυῖα βαρύνεται, οὐδέ τι μῆχος 69 γίνεται, ἢν μή τις κορέσῃ θυμαλγέα νηδύν. 70 Τοὔνεκα δαῖτ´ ἐπάσαντο καὶ ἀχνύμενοι Ἀχιλῆος· 71 αἰνὴ γὰρ μάλα πάντας ἐποτρύνεσκεν ἀνάγκη. 72 Τοῖσι δὲ πασσαμένοισιν ἐπήλυθε νήδυμος ὕπνος, 73 λῦσε δ´ ἀπὸ μελέων ὀδύνας, ἐπὶ δὲ σθένος ὦρσεν. 74 Ἀλλ´ ὅτε δὴ κεφαλὰς μὲν ἐπ´ ἀντολίην ἔχον ἄρκτοι 75 δέγμεναι ἠελίοιο θοὸν φάος, ἔγρετο δ´ Ἠώς, 76 δὴ τότ´ ἀνέγρετο λαὸς ἐυσθενέων Ἀργείων 77 πορφύρων Τρώεσσι φόνον καὶ κῆρ´ ἀίδηλον. 78 Κίνυτο δ´ ἠύτε πόντος ἀπείριτος Ἰκαρίοιο 79 ἠὲ καὶ αὐαλέον βαθὺ λήιον, ὁππόθ´ ἵκηται 80 ῥιπὴ ἀπειρεσίη νεφεληγερέος Ζεφύροιο· 81 ὣς ἄρα κίνυτο λαὸς ἐπ´ ᾐόσιν Ἑλλησπόντου. 82 Καὶ τότε Τυδέος υἱὸς ἐελδομένοισιν ἔειπεν· 83 « φίλοι, εἰ ἐτεόν γε μενεπτόλεμοι πελόμεσθα, 84 νῦν μᾶλλον στυγεροῖσι μαχώμεθα δυσμενέεσσι, 85 μή πως θαρσήσωσιν, Ἀχιλλέος οὐκέτ´ ἐόντος, 99a καὶ Τελαμωνιάδαο μέγα σθένος ἔκτοθι μίμνειν. 86 Ἀλλ´ ἄγε, σὺν τεύχεσσι καὶ ἅρμασιν ἠδὲ καὶ ἵπποις 87 ἴομεν ἀμφὶ πόληα· πόνος δ´ ἄρα κῦδος ὀρέξει.» 88 Ὣς ἔφατ´ ἐν Δαναοῖσιν· ἀμείβετο δ´ ὄβριμος Αἴας· 89 «Τυδείδη, σὺ μὲν ἐσθλὰ καὶ οὐκ ἀνεμώλια βάζεις 90 ὀτρύνων Τρώεσσιν ἐυπτολέμοισι μάχεσθαι 91 ἀγχεμάχους Δαναούς, οἵ περ μεμάασι καὶ αὐτοί. 92 Ἀλλὰ χρὴ ἐν νήεσσι μένειν, ἄχρις ἐξ ἁλὸς ἔλθῃ 93 δῖα Θέτις· μάλα γάρ οἱ ἐνὶ φρεσὶ μήδεται ἦτορ 94 υἱέος ἀμφὶ τάφῳ περικαλλέα θεῖναι ἄεθλα· 95 ὣς χθιζή μοι ἔειπεν, ὅτ´ εἰς ἁλὸς ἤιε βένθος, 96 νόσφ´ ἄλλων Δαναῶν· καί μιν σχεδὸν ἔλπομαι εἶναι 97 ἐσσυμένην. Τρῶες δέ, καὶ εἰ θάνε Πηλέος υἱός, 98 οὐ μάλα θαρσήσουσιν ἔτι ζώοντος ἐμεῖο 99 καὶ σέθεν ἠδὲ καὶ αὐτοῦ ἀμύμονος Ἀτρείδαο
[4,50] pourquoi oublies-tu la vierge aux beaux cheveux que jadis tu donnas pour femme au divin Pélée, dans les vallées du Pélion ? c'est toi qui décidas ce mariage céleste ; tous les immortels assistaient au repas dans ce jour de fête, et tous apportèrent des présents magnifiques. Tu as oublié tout cela, et tu as envoyé à l'Hellade un grand deuil». 56 Elle parla ainsi, et Zeus ne lui répondit rien : il était assis, affligé au fond du coeur et agitant mille pensées ; car il savait que les Argiens détruiraient la ville de Priam, et il voulait leur envoyer mille maux dans cette guerre lamentable et sur la mer retentissante. Il méditait de sinistres desseins ; plus tard, il les réalisa. 62 Cependant l'Aurore était descendue aux abîmes profonds de l'Océan et les ténèbres épaisses avaient envahi la terre assombrie ; les hommes respiraient un peu après les labeurs du jour ; alors les Argiens sur leurs vaisseaux prirent leur repas, quoique tristes. Car il n'est pas possible d'éloigner la faim ; elle se glisse dans les entrailles ; les membres agiles sont alourdis ; aucun remède, à moins de rassasier le corps affaibli. C'est pourquoi ils prenaient leur nourriture, quoique pleurant Achille ; car la dure nécessité les pressait tous. Après qu'ils furent rassasiés, le doux sommeil les envahit, chassa la douleur de leurs membres et ranima leurs forces. 74 Quand l'Ourse eut tourné sa tête vers le levant, attendant la rapide lumière du Soleil, quand l'Aurore se leva, l'armée des vaillants Argiens se leva aussi, méditant le carnage des Troyens et leur destin funeste. Elle ondoyait comme la vaste mer d'Icare, ou comme les rangs profonds des épis mûrs, quand se précipite le souffle violent du Zéphyre orageux : c'est ainsi que s'agitait l'armée sur les rivages de l'Hellespont. Alors le fils de Tydée adressa ce discours à ses compagnons : 83 «Amis, si vraiment nous sommes vaillants, c'est maintenant qu'il faut combattre plus ardemment que jamais nos ennemis odieux : il ne faut pas qu'ils reprennent courage après la mort d'Achille. Allons donc ; entourons la ville de nos armes, de nos chars et de nos chevaux ! Le danger nous apportera la gloire !» Il parlait ainsi parmi les Danaens ; l'illustre Ajax lui répondit : 89 «Fils de Tydée, tu as raison d'exciter contre les belliqueux Troyens les Danaens courageux ; ils veulent tous le combat. Mais il faut aujourd'hui rester sur nos navires et attendre que Thétis soit sortie de la mer ; son coeur désire vivement célébrer des jeux funèbres et offrir au vainqueur de riches présents sur le tombeau de son fils ; c'est elle-même qui m'a dit cela hier quand elle se plongea dans la mer loin des Danaens ; je crois qu'elle ne tardera pas à venir. Les Troyens, malgré la mort du fils de Pélée, n'auront guère de confiance, puisque nous vivons encore, moi, toi et le grand Agamemnon».


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Dernière mise à jour : 29/01/2009