HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PROCLUS, Commentaire sur le Parménide, livre III

Paragraphes 62

 Paragraphes 62

[3,62] "Νέος γὰρ εἶ ἔτι, φάναι τὸν Παρμενίδην, Σώκρατες, καὶ οὔπω σου ἀντείληπται φιλοσοφία ὡς τότε ἀντιλήψεται κατ´ ἐμὴν δόξαν, ὅτε οὐδὲν αὐτῶν ἀτιμάσεις· νῦν δὲ ἔτι πρὸς ἀνθρώπων ἀποβλέπεις δόξας διὰ τὴν ἡλικίαν". Ταῦτα Παρμενίδης ἐπιπλήττων ἀποροῦντι τῷ Σωκράτει δόξειεν ἄν τισιν αὐτὸς ἰδέας ὑποτίθεσθαι (835) πάντων, καὶ ὅσα σμικρὰ καὶ ὅσα ἐνυλότατα καὶ ὅσα παρὰ φύσιν· τί γὰρ ἂν ἐπέπληττεν, εἰ μὴ καὶ τούτων αὐτὸς τὴν ὑπόστασιν τῆς εἰδητικῆς αἰτίας ἐξῆπτεν; Ἐμοὶ δὲ δοκεῖ μὴ πρὸς τοῦτον πεποιῆσθαι τὴν ἐπίπληξιν, ἀλλὰ τοὺς ὡς σμικρῶν τούτων καὶ φαύλων ἀναίτιον ἡγησαμένους τὴν γένεσιν. Παρμενίδης ταύτην αὐτοῦ τὴν ἔννοιαν ἐπιδιορθοῦται, τὸ ἀναίτιον οὐδαμῶς προσιέμενος· πᾶν γὰρ τὸ γιγνόμενον ὑπ´ αἰτίου τινὸς ἐξ ἀνάγκης γίγνεσθαί φησι καὶ Τίμαιος· παντὶ γὰρ ἀδύνατον χωρὶς αἰτίου γένεσιν ἔχειν. Οὐδὲν οὖν ἐστιν οὕτως ἄτιμον καὶ φαῦλον, μὴ μετέχει τοῦ ἀγαθοῦ κἀκεῖθεν ἔχει τὴν γένεσιν, ἐπεὶ, κἂν τὴν ὕλην εἴποις, εὑρήσεις καὶ ταύτην ἀγαθὸν, κἂν αὐτὸ τὸ κακὸν, εὑρήσεις καὶ τοῦτο μετέχον ἀγαθοῦ τινος, καὶ οὐδὲ ἄλλως ὑποστῆναι δυνάμενον τῷ ἀγαθῷ χρωννύμενον καὶ μεταλαμβάνον ἀγαθοῦ τινος. Ἀλλ´ αἱ μὲν τῶν ἀνθρώπων δόξαι τὰ σμικρὰ καὶ εὐτελῆ τῆς θείας αἰτίας ἐξάπτειν ἐξαισχύνονται, πρὸς τὴν τούτων ἀποβλέπουσαι φύσιν, οὐ πρὸς τὴν ἐκείνης δύναμιν, καὶ ὅτι τῶν μειζόνων οὖσα γεννητικὴ πολλῷ πλέον ἐστὶ καὶ τῶν ἐλαττόνων, ὥς πού φησι καὶ Ἀθηναῖος ξένος. Οἱ δὲ ὄντως φιλόσοφοι, πάντα ὅσαπέρ ἐστιν ἐν τῷ κόσμῳ καὶ μεγάλα καὶ σμικρὰ προνοίας ἐξάψαντες, οὐδὲν ἄτιμον οὐδὲ ἀπόβλητον ἐν τῷ οἴκῳ τοῦ Διὸς ὁρῶσιν, ἀλλὰ πάντα ἀγαθὰ καθόσον ἐκ προνοίας ὑφέστηκε, καὶ καλὰ κατ´ αἰτίαν γεγονότα τὴν θείαν. Ὅτι δὲ Σωκράτης ἀναιρῶν ἀπὸ τούτων τῶν σμικρῶν καὶ ἐνυλοτάτων τὴν εἰδητικὴν αἰτίαν ἀνῄρει καὶ πᾶσαν αἰτίαν, ἔλαβεν Παρμενίδης ἐκ τοῦ προειπεῖν ἐκεῖνον ὅτι ταῦτά ἐστι μόνον "ἅπερ ὁρῶμενεἰ γὰρ ἐπεσκέπτετο ὡς οὐδὲν ἀναιτίως ἐστὶν, οὐκ ἂν ταύτην ἀφῆκε τὴν φωνὴν αὐτίκα. θρὶξ μὴ ἐχέτω μὲν παράδειγμα νοερὸν, ἐχέτω δὲ φυσικὸν λόγον αἴτιον. Ἆρ´ οὖν (836) οὐκ ἀνάγκη μὴ ταύτην εἶναι τρίχα μόνον ἣν ὁρῶμεν, ἀλλὰ κἀκείνην τὴν ἐν τῷ λόγῳ τῆς φύσεως; δηλοῖ δὲ τοῦ ἀγαθοῦ ἕνεκα καὶ τρίχας ποιοῦσα ἐν τοῖς ζώοις, καὶ οὐ μάτην οὐδὲ ταύτας ὑποστήσασα· καὶ ἔκλειψις τούτων παρὰ φύσιν, διατιθεῖσα τὰ δεόμενα τῆς ἀπ´ αὐτῶν βοηθείας. Πάλιν πηλὸς, εἰ ἐκ τέχνης γέγονεν, ἔστιν αὐτοῦ τὸ εἶδος ἐν τῇ διανοίᾳ τοῦ τεχνίτου· εἰ δὲ καὶ πνεύματα ἄττα χαίρει τούτοις ῥύπῳ καὶ πηλῷ, πρὸς καὶ οἱ γόητες βλέποντες χρῶνται τούτοις εἰς τὰς ἑαυτῶν πράξεις, καὶ τῆς γοητείας διὰ τῶν δαιμόνων οὔσης, ὡς ἐν Συμποσίῳ μεμαθήκαμεν, τί θαυμαστὸν τοὺς χαίροντας αὐτοῖς δαίμονας ἔχειν τὰ εἴδη καὶ τούτων, ὡς καὶ τοὺς τῶν μορίων προστάτας τῆς ἰδίας τούτων περιγραφῆς τοὺς λόγους περιειληφέναι φαμέν; Καὶ εἰ ἀπορήσειας δὲ τῶν προσεχῶν αἰτιῶν, ἐπ´ αὐτὴν ἀνάδραμε τὴν μίαν τοῦ ὄντος αἰτίαν, ἀφ´ ἧς πάντα τὰ ὄντα προελήλυθε, καὶ ἐκείνην φάθι καὶ τούτοις παρέχειν τὴν γένεσιν, ὡς μηδὲ τούτων ἀναίτιον εἶναι τὴν ὑπόστασιν. Καὶ ἴσως ἔπρεπε τῷ Παρμενίδῃ τῷ τὸ ἓν ὂν τὸ πρὸ τῶν εἰδῶν ὁρῶντι τὸ κατ´ αἰτίαν προτιθέναι τοῦ κατ´ εἶδος, καὶ διὰ τοῦτο καὶ αὐτὸς ἐπιπλήττει τῷ Σωκράτει, μετὰ τῶν εἰδῶν ἀναιροῦντι καὶ τὴν ἄλλην πᾶσαν αἰτίαν, δέον μὴ κατ´ εἶδος μὲν νοερὸν αὐτὸν ὑποτίθεσθαι τὴν γένεσιν, κατ´ αἰτίαν δὲ πρεσβυτέραν τῶν εἰδῶν, ἐπεὶ καὶ ὅταν ἡμεῖς τὰ τεχνητὰ ποιῶμεν, ποιεῖ ταῦτα καὶ νοῦς· πᾶν γὰρ τὸ ὑπὸ τῶν δευτέρων γιγνόμενον μειζόνως ὑπὸ τῶν πρώτων ἀποτελεῖται, ἀλλ´ οὐκ εἰδητικῶς, ἀλλὰ κατὰ τὸ ὂν αὐτὸ μόνον. Καί τοί γε ἡμεῖς κατά τινας λόγους ἰδίους αὐτὰ ποιοῦμεν, ἀλλ´ εἰδοποιοὶ μὲν καὶ ἡμεῖς ἐν τούτοις, οὐσιοποιὸς δὲ νοῦς, καὶ ὧν εἰδοποιὸς νοῦς, οὐσιοποιὸς μονὴ τῶν ὄντων· κρείττων γὰρ ἐκείνη τῆς εἰδητικῆς πάσης αἰτίας. Ὡσαύτως καὶ Σωκράτης (837) οὖν πρὸς τὴν εἰδοποιὸν αἰτίαν τεταμένος εἰκότως οἷον ἀναίτιον αὐτῶν ὑπέλαβε τὴν γένεσιν, καὶ Παρμενίδης εἰς τὴν πρὸ τῶν εἰδῶν αἰτίαν ἀναδραμὼν ἐκεῖθεν καὶ τούτοις τὴν οὐσίαν ἐκδιδομένην ἐθεώρησε· πάντα γὰρ τὰ ὄντα ἐκεῖθεν. [3,62] § 62. — « C'est que tu es encore jeune, mon cher Socrate, dit Parménide, et que la philosophie ne s'est pas encore emparée de toi, comme elle s'en emparera, d'après mon sentiment, lorsque tu ne mépriseras plus aucune de ces choses; mais maintenant, à cause de ton âge, tu as encore trop égard aux opinions humaines ». Par ces reproches qui s'adressent aux hésitations de Socrate, Parménide pourrait paraître à quelques uns poser lui-même des idées de tout, même des choses petites, tout à fait matérielles et de celles qui sont contre nature ; car pourquoi lui ferait-il ces reproches, si, lui, ne rattachait pas l'hypostase de ces choses à une cause spécifique ? Mais moi, je crois qu'il n'adresse pas ces reproches à Socrate, mais à ceux qui considèrent que la génération de ces choses, en tant que petites et viles, n'ont pas de cause. Parménide rectifie cette opinion : car il n'admet en aucune façon qu'il y ait quelque chose sans cause ; en effet, même Timée dit que tout ce qui devient devient nécessairement par une cause quelconque: car il est impossible qu'aucune chose naisse sans un causant. Il n'y a donc rien de si bas, de si vil qui ne participe pas du bien, qui n'en tire son origine, puisque, même s'il s'agit de la matière, tu trouveras qu'elle aussi est bonne, même s'il s'agit du mal, tu trouveras qu'il participe de quelque bien, et qu'il ne peut subsister autrement que parce qu'il est comme teint de bien, comme participant de quelque cause bonne. Mais les jugements humains ont honte de rattacher à la cause divine les choses petites et basses, parce qu'ils ne voient que leur nature et non la puissance de cette cause; ils ne voient pas que puisqu'elle engendre des choses plus grandes, à fortiori elle engendre les plus petites, comme le dit quelque part l'hôte Athénien. Mais les vrais philosophes suspendent à la Providence toutes les choses et grandes et petites qui sont dans le monde ; ils ne voient rien de vil, rien qui soit à dédaigner dans la maison de Zeus ; ils voient toutes choses bonnes en tant qu'elles tiennent leur hypostase de la Providence, et toutes choses belles, en tant qu'elles sont devenues selon une cause divine. Que Socrate, en supprimant de ces choses petites et très matérielles la cause spécifique, supprime en même temps toute cause, Parménide le conclut des mots que celui ci a prononcés plus haut : que ce sont seulement les choses que nous voyons : car s'il avait réfléchi que rien n'est sans cause, il n'aurait certes pas prononcé ces paroles. Que le cheveu n'ait pas de paradigme intellectuel, il a du moins une cause, la raison physique. N'est il donc pas nécessaire que le cheveu ne soit pas seulement celui que nous voyons, mais cet autre, qui est dans la raison de la nature? et la preuve que c'est en vue du bien que la nature produit des poils chez les animaux et qu'elle ne les crée pas en vain, c'est que c'est contre nature qu'ils leur font défaut, et qu'elle les donne aux êtres qui ont besoin de trouver en eux un secours utile. Maintenant la boue, si elle est l'effet de l'art, a une espèce dans l'entendement de l'artisan ; si certains esprits se plaisent dans la boue et l'ordure, si les magiciens, g-goehtes, en regardant ces esprits, se servent de la boue et de l'ordure pour leurs opérations, puisque la magie n'existe que par les démons, comme nous l'avons appris dans le Banquet qu'y a-t-il d'étonnant que les démons qui s'y plaisent, possèdent les espèces de ces choses, comme nous disons que les démons qui président aux parties comprennent en eux les raisons de la circonscription particulière de ces parties ; et si vous mettez en doute ces causes immédiates, remontez à la cause une et unique de l'être de laquelle tous les êtres procèdent, et dites que c'est elle qui fournit à ces choses leur origine, puisque même d elles, l'hypostase ne peut être sans cause. Et sans doute il appartenait à Parménide, qui voit l'un être avant les espèces, de mettre l'être selon la cause avant l'être selon l'espèce, et c'est pour cela qu'il reproche à Socrate de supprimer avec les espèces toutes les autres causes, tandis qu'il devait en poser la génération, non selon l'espèce, mais selon une cause plus élevée que les espèces ; car lorsque, nous, nous faisons des objets d'art, c'est aussi la raison qui les fait ; tout ce qui devient par les causes secondes est, à plus forte raison, accompli par les causes premières, non pas, il est vrai spécifiquement, mais selon l'être même seulement. Et cependant nous les faisons selon certaines notions particulières ; mais alors c'est nous qui produisons en elles les espèces, tandis que a raison y crée la substance, et quant aux choses dont la raison crée les espèces, c'est la persistance, g-eh g-moneh, des êtres, qui en crée la substance: car cette cause est plus puissante que toutes les causes spécifiques C'est donc ainsi que Socrate, l'esprit tendu vers la cause spécifique, a eu quelque raison vraisemblable d'admettre que la génération de ces choses était pour ainsi dire sans cause, et que Parménide, remontant à la cause antérieure et supérieure aux espèces, a vu que c'est elle qui communiquait à ces choses leur substance : car tous les êtres viennent d'elle.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu |Site HODOI ELEKTRONIKAI |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 15/04/2010