| [3,6] οὐ τοίνυν οὐδὲ ἐκεῖνα ἔλαθεν
ἡ τῶν ἀνθρώπων φωνή, οὐκ ὀργιζομένων, οὐ φιλοφρονουμένων, 
οὐ καλούντων, οὐχ ἡ διώκουσα, οὐχ
ἡ αἰτοῦσα, οὐχ ἡ διδοῦσα, οὐδεμία ἁπλῶς, ἀλλὰ πάσαις
οἰκείως ὑπήκουσαν· ὅπερ ἀδύνατον ποιεῖν μὴ τοῦ 
ὁμοίου τῇ συνέσει τῷ ὁμοίῳ ἐνεργοῦντος. σωφρονίζονται 
δὲ καὶ μέλεσιν καὶ ἥμεροι ἐξ ἀγρίων γίγνονται
ἕλαφοι καὶ ταῦροι καὶ ἕτερα ζῷα. διαλεκτικῆς μὲν
γὰρ αὐτοὶ φασὶν οἱ τὸ ἄλογον αὐτῶν καταψηφιζόμενοι 
ἐπαΐειν τοὺς κύνας, κεχρῆσθαί τε τῷ διὰ πλειόνων 
διεζευγμένῳ ἰχνεύοντας, ὅταν εἰς τριόδους ἀφίκωνται. 
ἤτοι γὰρ ταύτην ἢ ἐκείνην ἢ τὴν ἑτέραν
ἀπεληλυθέναι τὸ θηρίον· οὔτε δὲ ταύτην, οὔτε ταύτην· 
ταύτην ἄρα, καθ´ ἣν λοιπὸν καὶ διώκειν. ἀλλ´
ἕτοιμον λέγειν φύσει ταῦτα ποιεῖν ὅτι μηδεὶς αὐτὰ
ἐξεδίδαξεν, ὡς δὴ καὶ ἡμῶν τὸν λόγον οὐ φύσει
κεκληρωμένων, εἰ καί τινα τίθεμεν τῶν ὀνομάτων
αὐτοὶ διὰ τὸ καὶ πρὸς τοῦτο ἐπιτηδείως ἔχειν κατὰ
φύσιν. εἰ μέντοι πιστεύειν δεῖ Ἀριστοτέλει, καὶ διδάσκοντα 
ὤφθη οὐ μόνον τῶν ἄλλων τι ποιεῖν τὰ τέκνα
τὰ ζῷα, ἀλλὰ καὶ φθέγγεσθαι, ὡς ἀηδὼν τὸν νεοττὸν
ᾄδειν. καὶ ὡς αὐτός γε φησίν, πολλὰ μὲν παρ´ ἀλλήλων 
μανθάνει ζῷα, πολλὰ δὲ καὶ παρ´ ἀνθρώπων, καὶ
πᾶς αὐτῷ ἀληθεύοντι μαρτυρεῖ, πᾶς μὲν πωλοδάμνης,
πᾶς δὲ ἱπποκόμος τε καὶ ἱππεὺς καὶ ἡνίοχος, πᾶς δὲ
κυνηγέτης τε καὶ ἐλεφαντιστὴς καὶ βουκόλος καὶ οἱ
τῶν θηρίων διδάσκαλοι οἵ τε τῶν ὀρνίθων πάντες.
ἀλλ´ ὁ μὲν εὐγνώμων καὶ ἐκ τούτων μεταδίδωσι συνέσεως 
τοῖς ζῴοις, ὁ δὲ ἀγνώμων καὶ ἀνιστόρητος αὐτῶν
φέρεται συνεργῶν αὑτοῦ τῇ εἰς αὐτὰ πλεονεξίᾳ. καὶ 
πῶς γὰρ οὐκ ἔμελλεν κακολογήσειν καὶ διαβαλεῖν ἃ
κατακόπτειν ὡς λίθον προῄρηται; ἀλλ´ Ἀριστοτέλης γε
καὶ Πλάτων Ἐμπεδοκλῆς τε καὶ Πυθαγόρας Δημόκριτός 
τε καὶ ὅσοι ἐφρόντισαν τὴν ἀλήθειαν περὶ
αὐτῶν ἑλεῖν, ἔγνωσαν τὸ μετέχον τοῦ λόγου. 
 | [3,6] VI. Ces animaux entendent aussi la voix des 
hommes, soit qu'ils soient en colère, soit qu'ils les 
caressent, soit qu'ils les appellent, soit qu'ils les 
chassent ; en un mot ils obéissent à tout ce qu'on 
leur ordonne, ce qui leur serait impossible, s'ils ne 
ressemblaient pas à l'homme par l'intelligence. La 
musique adoucit certains animaux, et de sauvages 
les rend doux : tels sont les cerfs, les taureaux et 
plusieurs autres. Ceux même qui prétendent que 
les animaux n'ont point de raison, conviennent que 
les chiens suivent les règles de la dialectique, et 
font dans quelques occasions des syllogismes. 
Lorsqu'ils poursuivent une bête, et qu'ils sont 
arrivés à un carrefour qui se termine à trois 
chemins, ils raisonnent ainsi : Elle n'a pu passer 
que par l'une de ces trois routes: or elle n'a passé 
ni par celle-là ni par celle-ci donc c'est par cette 
troisième-ci qu'il faut la poursuivre. On répondra 
sans doute, que c'est par un instinct naturel que 
les animaux agissent ainsi, puisqu'ils n'ont point 
été instruits. Mais ne recevons-nous pas de la 
nature notre raison ? Et, s'il faut croire Aristote, il y 
a des animaux qui apprennent à leurs petits à faire 
plusieurs choses, et même à former leur voix ; tel 
est le rossignol. Il ajoute que plusieurs animaux 
apprennent diverses choses les uns des autres et 
des hommes : ce qui est confirmé par tous les 
écuyers, par tous les palefreniers, par les cochers, 
par les chasseurs, par ceux qui ont soin des 
éléphants, des boeufs, des bêtes sauvages et des 
oiseaux. Tout homme raisonnable conviendra que 
ces faits prouvent que les animaux ont de 
l’intelligence. L'insensé et l'ignorant le nieront, 
parce que la gourmandise les empêche de 
raisonner. Il ne faut point être étonné de voir tenir 
de mauvais discours à cette espèce d'hommes, 
lorsqu'on les voit mettre en pièces les animaux 
avec la même insensibilité que si c'étaient des 
pierres. Mais Aristote, Platon, Empédocle, 
Pythagore, Démocrite et tous ceux qui ont 
recherché la vérité, ont reconnu que les animaux 
avaient de la raison.
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