HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Porphyre, De l'abstinence, livre I

Chapitre 8

  Chapitre 8

[1,8] οὐδὲν γὰρ ἐξ ἀρχῆς βιαίως κατέστη νόμιμον οὔτε μετὰ γραφῆς οὔτε ἄνευ γραφῆς τῶν διαμενόντων νῦν καὶ διαδίδοσθαι πεφυκότων, ἀλλὰ συγχωρησάντων αὐτῷ {καὶ} τῶν χρησομένων. φρονήσει γὰρ ψυχῆς, οὐ ῥώμῃ σώματος καὶ δυναστευτικῇ δουλώσει τῶν ὄχλων διήνεγκαν οἱ τὰ τοιαῦτα τοῖς πολλοῖς εἰσηγούμενοι, καὶ τοὺς μὲν εἰς ἐπιλογισμὸν τοῦ χρησίμου καταστήσαντες ἀλόγως αὐτοῦ πρότερον αἰσθανομένους καὶ πολλάκις ἐπιλανθανομένους, τοὺς δὲ τῷ μεγέθει τῶν ἐπιτιμίων καταπλήξαντες. οὐ γὰρ ἦν ἑτέρῳ χρῆσθαι φαρμάκῳ πρὸς τὴν τοῦ συμφέροντος ἀμαθίαν τῷ φόβῳ τῆς ἀφωρισμένης ὑπὸ τοῦ νόμου ζημίας. αὕτη γὰρ κατέχει μόνη καὶ νῦν τοὺς τυχόντας τῶν ἀνθρώπων καὶ κωλύει τοῦ μήτε κοινῇ μήτε ἰδίᾳ τὸ ἀλυσιτελὲς πράττειν. εἰ δὲ πάντες ἐδύναντο βλέπειν ὁμοίως καὶ μνημονεύειν τὸ συμφέρον, οὐδὲν ἂν προσεδέοντο νόμων, ἀλλ´ αὐθαιρέτως τὰ μὲν εὐλαβοῦντο {τῶν ἀπειρημένων}, τὰ δὲ ἔπραττον {τῶν προστεταγμένων}. ἱκανὴ γὰρ τοῦ χρησίμου καὶ βλαβεροῦ θεωρία τῶν μὲν φυγὴν παρασκευάσαι, τῶν δὲ αἵρεσιν· δὲ τῆς ζημίας ἀνάτασις πρὸς τοὺς μὴ προορωμένους τὸ λυσιτελοῦν. ἀναγκάζει γὰρ δεσπόζειν ἐπικρεμαμένη ταῖς ἀγούσαις ἐπὶ τὰς ἀσυμφόρους πράξεις ὁρμαῖς, καὶ βίᾳ συναναγκάζει τὸ δέον ποιεῖν. [1,8] Les premières lois n'ont point été établies par la violence mais par le consentement de ceux qui les ont acceptées et les premiers législateurs ont fait recevoir leurs lois plutôt par leur prudence que par la force. L'utilité en ayant été aperçue par le grand nombre les autres qui n’avaient peut-être pas fait les mêmes réflexions ont été obligés de s'y soumettre par la crainte de la punition. C'était le seul moyen que l'on pouvait employer contre ceux qui ne voulaient pas convenir de l'utilité des réglementa avantageux ; car la crainte est encore le seul motif qui empêche le commun des hommes de faire le mal : si tous les hommes étaient capables d'apercevoir ce qui est convenable et de s'y conformer, les lois cesseraient de leur être nécessaires, parce que d'eux-mêmes ils éviteraient ce qui est défendu et pratiqueraient ce qui est ordonné. Une mûre réflexion sur ce qui est utile et sur ce qui est nuisible suffirait pour faire éviter le mal et pour faire donner la préférence au bien. La menace de la punition n'est que pour ceux qui ne font pas capables d'apercevoir l'utilité de la loi : la crainte qu'elle inspire est un frein qui empêche les passions de se porter aux excès défendus, et qui oblige de se conformer à ce qui est convenable.


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Dernière mise à jour : 4/10/2007