| [1,23] τὸ δὲ λέγειν ὅτι πόρρωθεν Πυθαγόρας ἠσφαλίζετο τῆς  ἀλληλοφαγίας 
ἀποκρουόμενος τοὺς ἀνθρώπους, εὔηθες.  εἰ μὲν γὰρ οἱ κατὰ Πυθαγόραν 
{πάντες ἄνθρωποι} ἀλλήλους ἤσθιον, ληρώδης ὁ καὶ τῶν ἄλλων ζῴων ἀποσπῶν 
τοὺς ἀνθρώπους, ἵνα τῆς ἀλληλοφαγίας ἀποστήσῃ. διὰ τούτου γὰρ ἔμελλε 
μᾶλλον αὐτοὺς προτρέψεσθαι, ἀποφαίνων ὡς ἴσον ἐστὶν ἀλλήλους ἐσθίειν καὶ 
ὑῶν τε καὶ βοῶν σάρκας ἐμφορεῖσθαι. εἰ δὲ μὴ ἦν ἀλλη λοφαγία τότε, τί ἔδει 
τούτου τοῦ δόγματος; εἰ δ´ ἑαυτῷ καὶ τοῖς ἑταίροις τὸν νόμον ἐτίθει, αἰσχρὰ ἡ 
ὑπόθεσις· ἀλληλοφάγους γὰρ ἀποδείκνυσι τοὺς Πυθαγόρᾳ συμβιώσαντας.  
 | [1,23] Si quelqu'un soutenait que l'intention de Pythagore était de 
détourner les hommes de se manger les uns les autres, il avancerait une 
grande absurdité ; car si les hommes du temps de ce philosophe se 
mangeaient il aurait eu tort de les engager à s'abstenir des animaux pour 
les empêcher de se manger : il les y aurait plutôt excités en leur 
insinuant qu'il n'y avait point de différence entre manger un homme ou un 
cochon et un bœuf. Si au contraire ils ne s'entre-mangeaient pas, à quoi 
était-il bon d'avancer cette opinion ? Si cette loi était établie pour 
ceux qui suivaient sa doctrine, rien n'est plus honteux puisque l'on en 
pourrait conclure que ceux qui vivaient du temps de Pythagore étaient 
mangeurs d'hommes.
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