HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre XIII [fragments]

Chapitre 6

  Chapitre 6

[13,6] VI. <1> δὲ τῶν Λακεδαιμονίων τύραννος Νάβις, ἔτος ἤδη τρίτον ἔχων τὴν ἀρχήν, ὁλοσχερὲς μὲν οὐδὲν ἐπεβάλλετο πράττειν οὐδὲ τολμᾶν διὰ τὸ πρόσφατον εἶναι τὴν ὑπὸ τῶν Ἀχαιῶν ἧτταν τοῦ Μαχανίδου, <2> καταβολὴν δἐποιεῖτο καὶ θεμέλιον ὑπεβάλλετο πολυχρονίου καὶ βαρείας τυραννίδος. <3> διέφθειρε γὰρ τοὺς λοιποὺς ἄρδην ἐκ τῆς Σπάρτης, ἐφυγάδευσε δὲ τοὺς κατὰ πλέον πλούτῳ διαφέροντας δόξῃ προγονικῇ, τὰς δὲ τούτων οὐσίας καὶ γυναῖκας διεδίδου τῶν ἄλλων τοῖς ἐπιφανεστάτοις καὶ τοῖς μισθοφόροις. <4> οὗτοι δἦσαν ἀνδροφόνοι καὶ παρασχίσται, λωποδύται, τοιχωρύχοι. καθόλου γὰρ τοῦτο τὸ γένος ἡθροίζετο πρὸς αὐτὸν ἐπιμελῶς ἐκ τῆς οἰκουμένης, οἷς ἄβατος ἦν θρέψασα διἀσέβειαν καὶ παρανομίαν. <5> ὧν προστάτην <καὶ βασιλέα> αὑτὸν ἀναδείξας, καὶ χρώμενος δορυφόροις καὶ σωματοφύλαξι τούτοις, δῆλον ἔμελλε πολυχρόνιον ἔχειν τὴν ἐπἀσεβείᾳ φήμην καὶ δυναστείαν. <6> ὅς γε χωρὶς τῶν προειρημένων οὐκ ἐξηρκεῖτο φυγαδεύειν τοὺς πολίτας, ἀλλοὐδὲ τοῖς φεύγουσιν οὐδεὶς τόπος ἦν ἀσφαλὴς οὐδὲ καταφυγὴ βέβαιος. <7> τοὺς μὲν γὰρ ἐν ταῖς ὁδοῖς ἐπαποστέλλων ἀνῄρει, τοὺς δἐκ τῶν τόπων ἐπανάγοντας ἐφόνευε. <8> τὸ δὲ τελευταῖον ἐν ταῖς πόλεσι τὰς σύνεγγυς οἰκίας, ὅπου τις τυγχάνοι κατοικῶν τῶν φυγάδων, μισθούμενος διἀνυπονοήτων ἀνθρώπων, εἰς ταύτας εἰσέπεμπε Κρῆτας, οἵτινες ῥήγματα ποιοῦντες ἐν τοῖς τοίχοις καὶ διὰ τῶν ὑπαρχουσῶν θυρίδων τοξεύοντες τοὺς μὲν ἑστῶτας τῶν φυγάδων, τοὺς δἀνακειμένους ἐν ταῖς ἰδίαις οἰκίαις διέφθειρον, <9> ὥστε μήτε τόπον εἶναι μηδένα φύξιμον μήτε καιρὸν ἀσφαλῆ τοῖς ταλαιπώροις Λακεδαιμονίοις. <10> καὶ δὴ τῷ τοιούτῳ τρόπῳ τοὺς μὲν πλείστους αὐτῶν ἠφάνισε. [13,6] VI. <1> Quant à Nabis, tyran de Lacédémone, bien qu'il occupât le trône depuis trois ans, il n'avait rien conçu ni rien osé entreprendre d'important, à cause de la défaite encore récente que les Achéens avaient fait essuyer à Machanidas. <2> Il s'occupait uniquement d'établir la base et de jeter les fondements d'une lourde et durable tyrannie. <3> Il détruisait peu à peu le dernier reste du nom Spartiate, jetait en exil tous les citoyens illustres par leurs richesses, par leur naissance, et laissait les femmes et les biens de ses victimes aux principaux de son parti et à ses mercenaires. <4> C'était une troupe d'assassins, de voleurs, de fripons et de brigands de toute sorte. Il avait pris soin de rassembler autour de lui, de tous lea coins de l'univers, les scélérats à qui leur impiété et leurs crimes fermaient les portes de leur patrie. <5> Il s'était déclaré leur protecteur et leur roi, en avait fait sa garde personnelle et dévouée, et devait par eux affermir sa puissance comme aussi sa réputation de perversité. <6> Enfin il ne se bornait pas à exiler les citoyens ; sur la terre étrangère il n'y avait pas pour ces malheureux un lieu, une retraite assurée. <7> Il les faisait tuer sur les grandes routes par des gens apostés , il en rappelait d'autres à Lacédémone et les y égorgeait. <8> Pour comble d'horreur, dans la ville où ils se retiraient, il achetait, sous le couvert d'hommes non suspects, les maisons contigues à celles que ces infortunés occupaient, et envoyait des Cretois qui, pratiquant des trous dans les murs mitoyens, lançaient par ces tranchées des flèches et tuaient ainsi les exilés, soit couchés, soit debout ; <10> pour eux pas d'asile ni de moment tranquille. <10> Il en fit périr de cette manière un grand nombre,


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Dernière mise à jour : 4/02/2010