HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre VII [fragments]

Chapitre 15

  Chapitre 15

[7,15] (1) Περὶ δὲ τὰς Σάρδεις ἄπαυστοι καὶ συνεχεῖς ἀκροβολισμοὶ συνίσταντο καὶ κίνδυνοι καὶ νύκτωρ καὶ μεθἡμέραν, πᾶν γένος ἐνέδρας, ἀντενέδρας, ἐπιθέσεως ἐξευρισκόντων τῶν στρατιωτῶν κατἀλλήλων. περὶ ὧν γράφειν τὰ κατὰ μέρος οὐ μόνον ἀνωφελὲς ἀλλὰ καὶ μακρὸν ἂν εἴη τελέως. (2) τὸ δὲ πέρας, ἤδη τῆς πολιορκίας δεύτερον ἔτος ἐνεστώσης, Λαγόρας Κρής, τριβὴν ἔχων ἐν τοῖς πολεμικοῖς ἱκανήν, καὶ συνεωρακὼς ὅτι συμβαίνει τὰς ὀχυρωτάτας πόλεις ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ ῥᾷστα γίνεσθαι τοῖς πολεμίοις ὑποχειρίους διὰ τὴν ὀλιγωρίαν τῶν ἐνοικούντων, ὅταν πιστεύσαντες ταῖς ὀχυρότησι ταῖς φυσικαῖς χειροποιήτοις ἀφυλακτῶσι καὶ ῥᾳθυμῶσι τὸ παράπαν, (3) καὶ τούτων αὐτῶν ἐπεγνωκὼς διότι συμβαίνει τὰς ἁλώσεις γίνεσθαι κατὰ τοὺς ὀχυρωτάτους τόπους καὶ δοκοῦντας ὑπὸ τῶν ἐναντίων ἀπηλπίσθαι, (4) καὶ τότε θεωρῶν κατὰ τὴν προϋπάρχουσαν δόξαν περὶ τῆς τῶν Σάρδεων ὀχυρότητος ἅπαντας ἀπεγνωκότας ὡς διὰ τοιαύτης πράξεως κυριεύσειν αὐτῆς, μίαν δὲ ταύτην ἔχοντας ἐλπίδα τοῦ διὰ τῆς ἐνδείας κρατήσειν τῆς πόλεως, (5) τοσούτῳ μᾶλλον προσεῖχε καὶ πάντα τρόπον ἠρεύνα, σπεύδων ἀφορμῆς τινος ἐπιλαβέσθαι τοιαύτης. (6) συνθεωρήσας δὲ τὸ κατὰ τὸν καλούμενον Πρίονα τεῖχος ἀφυλακτούμενονοὗτος δἔστι τόπος συνάπτων τὴν ἄκραν καὶ τὴν πόλινἐγίνετο περὶ τὴν ἐλπίδα καὶ τὴν ἐπίνοιαν ταύτην. (7) τὴν μὲν οὖν τῶν φυλαττόντων ῥᾳθυμίαν ἐκ τοιούτου τινὸς σημείου συνέβη θεωρῆσαι. (8) τοῦ τόπου κρημνώδους ὑπάρχοντος διαφερόντως, καὶ φάραγγος ὑποκειμένης, εἰς ἣν ῥιπτεῖσθαι συνέβαινε τοὺς ἐκ τῆς πόλεως νεκροὺς καὶ τὰς τῶν ἵππων καὶ τὰς τῶν ὑποζυγίων τῶν ἀποθνησκόντων κοιλίας, εἰς τοῦτον αἰεὶ τὸ τῶν γυπῶν καὶ τῶν ἄλλων ὀρνέων πλῆθος ἡθροίζετο. (9) συνθεωρήσας οὖν προειρημένος ἀνήρ, ὅτε πληρωθείη τὰ ζῷα, τὰς ἀναπαύσεις ἐπὶ τῶν κρημνῶν καὶ τοῦ τείχους ποιούμενα συνεχῶς, ἔγνω διότι κατἀνάγκην ἀφυλακτεῖται τὸ τεῖχος καὶ γίνεται τὸν πλεῖστον χρόνον ἔρημον. (10) λοιπὸν ἐπιμελῶς τὴν νύκτα προσπορευόμενος ἐξήταζε τὰς προσβάσεις καὶ θέσεις τῶν κλιμάκων. (11) εὑρίσκων δὲ κατά τινα τόπον καὶ καθἕνα τῶν κρημνῶν δυνατὴν οὖσαν, προσφέρει τῷ βασιλεῖ τὸν περὶ τούτων λόγον. [7,15] (1) Autour des murailles de Sardes se multipliaient sans relâche les combats et les escarmouches. Nuit et jour les soldats renouvelaient entre eux les embuscades, les ruses, les attaques de toute sorte. Nous n'entrerons pas à ce sujet dans de petits détails : ce serait beaucoup trop long et parfaitement inutile. (2) Bref, on en était à la seconde année du siège lorsqu'enfin le Cretois Lagoras trouva le moyen d'y mettre un terme. C'était un homme de guerre habile qui avait souvent observé que les places les plus fortes sont d'ordinaire les plus facilement prises à cause de la négligence des habitants, qui, comptant dès lors sur la force que leur ville doit à la nature et à l'art, s'occupent peu d'en garder les remparts. (3) Il avait, de plus, remarqué que les villes sont, en général, emportées par les endroits mêmes les plus fortifiés et qui semblent surtout faits pour désespérer l'ennemi. (4) Aussi, plus Lagoras voyait tous les autres capitaines, prévenus par l'idée qu'ils s'étaient faite de la force invincible de Sardes, renoncer au dessein de prendre cette ville d'assaut, et s'enfermer dans l'espoir de la réduire par la famine, (5) plus il en examinait avec un zèle infatigable les diverses parties pour y saisir enfin cette occasion favorable qu'il rêvait. (6) Il s'aperçut un jour que le mur qui avoisine la Scie (c'est le côté des murailles qui joint la citadelle à la ville) n'était pas gardé, et dès lors ce fut là qu'il tourna ses espérances et ses vues. (7) Voici comme il avait reconnu que les assiégés négligeaient cet endroit. (8) La muraille est assise sur un rocher très élevé, au-dessus d'un vallon où l'on jetait de la place les corps morts et les entrailles des chevaux et des bêtes de somme: des vautours et d'autres oiseaux de proie se réunissaient sans cesse sur le cloaque, (9) et Lagoras remarqua que ces animaux, lorsqu'ils s'étaient repus, allaient se reposer sur le rocher et la muraille. Il en conclut que le mur n'était pas gardé, ou que du moins il était le plus souvent désert. (10) Il alla donc pendant la nuit explorer la muraille, et chercha avec soin en quel endroit on pouvait en approcher et y poser des échelles. (11) Il découvrit enfin que l'escalade était praticable par un des rochers, et il courut aussitôt communiquer au roi son dessein.


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Dernière mise à jour : 5/02/2009