HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - De la vertu morale

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[442] καὶ ἀριθμοὺς ἐοικότας ἐκείνοις (442a) οὐχ ἁπλῆ τίς ἐστιν οὐδ´ ὁμοιοπαθής, ἀλλ´ ἕτερον μὲν ἔχει τὸ νοερὸν καὶ λογιστικόν, κρατεῖν τοῦ ἀνθρώπου κατὰ φύσιν καὶ ἄρχειν προσῆκόν ἐστιν, ἕτερον δὲ τὸ παθητικὸν καὶ ἄλογον καὶ πολυπλανὲς καὶ ἄτακτον ἐξεταστοῦ δεόμενον. Οὗ πάλιν διχῆ μεριζομένου τὸ μὲν ἀεὶ σώματι βούλεσθαι συνεῖναι καὶ σῶμα θεραπεύειν πεφυκὸς ἐπιθυμητικὸν κέκληται, τὸ δ´ ἔστι μὲν τούτῳ προστιθέμενον, ἔστι δ´ τῷ λογισμῷ παρέχον ἰσχὺν ἐπὶ τοῦτο καὶ δύναμιν θυμοειδές. Ἀποδείκνυσι δὲ τὴν διαφορὰν μάλιστα τῇ τοῦ λογιζομένου καὶ φρονοῦντος ἀντιβάσει πρὸς τὸ ἐπιθυμοῦν καὶτὸθυμούμενον, (442b) ὡς τῷ ἕτερ´ εἶναι πολλάκις ἀπειθοῦντα καὶ δυσμαχοῦντα πρὸς τὸ βέλτιστον. Ταύταις ἐχρήσατο ταῖς ἀρχαῖς ἐπὶ πλέον Ἀριστοτέλης, ὡς δῆλόν ἐστιν ἐξ ὧν ἔγραψεν· ὕστερον δὲ τὸ μὲν θυμοειδὲς τῷ ἐπιθυμητικῷ προσένειμεν, ὡς ἐπιθυμίαν τινὰ τὸν θυμὸν ὄντα καὶ ὄρεξιν ἀντιλυπήσεως, τῷ μέντοι παθητικῷ καὶ ἀλόγῳ μέχρι παντὸς ὡς διαφέροντι τοῦ λογιστικοῦ χρώμενος διετέλεσεν, οὐχ ὅτι παντελῶς ἄλογόν ἐστιν ὥσπερ τὸ αἰσθητικὸν τὸ θρεπτικὸν καὶ φυτικὸν τῆς ψυχῆς μέρος· ἀλλὰ ταῦτα μὲν ὅλως ἀνήκοα λόγου καὶ κωφὰ τρόπον τινὰ τῆς σαρκὸς ἐκβεβλάστηκε καὶ περὶ τὸ σῶμα παντελῶς (442c) καταπέφυκε, τὸ δὲ παθητικὸν οἰκείου λόγου στέρεται καὶ ἄμοιρόν ἐστιν, ἄλλως δὲ τοῦ λογιζομένου καὶ φρονοῦντος εἰσακούειν καὶ τρέπεσθαι πρὸς ἐκεῖνο καὶ ὑπείκειν καὶ κατασχηματίζεσθαι πέφυκεν, ἐὰν μὴ τέλεον διεφθαρμένον ὑφ´ ἡδονῆς ἀμαθοῦς καὶ ἀκολάστου διαίτης. Οἱ δὲ θαυμάζοντες ὅπως ἄλογον μέν ἐστι λόγου δ´ ὑπήκοον οὔ μοι δοκοῦσι τοῦ λόγου περινοεῖν τὴν δύναμιν « Ὅση πέφυκε καὶ ἐφ´ ὅσον διέρχεται » τῷ κρατεῖν καὶ ἄγειν οὐ σκληραῖς οὐδ´ ἀντιτύποις ἀγωγαῖς ἀλλὰ τυπικαῖς καὶ τὸ ἐνδόσιμον καὶ πειθήνιον ἁπάσης ἀνάγκης καὶ βίας ἐχούσαις ἀνυσιμώτερον. Ἐπεὶ καὶ πνεῦμα (442d) δήπου καὶ νεῦρα καὶ ὀστᾶ καὶ τὰ λοιπὰ μέρη τοῦ σώματος ἄλογ´ ἐστίν, ἀλλ´ ὅταν ὁρμὴ γένηται, σείσαντος ὥσπερ ἡνίας τοῦ λογισμοῦ πάντα τέταται καὶ συνῆκται καὶ ὑπακούει· καὶ πόδες τε θεῖν διανοηθέντος εὔτονοι καὶ χεῖρες εἰς ἔργον καθίστανται βαλεῖν λαβεῖν ὁρμήσαντος. Ἄριστα δ´ ποιητὴς τὸ συμπαθοῦν καὶ συγκατασχηματιζόμενον τῷ λόγῳ τοῦ ἀλόγου παρίστησι διὰ τούτων· « Ὥς τῆς τήκετο καλὰ παρήια δακρυχεούσης, κλαιούσης ἑὸν ἄνδρα παρήμενον· αὐτὰρ Ὀδυσσεὺς θυμῷ μὲν γοόωσαν ἑὴν ἐλέαιρε γυναῖκα, (442e) ὀφθαλμοὶ δ´ ὡς εἰ κέρα ἕστασαν ἠὲ σίδηρος ἀτρέμας ἐν βλεφάροισι, δόλῳ δ´ γε δάκρυα κεῦθεν· » οὕτως κατήκοον εἶχε τῆς κρίσεως καὶ τὸ πνεῦμα καὶ τὸ αἷμα καὶ τὸ δάκρυον. Δηλοῦσι δὲ καὶ παρὰ καλαῖς καὶ καλοῖς, ὧν οὐκ ἐᾷ λόγος οὐδὲ νόμος θιγεῖν, αἰδοίων φυγαὶ καὶ ἀναχωρήσεις ἡσυχίαν ἀγόντων καὶ ἀτρεμούντων. μάλιστα συμβαίνει τοῖς ἐρῶσιν εἶτ´ ἀκούσασιν ὡς ἀδελφῆς ἐρῶντες θυγατρὸς ἠγνοήκασιν· ἅμα γὰρ ἔπτηξε τὸ ἐπιθυμοῦν ἁψαμένου τοῦ λόγου καὶ τὸ σῶμα τὰ μέρη συνευσχημονοῦντα τῇ κρίσει παρέσχε. Σιτίοις γε μὴν πολλάκις (442f) καὶ ὄψοις μάλ´ ἡδέως προσενεχθέντες ἂν αἴσθωνται καὶ μάθωσιν αὑτοὺς τῶν μὴ καθαρῶν τι μηδὲ νομίμων ἐδηδοκότας, οὐ τῇ κρίσει μόνον ἐπιτίθεται τὸ λυποῦν καὶ δάκνον, ἀλλὰ καὶ τὸ σῶμα τῇ δόξῃ συνδιατρεπόμενον καὶ ἀναπιμπλάμενον ἔμετοι καὶ διατροπαὶ ναυτιώδεις ἴσχουσι. [442] formée sur des nombres et des proportions analogues à ceux de cette âme universelle, (442a) n'est pas non plus simple dans sa nature et dans ses affections. Elle a deux facultés : l'une intelligente et raisonnable, faite par sa nature pour maîtriser l'homme et pour le gouverner; l'autre, irraisonnable, déréglée, siège des passions et des erreurs, a besoin d'être régie par une faculté supérieure. Cette dernière se subdivise en deux autres, dont l'une, corporelle et soumise aux désirs du corps, est appelée la partie concupiscible. L'autre s'unit quelquefois avec celle-ci, et quelquefois se déclare contre elle en faveur de la raison, à qui elle prête sa force et sa vigueur: c'est la partie irascible. Platon prouve cette division par la résistance que la raison oppose aux passions et à la partie irascible : (442b) car des facultés souvent révoltées contre la partie supérieure de notre âme, sont nécessairement d'une autre nature qu'elle. Aristote a fait un grand usage de ces principes, comme on le voit par ses écrits; seulement, dans ses derniers ouvrages, il a joint la partie irascible de l'âme à la concupiscible, parce que la colère n'est, selon lui, qu'un désir violent de se venger du tort qu'on a reçu. Mais il a cru constamment que la partie irraisonnable, qui est le siége des passions, différait essentiellement de la raison ; non qu'elle en soit absolument privée, comme la partie sensible, qui végète et se nourrit, qui, naturellement indocile, et sourde à la voix de la raison est en quelque sorte une production du corps, (442c) et lui est intimement unie. La partie concupiscible n'a pas proprement la raison en partage, mais elle a une pente naturelle à l'écouter, à lui obéir, à se former sur elle, lorsqu'une vie animale et voluptueuse ne l'a pas entièrement corrompue. Ceux qui s'étonnent qu'une faculté privée de raison obéisse à la partie raisonnable, ignorent sans doute jusqu'où va le pouvoir de la raison pour conduire et pour gouverner, non par une autorité dure et tyrannique, mais par une douce et insinuante persuasion, bien plus efficace que la contrainte et la violence. En effet, les esprits, (442d) les nerfs, les os, et toutes les autres parties de notre corps, ne sont-elles pas privées d'intelligence? Cependant à peine la raison tirant, pour ainsi dire, les rênes, a donné le signal de sa volonté, que tout s'étend, se dispose, et s'empresse d'obéir. Veut-elle marcher, déjà les pieds sont en mouvement. Ordonne-t-elle de prendre ou de jeter quelque chose, les mains s'étendent pour exécuter ses ordres. Homère, dans les vers suivants, nous fait très bien sentir l'intelligence qui règne entre la partie irraisonnable et la raison : "Pénélope pleurait l'absence d'un époux Dont le retour faisait son espoir le plus doux; Ulysse était témoin de sa douleur extrême, (442e) II cachait avec art ce qu'il souffrait lui-même, Et savait contenir sa tristesse et ses pleurs". Tant les esprits, le sang, les larmes même, tout en lui était soumis à la raison. Une nouvelle preuve de cet empire de la raison, c'est le calme subit où rentrent nos sens, lorsque, émus par la présence des objets qui les flattent, ils sentent que la raison et les lois leur en interdisent la jouissance. Qu'un homme ait conçu de l'amour pour une personne qu'il ne connaît pas, et à qui la nature ne lui permet pas de s'unir, dès qu'il vient à le reconnaître, ses désirs s'éteignent au premier avertissement de la raison, et les sens eux-mêmes se conforment à ce qu'elle prescrit. Souvent encore, (442f) après avoir mangé certains mets avec la plus grande satisfaction, si l'on apprend que c'étaient des viandes impures dont la loi défendait l'usage, non seulement la réflexion en fait concevoir une peine intérieure, mais le corps lui-même, agité par ces remords, en éprouve un soulèvement général.


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Dernière mise à jour : 17/07/2008