HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Sertorius

Chapitre 8

  Chapitre 8

[8] Ἐνδόντος δὲ τοῦ πνεύματος, φερόμενος νήσοις τισὶν ἐναυλίζεται σποράσιν ἀνύδροις, κἀκεῖθεν ἄρας καὶ διεκβαλὼν τὸν Γαδειραῖον πορθμόν, ἐν δεξιᾷ τοῖς ἐκτὸς ἐπιβάλλει τῆς Ἰβηρίας, μικρὸν ὑπὲρ τῶν τοῦ Βαίτιος ἐκβολῶν, ὃς εἰς τὴν Ἀτλαντικὴν ἐκφερόμενος θάλατταν ὄνομα τῇ περὶ αὐτὸν Ἰβηρίᾳ παρέσχεν. Ἐνταῦθα ναῦταί τινες ἐντυγχάνουσιν αὐτῷ, νέον ἐκ τῶν Ἀτλαντικῶν νήσων ἀναπεπλευκότες, αἳ δύο μέν εἰσι, λεπτῷ παντάπασι πορθμῷ διαιρούμεναι, μυρίους δ´ ἀπέχουσαι Λιβύης σταδίους, καὶ ὀνομάζονται Μακάρων. ὄμβροις δὲ χρώμεναι μετρίοις σπανίως, τὰ δὲ πλεῖστα πνεύμασι μαλακοῖς καὶ δροσοβόλοις, οὐ μόνον ἀροῦν καὶ φυτεύειν παρέχουσιν ἀγαθὴν καὶ πίονα χώραν, ἀλλὰ καὶ καρπὸν αὐτοφυῆ φέρουσιν, ἀποχρῶντα πλήθει καὶ γλυκύτητι βόσκειν ἄνευ πόνων καὶ πραγματείας σχολάζοντα δῆμον. ἀὴρ δ´ ἄλυπος ὡρῶν τε κράσει καὶ μεταβολῆς μετριότητι κατέχει τὰς νήσους. οἱ μὲν γὰρ ἐνθένδε τῆς γῆς ἀποπνέοντες ἔξω βορέαι καὶ ἀπηλιῶται διὰ μῆκος ἐκπεσόντες εἰς τόπον ἀχανῆ διασπείρονται καὶ προαπολείπουσι, πελάγιοι δὲ περιρρέοντες ἀργέσται καὶ ζέφυροι, βληχροὺς μὲν ὑετοὺς καὶ σποράδας ἐκ θαλάττης ἐπάγοντες, τὰ δὲ πολλὰ νοτεραῖς αἰθρίαις ἐπιψύχοντες, ἡσυχῇ τρέφουσιν· ὥστε μέχρι τῶν βαρβάρων διῖχθαι πίστιν ἰσχυράν, αὐτόθι τὸ Ἠλύσιον εἶναι πεδίον καὶ τὴν τῶν εὐδαιμόνων οἴκησιν, ἣν Ὅμηρος ὕμνησε. [8] Enfin, le vent étant tombé, il fut porté sur des îles qui sont éparses dans cette mer et où l'on ne trouve point d'eau; il s'y arrêta quelque temps. Étant parti de là, il passa le détroit de Cadix, et, tournant à droite, il prit terre sur les côtes d'Espagne, un peu au-dessus de l'embouchure du fleuve Bétis, qui, se déchargeant dans la mer Atlantique, donne son nom à la partie de l'Espagne qu'il arrose. Il y rencontra des patrons de navires qui arrivaient tout récemment des îles Atlantiques. Ce sont deux îles séparees l'une de l'autre par un espace de mer fort étroit et éloignées de l'Afrique de dix milles stades ; on les appelle îles Fortunées. Les pluies y sont rares et douces; il n'y souffle ordinairement que des vents agréables, qui, apportant des rosées bienfaisantes, engraissent la terre et la rendent propre non seulement à produire tout ce qu'on veut semer ou planter, mais encore à donner spontanément d'excellents fruits et avec assez d'abondance pour nourrir, sans travail et sans peine, un peuple heureux qui passe sa vie au sein du plus doux loisir. La température des saisons, dont les changements sont toujours modérés, y entretient un air pur et sain. Les vents de nord et d'est, qui soufflent de notre continent, ne tombant sur cette vaste mer qu'après avoir parcouru un espace immense, se dissipent dans cette vaste étendue et ont perdu toute leur force lorsqu'ils arrivent dans ces îles. Les vents de mer, tels que ceux du couchant et du midi, y apportent quelquefois des pluies douces qui arrosent les terres; mais le plus souvent ils n'y versent que des vapeurs rafraîchissantes, qui suffisent pour les féconder. Tous ces avantages ont établi, même chez les barbares, cette opinion, généralement reçue, que ces îles renferment les champs Élysées, ce séjour des âmes heureuses célébré par Homère.


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Dernière mise à jour : 15/09/2006