HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Sertorius

Chapitre 18

  Chapitre 18

[18] Μέχρι μὲν οὖν τοῖς περὶ Μέτελλον ἐπολέμει, τὰ πλεῖστα κατευτυχεῖν ἐδόκει, γήρᾳ καὶ φυσικῇ βραδυτῆτι τοῦ Μετέλλου πρὸς ἄνδρα τολμητὴν καὶ λῃστρικῆς μᾶλλον στρατιωτικῆς ἡγούμενον δυνάμεως οὐκ ἀναφέροντος· ἐπεὶ δὲ καὶ Πομπηΐῳ τὴν Πυρήνην ὑπερβαλόντι παραστρατοπεδεύσας, καὶ πᾶσαν ἅμα μὲν διδοὺς ἅμα δὲ λαμβάνων στρατηγικῶν παλαισμάτων πεῖραν, ἀντιτεχνώμενός τε καὶ φυλαττόμενος πλεῖον εἶχε, κομιδῇ διεβοήθη μέχρι Ῥώμης ὡς δεινότατος ὢν πόλεμον μεταχειρίσασθαι τῶν τότε στρατηγῶν. οὐ γάρ τοι μικρὸν ἦν τὸ Πομπηΐου κλέος, ἀλλ´ ἤνθει τότε μάλιστα πρὸς δόξαν ἐκ τῶν περὶ Σύλλαν ἀνδραγαθημάτων, ἐφ´ οἷς καὶ Μᾶγνος ὑπ´ αὐτοῦ, τουτέστι Μέγας, ἐπωνομάσθη, τιμῶν τε θριαμβικῶν οὔπω γενειῶν ἔτυχεν. ὅθεν καὶ πολλαὶ τῶν ὑπὸ Σερτωρίῳ πόλεων ἀποβλέψασαι πρὸς αὐτὸν ὁρμὴν μεταβολῆς ἔσχον, εἶτ´ ἐπαύσαντο, τοῦ περὶ Λαύρωνα πάθους παρὰ πᾶσαν ἐλπίδα συμβάντος. Σερτωρίου γὰρ πολιορκοῦντος αὐτούς, ἧκε Πομπήϊος πανστρατιᾷ βοηθήσων· εἶθ´ μὲν λόφον εὖ δοκοῦντα πεφυκέναι κατὰ τῆς πόλεως προληψόμενος, δὲ τοῦτο κωλύσων ἠπείγετο. τοῦ δὲ Σερτωρίου φθάσαντος, ἐπιστήσας τὸν στρατὸν Πομπήϊος ἔχαιρε τῇ συντυχίᾳ, νομίζων ἐν μέσῳ τῆς πόλεως καὶ τῆς αὐτοῦ στρατιᾶς ἀπειλῆφθαι τὸν Σερτώριον, καὶ πρὸς τοὺς Λαυρωνίτας εἰσέπεμψε, θαρρεῖν κελεύων καὶ καθῆσθαι περὶ τὰ τείχη, θεωμένους πολιορκούμενον Σερτώριον. ἐκεῖνος δ´ ἀκούσας ἐγέλασε, καὶ τὸν Σύλλα μαθητὴν (οὕτω γὰρ τὸν Πομπήϊον ἐπισκώπτων προσηγόρευεν) αὐτὸς ἔφη διδάξειν, ὅτι δεῖ τὸν στρατηγὸν κατόπιν μᾶλλον κατὰ πρόσωπον βλέπειν. ταῦτα δὲ λέγων ἅμα τοῖς πολιορκουμένοις ἐπεδείκνυεν ἑξακισχιλίους ὁπλίτας, ὑπ´ αὐτοῦ καταλελειμμένους ἐπὶ τοῦ προτέρου χάρακος, ὅθεν ὁρμηθεὶς κατειλήφει τὸν λόφον, ὅπως ἐπὶ σφᾶς τρεπομένῳ τῷ Πομπηΐῳ κατὰ νώτου προσπέσοιεν. δὴ καὶ Πομπήϊος ὀψὲ μάλα συμφρονήσας, ἐπιχειρεῖν μὲν οὐκ ἐθάρρει κύκλωσιν δεδοικώς, ἀπολιπεῖν δ´ ᾐσχύνετο κινδυνεύοντας ἀνθρώπους, παρὼν δὲ καὶ καθήμενος ἠναγκάζετο περιορᾶν ἀπολλυμένους· ἀπέγνωσαν γὰρ αὑτοὺς οἱ βάρβαροι καὶ τῷ Σερτωρίῳ παρέδωκαν. δὲ τῶν μὲν σωμάτων ἐφείσατο καὶ πάντας ἀφῆκε, τὴν δὲ πόλιν κατέπρησεν, οὐχ ὑπ´ ὀργῆς οὐδ´ ὠμότητος, ἐλάχιστα γὰρ δοκεῖ θυμῷ χαρίσασθαι τῶν στρατηγῶν οὗτος ἁνήρ, ἀλλ´ ἐπ´ αἰσχύνῃ καὶ κατηφείᾳ τῶν τεθαυμακότων Πομπήϊον, ἵν´ λόγος ἐν τοῖς βαρβάροις, ὅτι παρὼν ἐγγὺς καὶ μονονοὺ θερμαινόμενος τῷ πυρὶ τῶν συμμάχων, οὐ προσήμυνεν. [18] Tant que Sertorius eut en tête Metellus, il parut ne devoir la plupart de ses succès qu'à la vieillesse et à la lenteur naturelle d'un général incapable de résister à un adversaire plein d'audace, et dont les troupes agiles ressemblaient plutôt à des compagnies de brigands qu'à une année régulière. Mais, après que Pompée eut franchi les Pyrénées, et que Sertorius se fut campé auprès de lui, ces deux généraux ayant déployé l'un contre l'autre tout ce qu'ils purent imaginer de ruses militaires, Sertorius parut supérieur à Pompée, soit pour parer les coups de son adversaire, soit pour lui en porter de plus sûrs ; et sa réputation fut portée rapidement jusqu'à Rome, où il passa pour le général le plus habile, le plus versé dans la science militaire ; non que Pompée n'eût qu'une gloire médiocre, elle brillait au contraire du plus grand éclat depuis que les exploits qu'il avait faits sous Sylla lui avaient mérité de la part de ce général le surnom de Grand, et lui avaient fait obtenir, dès sa première jeunesse, les honneurs du triomphe. Aussi plusieurs des villes d'Espagne soumises à Sertorius, qui, en voyant arriver Pompée, avaient jeté les yeux sur lui et pensaient à embrasser son parti, changèrent-elles de sentiment après ce qui arriva devant les murs de Lauron, contre l'attente de tout le monde. Sertorius en faisait le siège, et Pompée était venu avec toute son armée au secours de la place. Il y avait près des murailles une colline très avantageusement située pour incommoder les assiégés. Sertorius et Pompée y coururent, l'un pour s'en saisir, l'autre pour empêcher l'ennemi de s'y poster. Sertorius y arriva le premier et Pompée fit arrêter ses troupes, fort aise que la chose eùt ainsi tourné, parce qu'il crut tenir Sertorius assiégé entre la ville et son armée. Il fit même dire aux habitants de Lauron de ne rien craindre, et de se tenir tranquilles sur leurs murailles, d'où ils verraient Sertorius assiégé. Ce général, ayant su le propos de Pompée, ne fit qu'en rire, et dit que cet écolier de Sylla (car c'est ainsi qu'il appelait Pompée par dérision) allait bientôt apprendre qu'un général doit plutôt regarder derrière soi que devant. En même temps il fait voir aux assiégés que, dans les premiers retranchements, d'où il était parti pour aller s'emparer de la colline, il avait laissé six mille hommes d'infanterie, en leur donnant l'ordre de charger Pompée en queue, lorsqu'il viendrait l'attaquer. Pompée, qui s'en aperçut trop tard, n'osait marcher contre lui de peur d'être enveloppé; d'un autre côté, il avait honte d'abandonner les assiégés dans le danger extrême où ils se trouvaient. Il les vit enfin succomber forcément sous ses yeux sans pouvoir les défendre; car les barbares, ne voyant aucun espoir de secours, se rendirent à Sertorius, qui leur fit gràce de la vie, et leur laissa la liberté d'aller où ils voudraient, mais il brûla leur ville, non par un mouvement de colère ou de cruauté (c'était de tous les généraux celui qui se livrait le moins à son ressentiment), mais pour couvrir de honte et de confusion les admirateurs de Pompée, et faire dire parmi les barbares que ce général, à la tête de son armée, s'était presque chauffé à l'incendie d'une ville alliée, sans lui donner aucun secours.


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Dernière mise à jour : 15/09/2006