| [4] Ὡς οὖν συνεπείσθη τὰ μειράκια καὶ τοῖς Ἀκυιλλίοις
 εἰς λόγους ἦλθεν, ὅρκον ὀμόσαι μέγαν ἔδοξε πᾶσι
 καὶ δεινόν, ἀνθρώπου σφαγέντος ἐπισπείσαντας αἷμα καὶ
 τῶν σπλάγχνων θιγόντας. ἐπὶ τούτοις εἰς τὴν Ἀκυιλλίων
 οἰκίαν συνῆλθον. ἦν δ´ ὁ οἶκος ἐν ᾧ ταῦτα δράσειν ἔμελλον
 οἷον εἰκὸς ὑπέρημος καὶ σκοτώδης. ἔλαθεν οὖν αὐτοὺς
 οἰκέτης ὄνομα Οὐινδίκιος ἔνδον ἀποκρύψας ἑαυτόν,
 οὐ κατ´ ἐπιβουλὴν ἢ προαίσθησίν τινα τοῦ μέλλοντος,
 ἀλλ´ ἔνδον ὢν ἔτυχε, καὶ προσιοῦσιν αὐτοῖς μετὰ σπουδῆς
 ὀφθῆναι φοβηθείς, ὑπέστη λάρνακα κενὴν πρὸ αὑτοῦ
 ποιησάμενος, ὥστε καὶ τῶν πραττομένων θεατὴς γενέσθαι
 καὶ τῶν βουλευμάτων ἐπήκοος. ἔδοξε δ´ αὐτοῖς
 τοὺς ὑπάτους ἀναιρεῖν, καὶ ταῦτα δηλούσας γράψαντες
 ἐπιστολὰς πρὸς τὸν Ταρκύνιον ἔδοσαν τοῖς πρέσβεσι·
 καὶ γὰρ ᾤκουν αὐτόθι, τῶν Ἀκυιλλίων ξένοι γεγονότες,
 καὶ τότε τῇ συνωμοσίᾳ παρῆσαν. ὡς δὲ ταῦτα πράξαντες
 ἀπηλλάγησαν, ὑπεξελθὼν ὁ Οὐινδίκιος λάθρα χρήσασθαι
 τοῖς προσπεσοῦσιν οὐκ εἶχεν, ἀλλ´ ἠπορεῖτο, δεινὸν μὲν
 ἡγούμενος, ὥσπερ ἦν, πρὸς πατέρα Βροῦτον υἱῶν ἐξάγιστα
 κατηγορεῖν, ἢ πρὸς θεῖον ἀδελφιδῶν τὸν Κολλατῖνον,
 ἰδιώτην δὲ Ῥωμαίων οὐδένα νομίζων ἐχέγγυον
 ἀπορρήτων τηλικούτων. πᾶν δ´ αὖ μᾶλλον ἢ δυνατὸς
 ὢν ἡσυχίαν ἄγειν, ἐλαυνόμενος δὲ τῷ συνειδότι τοῦ πράγματος,
 ὥρμησε πρὸς τὸν Οὐαλέριον, μάλιστά πως τοῖς
 κοινοῖς καὶ φιλανθρώποις ἐπαχθεὶς τοῦ ἀνδρός, ὅτι πᾶσιν
 εὐπρόσοδος ἦν τοῖς δεομένοις, καὶ τὴν οἰκίαν ἀνεῳγμένην
 ἀεὶ παρεῖχε, καὶ λόγον οὐδενὸς οὐδὲ χρείαν ἀπερρίπτει
 τῶν ταπεινῶν.
 | [4] IV. Les jeunes gens, une fois convaincus, prirent langue 
avec les Aquilius; et tout le monde convint de se lier par 
un grand et terrible serment, en égorgeant un homme pour 
faire une libation de son sang et étendre la main sur ses 
entrailles. A cette fin, on se réunit dans la maison des 
Aquilius. L'immeuble où devaient se passer ces horreurs 
était naturellement à peu près désert et ténébreux; les 
conjurés ne s'aperçurent donc pas qu'un esclave, du nom 
de Vindicius, s'était caché à l'intérieur. Non qu'il les 
épiât, ni qu'il pressentît l'événement ! Il se trouvait là 
par hasard; mais, les voyant s'avancer en hâte, il craignît 
d'être aperçu et se dissimula derrière un coffre, de façon 
qu'il fut témoin de la scène et entendit les résolutions 
prises. Les conspirateurs décidèrent de tuer les consuls, 
écrivirent à Tarquin des lettres qui dévoilaient ce projet, 
puis les remirent à ses ambassadeurs; car ceux-ci habitaient 
sur place, étant les hôtes des Aquilius, et alors 
ils assistaient au serment. Quand, tout cela fait, ils 
furent partis, Vindicius s'échappa furtivement. Il ne 
savait que faire du secret qu'il avait surpris; et il se 
trouvait dans l'embarras, jugeant avec raison qu'il était 
terrible d'accuser d'un attentat exécrable des fils devant 
leur père, Brutus, ou des neveux devant leur oncle, Collatin; 
cependant il croyait qu'aucun simple particulier, 
à Rome, n'offrait assez de garanties pour recevoir une 
révélation de cette importance. Malgré tout, la seule 
attitude à laquelle il ne put se résigner était le silence. Il 
obéit donc à l'impulsion de sa conscience et se rendit 
précipitamment chez Valérius, dont les manières affables 
et bienveillantes lui donnaient confiance. Ce grand homme 
était, en effet, accessible à tous ceux qui voulaient le 
voir; il tenait sa maison toujours ouverte et ne repoussait 
ni la conversation, ni le commerce de personne, même 
de basse condition.
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