| [27] (4) Τῶν μέντοι πολεμικῶν Σόλωνι μὲν οὐδὲ τὰ
 πρὸς Μεγαρεῖς Δαΐμαχος ὁ Πλαταιεὺς 
 μεμαρτύρηκεν, ὥσπερ ἡμεῖς διεληλύθαμεν· Ποπλικόλας
 δὲ τοὺς μεγίστους ἀγῶνας αὐτὸς καὶ μαχόμενος καὶ στρατηγῶν
 κατώρθωσε. καὶ μὴν ἔτι πρὸς τὰς πολιτικὰς πράξεις
 ὁ μὲν ἐν παιδιᾶς τινι τρόπῳ καὶ προσποίημα μανίας
 ἀναλαβὼν ὑπὲρ Σαλαμῖνος ἐρῶν προῆλθεν· ὁ δ´ αὐτόθεν
 ἀναρρίψας τὸν περὶ τῶν μεγίστων κίνδυνον, ἐπανέστη
 τε Ταρκυνίοις καὶ τὴν προδοσίαν ἐφώρασε, καὶ τοῦ
 κολασθῆναι καὶ μὴ διαφυγεῖν τοὺς πονηροὺς αἰτιώτατος
 γενόμενος, οὐ τὰ σώματα μόνον τῶν τυράννων ἐξέβαλε
 τῆς πόλεως, ἀλλὰ καὶ τὰς ἐλπίδας ἐξέκοψεν. οὕτω δὲ
 τοῖς δεχομένοις πράγμασιν ἀγῶνα καὶ θυμὸν καὶ ἀντίταξιν
 ἐρρωμένως καὶ ἀτενῶς ἀπαντήσας, ἔτι βέλτιον
 ἐχρήσατο τοῖς ὁμιλίας ἀπολέμου καὶ πειθοῦς ὑπεικούσης
 δεομένοις, ἄνδρα Πορσίνναν ἄμαχον ὄντα καὶ φοβερὸν
 ἐμμελῶς προσαγαγόμενος καὶ μεταστήσας εἰς φιλίαν.
 Καίτοι φήσει τις ἐνταῦθα τὸν μὲν Σόλωνα προεμένοις
 ἀναλαβεῖν Ἀθηναίοις Σαλαμῖνα, τὸν δὲ Ποπλικόλαν ἧς
 ἐκέκτηντο Ῥωμαῖοι χώρας ἀποστῆναι. δεῖ δὲ πρὸς τοὺς
 ὑποκειμένους καιροὺς τὰς πράξεις θεωρεῖν. ποικίλος γὰρ
 ὢν ὁ πολιτικὸς ᾧ τρόπῳ τῶν ὄντων ἕκαστον εὔληπτόν
 ἐστι μεταχειρίσασθαι, καὶ μέρους ἀφέσει πολλάκις ἔσωσε
 τὸ πᾶν, καὶ μικρῶν ἀποστὰς μειζόνων ἔτυχεν, ὥσπερ
 ἐκεῖνος ὁ ἀνὴρ τότε τῆς μὲν ἀλλοτρίας χώρας ἀποστὰς
 ἔσωσε τὴν ἑαυτοῦ βεβαίως ἅπασαν, οἷς δ´ ἦν μέγα τὴν
 πόλιν διαφυλάξαι προσεκτήσατο τὸ τῶν πολιορκούντων
 στρατόπεδον, ἐπιτρέψας δὲ τῷ πολεμίῳ δικαστῇ γενέσθαι
 καὶ περιγενόμενος τῇ δίκῃ, προσέλαβεν ὅσα δόντας
 ἀγαπητὸν ἦν νικῆσαι· καὶ γὰρ τὸν πόλεμον ἔλυσε, καὶ
 τὴν παρασκευὴν τοῦ πολέμου κατέλιπεν αὐτοῖς διὰ πίστιν
 ἀρετῆς καὶ καλοκαγαθίας, ἣν ὁ ἄρχων ὑπὲρ ἁπάντων
 ἐνεποίησεν αὐτῷ.
 | [27] (4) Enfin, quant aux exploits guerriers, Daïmaque de 
Platées n'attribue même pas à Solon la campagne contre 
les Mégariens, que nous avons rapportée; mais Publicola 
remporta les plus grands succès comme combattant et 
comme général. Dans la sphère de l'activité politique, 
l'un joua une sorte de comédie quand il contrefit l'insensé 
pour parler de Salamine à la tribune; l'autre, de son 
propre mouvement, affronta le péril suprême quand il 
se dressa contre Tarquin et prit la trahison en flagrant 
délit. Si les coupables furent punis et n'échappèrent pas 
à la vindicte publique, il en eut le principal mérite. Et 
il n'a pas seulement expulsé les tyrans de Rome; il a 
encore anéanti leurs espérances. Mais, après avoir fait 
face, avec tant de vigueur et de persévérance, aux situations 
qui réclamaient la lutte, l'ardeur guerrière et la 
résistance, il sut mieux encore mettre à profit les occasions 
de pourparlers amicaux, où s'imposaient la persuasion 
et la condescendance. Il sut réduire Porsenna, cet homme 
invincible et redoutable, et gagner son amitié. "Pourtant, 
dira-t-on, Solon rendit aux Athéniens Salamine, qu'ils 
avaient sacrifiée; et Publicola céda un terrain conquis 
par les Romains." Mais il faut examiner leurs actes à la 
lumière des circonstances. Car l'homme d'État qui sait 
adapter ses méthodes aux réalités et prendre chaque objet 
par où il est accessible, a souvent, par l'abandon d'une 
partie, sauvé le tout et, par de petites pertes, obtenu 
de grands gains. Ainsi cet homme illustre, en retirant 
alors ses troupes du pays étranger, a sauvé définitivement 
le sien; et alors que, pour les Romains, c'était déjà un 
grand résultat de garder leur ville, il leur a, de plus,
acquis le camp des assiégeants. En remettant à l'ennemi 
l'arbitrage du conflit, il gagna sa cause, et acquit, de 
plus, tous les biens que l'on aurait volontiers donnés 
pour remporter la victoire. En effet, si Porsenna mit fin 
à la guerre et laissa tout son matériel aux Romains, ce 
fut par suite de l'opinion que le chef de l'État par son 
exemple, lui avait inspirée du mérite et de la loyauté 
du peuple romain tout entier.
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