HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Publicola

Chapitre 2

  Chapitre 2

[2] Ἀγανακτῶν οὖν Οὐαλέριος, εἰ μὴ πιστεύεται πάντα πράττειν ἕνεκα τῆς πατρίδος, ὅτι μηδὲν ἰδίᾳ κακῶς ὑπὸ τῶν τυράννων πέπονθε, τῆς τε βουλῆς ἀπέστη, καὶ τὰς συνηγορίας ἀπεῖπε, καὶ τὸ πράττειν τὰ κοινὰ παντελῶς ἐξέλιπεν, ὥστε καὶ λόγον τοῖς πολλοῖς παρασχεῖν καὶ φροντίδα, φοβουμένοις μὴ δι´ ὀργὴν προσθέμενος τοῖς βασιλεῦσιν ἀνατρέψῃ τὰ πράγματα καὶ τὴν πόλιν, ἐπισφαλῶς ἔχουσαν. ἐπεὶ δὲ καὶ πρὸς ἑτέρους τινὰς ὑποψίαν ἔχων Βροῦτος ἐβούλετο διὰ σφαγίων ὁρκῶσαι τὴν βουλὴν καὶ προεῖπεν ἡμέραν, καταβὰς μάλα φαιδρὸς εἰς ἀγορὰν Οὐαλέριος, καὶ πρῶτος ὀμόσας μηδὲν ἐνδώσειν μηδ´ ὑφήσεσθαι Ταρκυνίοις, ἀλλὰ πολεμήσειν κατὰ κράτος ὑπὲρ τῆς ἐλευθερίας, ἡδονήν τε τῇ βουλῇ καὶ θάρσος ἅμα τοῖς ἄρχουσι παρέσχεν. εὐθὺς δὲ καὶ τὰ ἔργα τὸν ὅρκον ἐβεβαίου. πρέσβεις γὰρ ἧκον ἀπὸ Ταρκυνίου, γράμματα κομίζοντες ἐπαγωγὰ τοῦ δήμου καὶ λόγους ἐπιεικεῖς, οἷς μάλιστα τοὺς πολλοὺς ᾤοντο διαφθερεῖν, λεγομένοις παρὰ βασιλέως ἀφεικέναι τὸ φρόνημα καὶ μετρίων δεῖσθαι δοκοῦντος. τούτους εἰς τὸ πλῆθος οἰομένων δεῖν τῶν ὑπάτων προαγαγεῖν, οὐκ εἴασεν Οὐαλέριος, ἀλλ´ ἐνέστη καὶ διεκώλυσεν ἀνθρώποις πένησι καὶ βαρυνομένοις μᾶλλον τῆς τυραννίδος τὸν πόλεμον ἀρχὰς καὶ προφάσεις νεωτερισμῶν ἐγγενέσθαι. [2] II. Valérius fut mécontent qu'on ne le crût pas capable de tout faire pour la patrie, sous prétexte qu'il n'avait souffert, comme particulier, aucun mal des tyrans. Il se tint à l'écart du Sénat, abandonna sa clientèle, et se retira complètement de la vie politique. Cette attitude souleva les commentaires de la foule, et fit craindre que, dans sa colère, il ne se ralliât aux Rois, afin de renverser un régime encore fragile. Mais comme Brutus, ayant aussi des soupçons sur quelques autres, voulait faire prêter serment au Sénat sur des victimes et avait fixé une date pour la cérémonie, Valérius, au jour indiqué, descendit sur le Forum, le visage rayonnant, et jura, le premier, de ne faire aucun sacrifice ni aucune concession aux Tarquins, et de lutter, au contraire, de toutes ses forces pour la liberté. Ce fut un motif de joie pour le Sénat, et en même temps de confiance pour les magistrats. Aussitôt après, les actes de Valérius confirmèrent son serment. Il était venu des ambassadeurs de Tarquin, apportant des lettres propres à séduire le peuple, et un message oral de ton modéré, qu'ils croyaient susceptibles de corrompre la multitude, le Roi s'y donnant l'apparence de renoncer à son orgueil et de présenter des demandes raisonnables. Les consuls croyaient qu'il fallait soumettre ces propositions au peuple; mais Valérius ne le permit pas. Il se mit en travers et empêcha de fournir à des hommes pauvres, plus accablés de la guerre que de la tyrannie, un prétexte pour commencer une autre révolution.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006