HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Périclès

τὸ



Texte grec :

[2] ἡ δ' αὐτουργία τῶν ταπεινῶν τῆς εἰς τὰ καλὰ ῥᾳθυμίας μάρτυρα τὸν ἐν τοῖς ἀχρήστοις πόνον παρέχεται καθ' αὑτῆς· καὶ οὐδεὶς εὐφυὴς νέος ἢ τὸν ἐν Πίσῃ θεασάμενος Δία γενέσθαι Φειδίας ἐπεθύμησεν ἢ τὴν Ἥραν τὴν ἐν Ἄργει Πολύκλειτος, οὐδ' Ἀνακρέων ἢ Φιλητᾶς ἢ Ἀρχίλοχος ἡσθεὶς αὐτῶν τοῖς ποιήμασιν. (2) οὐ γὰρ ἀναγκαῖον, εἰ τέρπει τὸ ἔργον ὡς χάριεν, ἄξιον σπουδῆς εἶναι τὸν εἰργασμένον. ὅθεν οὐδ' ὠφελεῖ τὰ τοιαῦτα τοὺς θεωμένους, πρὸς ἃ μιμητικὸς οὐ γίνεται ζῆλος οὐδὲ ἀνάδοσις κινοῦσα προθυμίαν καὶ ὁρμὴν ἐπὶ τὴν ἐξομοίωσιν. ἀλλ' ἥ γε ἀρετὴ ταῖς πράξεσιν εὐθὺς οὕτω διατίθησιν ὥστε ἅμα θαυμάζεσθαι τὰ ἔργα καὶ ζηλοῦσθαι τοὺς εἰργασμένους. (3) τῶν μὲν γὰρ ἐκ τῆς τύχης ἀγαθῶν τὰς κτήσεις καὶ ἀπολαύσεις, τῶν δ' ἀπ' ἀρετῆς τὰς πράξεις ἀγαπῶμεν, καὶ τὰ μὲν ἡμῖν παρ' ἑτέρων, τὰ δὲ μᾶλλον ἑτέροις παρ' ἡμῶν ὑπάρχειν βουλόμεθα. τὸ γὰρ καλὸν ἐφ' αὑτὸ πρακτικῶς κινεῖ καὶ πρακτικὴν εὐθὺς ὁρμὴν ἐντίθησιν, ἠθοποιοῦν οὐ τῇ μιμήσει τὸν θεατήν, ἀλλὰ τῇ ἱστορίᾳ τοῦ ἔργου τὴν προαίρεσιν παρεχόμενον. (4) ἔδοξεν οὖν καὶ ἡμῖν ἐνδιατρῖψαι τῇ περὶ τοὺς βίους ἀναγραφῇ, καὶ τοῦτο τὸ βιβλίον δέκατον συντετάχαμεν τὸν Ποερικλέους βίον καὶ τὸν· Φαβίου Μαξίμου τοῦ διαπολεμήσαντος πρὸς Ἀννίβαν περιέχον, ἀνδρῶν κατά τε τὰς ἄλλας ἀρετὰς ὁμοίων, μάλιστα δὲ πρᾳότητα καὶ δικαιοσύνην, καὶ τῷ δύνασθαι φέρειν δήμων καὶ συναρχόντων ἀγνωμοσύνας ὠφελιμωτάτων ταῖς πατρίσι γενομένων. εἰ δ' ὀρθῶς στοχαζόμεθα τοῦ δέοντος, ἔξεστι κρίνειν ἐκ τῶν γραφομένων.

Traduction française :

[2] II. L'exercice d'une profession abjecte décelle, dans celui qui s'y livre, sa négligence pour de plus nobles occupations ; les soins qu'il s'est donnés en s'appliquant à des choses futiles déposent contre lui. Il n'y a pas un jeune homme bien né qui, pour avoir vu à Pise la statue de Jupiter ou celle de Héra à Argos, voulût être Phidias ou Polyclète ; il ne voudrait pas même être Anacréon, Philémon ou Archiloque, parce qu'il a pris plaisir à lire leurs poésies. Un ouvrage qui nous plaît par son agrément n'entraîne pas nécessairement notre estime pour son auteur. Nulle utilité donc dans les objets dont la vue n'excite point l'émulation et ne fait pas naître dans l'âme l'envie de les imiter. Mais tel est l'ascendant de la vertu qu'en même temps que nous admirons les actions qu'elle inspire, nous sentons s'allumer en nous un désir ardent de ressembler à ceux qui les ont faites. Dans les biens de la fortune, c'est leur possession et leur jouissance que nous aimons ; dans les biens de la vertu, ce sont leurs effets. Quant aux premiers, nous consentons à les tenir d'autrui ; mais nous voulons qu'on tienne de nous les derniers. Ce n'est point par un pur penchant à l'imitation que nous nous enflammons au récit des actions vertueuses : la vertu seule, par sa force irrésistible, nous attire vers elle, commande à notre volonté, et forme les moeurs par les exemples qu'elle nous offre. C'est cette considération qui m'engage à continuer d'écrire ces Vies, dont je publie aujourd'hui le dixième volume : il contient celles de Périclès et de Fabius Maximus, celui qui fit la guerre contre Annibal. Ces deux personnages se ressemblent par toutes les vertus qu'ils possédèrent, mais principalement par leur douceur, leur justice, leur patience à supporter les folies de leurs concitoyens et de leurs collègues. Tous deux ils ont rendu à leur patrie les services les plus importants. Ce que nous allons rapporter de leurs actions fera voir si ce jugement est conforme à la vérité.





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Dernière mise à jour : 14/12/2005