HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Périclès

τὸ



Texte grec :

[1] ξένους τινὰς ἐν Ῥώμῃ πλουσίους κυνῶν τέκνα καὶ πιθήκων ἐν τοῖς κόλποις περιφέροντας καὶ ἀγαπῶντας ἰδὼν ὁ Καῖσαρ, ὡς ἔοικεν, ἠρώτησεν εἰ παιδία παρ' αὐτοῖς οὐ τίκτουσιν αἱ γυναῖκες, ἡγεμονικῶς σφόδρα νουθετήσας τοὺς τὸ φύσει φιλητικὸν ἐν ἡμῖν καὶ φιλόστοργον εἰς θηρία καταναλίσκοντας ἀνθρώποις ὀφειλόμενον. (2) ἆρ' οὖν, ἐπεὶ φιλομαθές τι κέκτηται καὶ φιλοθέαμον ἡμῶν ἡ ψυχὴ φύσει, λόγον ἔχει ψέγειν τοὺς καταχρωμένους τούτῳ πρὸς τὰ μηδεμιᾶς ἄξια σπουδῆς ἀκούσματα καὶ θεάματα, τῶν δὲ καλῶν καὶ ὠφελίμων παραμελοῦντας; τῇ μὲν γὰρ αἰσθήσει κατὰ πάθος τῆς πληγῆς ἀντιλαμβανομένῃ τῶν προστυγχανόντων ἴσως ἀνάγκη πᾶν τὸ φαινόμενον, ἄν τε χρήσιμον ἄν τ' ἄχρηστον ᾖ, θεωρεῖν, (3) τῷ νῷ δ' ἕκαστος εἰ βούλοιτο χρῆσθαι, καὶ τρέπειν ἑαυτὸν ἀεὶ καὶ μεταβάλλειν ῥᾷστα πρὸς τὸ δοκοῦν πέφυκεν, ὥστε χρὴ διώκειν τὸ βέλτιστον, ἵνα μὴ θεωρῇ μόνον, ἀλλὰ καὶ τρέφηται τῷ θεωρεῖν. ὡς γὰρ ὀφθαλμῷ χρόα πρόσφορος ἧς τὸ ἀνθηρὸν ἅμα καὶ τερπνὸν ἀναζωπυρεῖ καὶ τρέφει τὴν ὄψιν, οὕτω τὴν διάνοιαν ἐπάγειν δεῖ θεάμασιν ἃ τῷ χαίρειν πρὸς τὸ οἰκεῖον αὐτὴν ἀγαθὸν ἐκκαλεῖ. ταῦτα δὲ ἔστιν ἐν τοῖς ἀπ' ἀρετῆς ἔργοις, (4) ἃ καὶ ζῆλόν τινα καὶ προθυμίαν ἀγωγὸν εἰς μίμησιν ἐμποιεῖ τοῖς ἱστορήσασιν· ἐπεὶ τῶν γ' ἄλλων οὐκ εὐθὺς ἀκολουθεῖ τῷ θαυμάσαι τὸ πραχθὲν ὁρμὴ πρὸς τὸ πρᾶξαι· πολλάκις δὲ καὶ τοὐναντίον χαίροντες τῷ ἔργῳ τοῦ δημιουργοῦ καταφρονοῦμεν, ὡς ἐπὶ τῶν μύρων καὶ τῶν ἁλουργῶν τούτοις μὲν ἡδόμεθα, τοὺς δὲ βαφεῖς καὶ μυρεψοὺς ἀνελευθέρους ἡγούμεθα καὶ βαναύσους. (5) διὸ καλῶς μὲν Ἀντισθένης ἀκούσας ὅτι σπουδαῖός ἐστιν αὐλητὴς Ἰσμηνίας, “ἀλλ' ἄνθρωπος,” ἔφη, “μοχθηρός· οὐ γὰρ ἂν οὕτω σπουδαῖος ἦν αὐλητής·” ὁ δὲ Φίλιππος πρὸς τὸν υἱὸν ἐπιτερπῶς ἔν τινι πότῳ ψήλαντα καὶ τεχνικῶς εἶπεν· “οὐκ αἰσχύνῃ καλῶς οὕτω ψάλλων;” ἀρκεῖ γάρ, ἂν βασιλεὺς ἀκροᾶσθαι ψαλλόντων σχολάζῃ, καὶ πολὺ νέμει ταῖς Μούσαις ἑτέρων ἀγωνιζομένων τὰ τοιαῦτα θεατὴς γιγνόμενος.

Traduction française :

[1] I. César, voyant un jour, à Rome, de riches étrangers qui portaient entre leurs bras de petits chiens et de petits singes auxquels ils prodiguaient les caresses, leur demanda si chez eux les femmes ne font point d'enfants. Cette question, digne dun homme d'état, était la censure de ceux qui épuisent pour des animaux l'affection et la tendresse que la nature a mises en nous, et qu'on ne doit exercer qu'envers les hommes. N'en peut-on pas dire autant du désir d'apprendre et de connaître que notre âme a aussi reçu de la nature ? et n'a-t-on pas droit de blâmer ceux qui, abusant de ce désir inné, au lieu de le diriger vers des études honnêtes et utiles, ne l'appliquent qu'à voir et à entendre des choses qui ne méritent aucune attention ? Frappés par tous les objets qui les environnent, nos sens extérieurs sont forcés d'en recevoir les impressions, bonnes ou mauvaises. Mais l'homme peut faire de son entendement l'usage qu'il veut : il est libre de le tourner, de le porter sans cesse vers ce qu'il juge lui être convenable. Il doit donc toujours rechercher ce qu'il y a de meilleur, moins encore pour le contempler que pour trouver dans cette contemplation l'aliment de son esprit. La couleur qui convient le plus à l'oeil est celle qui, par son agrément et sa vivacité, récrée la vue et ne la fatigue point. De même il faut fixer son intelligence sur les objets de méditation qui, par l'attrait du plaisir, dirigent l'âme vers le bien qui lui est propre. Ces objets se présentent, dans les actions vertueuses, dont le simple récit produit en nous une vive émulation, un désir ardent de les imiter ; effets que nous ne ressentons point pour d'autres objets qui méritent d'ailleurs notre admiration. Souvent, au contraire, nous prenons plaisir à l'ouvrage, et nous prisons peu l'ouvrier : par exemple, nous aimons les parfums et les teintures de pourpre, mais nous regardons les parfumeurs et les teinturiers comme des gens d'un état bas et servile. Quelqu'un disait à Antisthène qu'Isménias était un excellent joueur de flûte. « Oui, répondit-il, mais ce n'est pas un excellent homme : car autrement il ne serait pas si bon joueur de flûte. » Philippe entendit un jour son fils chanter dans un repas avec beaucoup de grâce et selon toutes les règles de l'art : « N'as-tu pas honte, lui dit-il, de chanter si bien ? » En effet, il suffit qu'un prince donne quelques moments de son loisir à entendre la musique ; et c'est de sa part beaucoup accorder aux Muses que d'être témoin de leurs combats.





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Dernière mise à jour : 14/12/2005