[35] Ἦσαν γὰρ αὐτῷ τέσσαρες υἱοί, δύο μὲν εἰς ἑτέρας ἀπῳκισμένοι
συγγενείας, ὡς ἤδη λέλεκται, Σκιπίων καὶ Φάβιος, δύο δὲ παῖδες
ἔτι τὴν ἡλικίαν, οὓς ἐπὶ τῆς οἰκίας εἶχε τῆς ἑαυτοῦ, γεγονότας ἐξ ἑτέρας
γυναικός. ὧν ὁ μὲν ἡμέραις πέντε πρὸ τοῦ θριαμβεῦσαι τὸν Αἰμίλιον ἐτελεύτησε
τεσσαρεσκαιδεκέτης, ὁ δὲ δωδεκέτης μετὰ τρεῖς ἡμέρας θριαμβεύσαντος
ἐπαπέθανεν, ὥστε μηδένα γενέσθαι Ῥωμαίων τοῦ πάθους
ἀνάλγητον, ἀλλὰ φρῖξαι τὴν ὠμότητα τῆς τύχης ἅπαντας, ὡς οὐκ ᾐδέσατο
πένθος τοσοῦτον εἰς οἰκίαν ζήλου καὶ χαρᾶς καὶ θυσιῶν γέμουσαν εἰσάγουσα,
καὶ καταμειγνύουσα θρήνους καὶ δάκρυα παιᾶσιν ἐπινικίοις καὶ θριάμβοις.
| [35] Paul-Émile avait en effet quatre fils, dont deux avaient été transplantés dans d’autres
familles, comme je l’ai déjà dit, Scipion et Fabius, et deux encore enfants, qu’il gardait
chez lui, nés d’une autre femme. L’un de ces derniers mourut à l’âge de quatorze ans, cinq
jours avant le triomphe de son père ; le second, qui avait douze ans, succomba trois jours
après cette fête. Aucun Romain ne resta donc sans s’associer à ce double deuil, et même tout
le monde, sans exception, trembla devant la cruauté du sort, qui n’avait pas craint d’introduire
dans une maison pleine d’enthousiasme, de joie et de sacrifices d’action de grâces, un tel sujet
de douleur, et de mêler des lamentations et des larmes aux chants de victoire et aux triomphes.
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