HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies parallèles, Vie de Paul-Émile

Chapitre 30

  Chapitre 30

[30] Αἰμίλιος μὲν οὖν τοῦτο πράξας μάλιστα παρὰ τὴν αὑτοῦ φύσιν, ἐπιεικῆ καὶ χρηστὴν οὖσαν, εἰς Ὠρικὸν κατέβη, κἀκεῖθεν εἰς Ἰταλίαν μετὰ τῶν δυνάμεων περαιωθείς, ἀνέπλει τὸν Θύβριν ποταμὸν ἐπὶ τῆς βασιλικῆς ἑκκαιδεκήρους, κατεσκευασμένης εἰς κόσμον ὅπλοις αἰχμαλώτοις καὶ φοινικίσι καὶ πορφύραις ***ως καὶ πανηγυρ*** ἔξωθεν, ὥστε τρόπον τινὰ θριαμβικῆς πομπῆς προαπολαύειν τοὺς Ῥωμαίους, τῷ ῥοθίῳ σχέδην ὑπάγοντι τὴν ναῦν ἀντιπαρεξάγοντας. Οἱ δὲ στρατιῶται τοῖς βασιλικοῖς χρήμασιν ἐποφθαλμίσαντες, ὡς οὐχ ὅσων ἠξίουν ἔτυχον, ὠργίζοντο μὲν ἀδήλως διὰ τοῦτο καὶ χαλεπῶς εἶχον πρὸς τὸν Αἰμίλιον, αἰτιώμενοι δὲ φανερῶς ὅτι βαρὺς γένοιτο καὶ δεσποτικὸς αὐτοῖς ἄρχων, οὐ πάνυ προθύμως ἐπὶ τὴν ὑπὲρ τοῦ θριάμβου σπουδὴν ἀπήντησαν. αἰσθόμενος δὲ τοῦτο Σέρβιος Γάλβας, ἐχθρὸς Αἰμιλίου, γεγονὼς δὲ τῶν ὑπ´ αὐτὸν χιλιάρχων, ἐθάρρησεν ἀναφανδὸν εἰπεῖν ὡς οὐ δοτέον εἴη τὸν θρίαμβον. ἐνεὶς δὲ πολλὰς τῷ στρατιωτικῷ πλήθει διαβολὰς κατὰ τοῦ στρατηγοῦ, καὶ τὴν οὖσαν ὀργὴν ἔτι μᾶλλον ἐξερεθίσας, ᾐτεῖτο παρὰ τῶν δημάρχων ἄλλην ἡμέραν· ἐκείνην γὰρ οὐκ ἐξαρκεῖν τῇ κατηγορίᾳ, τέσσαρας ἔτι λοιπὰς ὥρας ἔχουσαν. τῶν δὲ δημάρχων λέγειν αὐτὸν εἴ τι βούλεται κελευόντων, ἀρξάμενος μακρῷ καὶ βλασφημίας ἔχοντι παντοδαπὰς χρῆσθαι λόγῳ, τὸν χρόνον ἀνήλωσε τῆς ἡμέρας· καὶ γενομένου σκότους, οἱ μὲν δήμαρχοι τὴν ἐκκλησίαν ἀφῆκαν, πρὸς δὲ τὸν Γάλβαν οἱ στρατιῶται συνέδραμον θρασύτεροι γεγονότες, καὶ συγκροτήσαντες αὑτοὺς περὶ τὸν ὄρθρον αὖθις καταλαμβάνονται τὸ Καπετώλιον· ἐκεῖ γὰρ οἱ δήμαρχοι τὴν ἐκκλησίαν ἔμελλον ἄξειν. [30] Après l’exécution de cette mesure, qui répugnait à son naturel clément et doux, Paul- Émile descendit vers Oricos, et de là, il passa en Italie avec ses troupes. Il remonta le Tibre sur la galère royale à seize rangs de rameurs, décorée d’armes conquises, de pavillons écarlates, de tentures de pourpre. Les Romains affluaient hors de la Ville comme pour voir un triomphe anticipé, et marchaient parallèlement au flot qui poussait lentement le navire. Mais les soldats qui avaient jeté un regard d’envie sur les richesses du Roi sans obtenir le partage, objet de leurs réclamations, étaient animés d’une colère sourde contre Paul-Émile. Ils dissimulèrent au public le vrai motif de leur mécontentement en l’accusant d’être pour eux un chef sévère et despotique. Aussi ne déployaient-ils aucun zèle pour assurer son triomphe. Se rendant compte de cet état d’esprit, Servius Galba, ennemi de Paul-Émile, et qui avait été au nombre de ses tribuns, osa dire hautement qu’il ne fallait pas lui accorder le triomphe. Il lança dans la masse des soldats beaucoup de calomnies contre le général pour enflammer encore l’irritation déjà existante et demanda aux tribuns de la plèbe un jour de délai, car celui où l’on était ne suffirait pas à l’accusation, puisqu’il restait seulement quatre heures de soleil. Les tribuns lui ordonnant de dire dès lors ce qu’il pouvait avoir à dire, il commença un long discours, plein de diffamations de toute sorte, qui prit le reste du jour. La nuit s’étant faite, les tribuns congédièrent l’assemblée ; après quoi, les soldats enhardis accoururent autour de Galba. Ils s’attroupèrent et revinrent par groupes, à l’aube, occuper le Capitole ; car c’est là que les tribuns devaient tenir l’assemblée du peuple.


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Dernière mise à jour : 24/08/2005