HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Numa

δὲ



Texte grec :

[15] (1) Ἐκ δὲ τῆς τοιαύτης παιδαγωγίας πρὸς τὸ θεῖον οὕτως ἡ πόλις ἐγεγόνει χειροήθης καὶ κατατεθαμβημένη τὴν τοῦ Νομᾶ δύναμιν, ὥστε μύθοις ἐοικότας τὴν ἀτοπίαν λόγους παραδέχεσθαι, καὶ νομίζειν μηδὲν ἄπιστον εἶναι μηδὲ ἀμήχανον ἐκείνου βουληθέντος. (2) λέγεται γοῦν ποτε καλέσας ἐπὶ τὴν τράπεζαν οὐκ ὀλίγους τῶν πολιτῶν, σκεύη τε φαῦλα καὶ δεῖπνον εὐτελὲς πάνυ προθέσθαι καὶ δημοτικόν· ἀρξαμένων δὲ δειπνεῖν ἐμβαλὼν λόγον ὡς ἡ θεὸς ᾗ σύνεστιν ἥκοι πρὸς αὐτόν, αἰφνίδιον ἐπιδεῖξαι τόν τε οἶκον ἐκπωμάτων πλήρη πολυτελῶν καὶ τὰς τραπέζας ὄψων τε παντοδαπῶν καὶ παρασκευῆς δαψιλοῦς γεμούσας. (3) πᾶσαν δὲ ὑπερβέβληκεν ἀτοπίαν τὸ ὑπὲρ τῆς τοῦ Διὸς ὁμιλίας ἱστορούμενον. μυθολογοῦσι γὰρ εἰς τὸν Ἀβεντῖνον λόφον οὔπω μέρος ὄντα τῆς πόλεως οὐδὲ συνοικούμενον, ἀλλ´ ἔχοντα πηγάς τε δαψιλεῖς ἐν αὑτῷ καὶ νάπας σκιεράς, φοιτᾶν δύο δαίμονας, Πῖκον καὶ Φαῦνον· (4) οὓς τὰ μὲν ἄλλα Σατύρων ἄν τις ἢ Πανῶν γένει προσεικάσειε, δυνάμει δὲ φαρμάκων καὶ δεινότητι τῆς περὶ τὰ θεῖα γοητείας λέγονται ταὐτὰ τοῖς ὑφ´ Ἑλλήνων προσαγορευθεῖσιν Ἰδαίοις Δακτύλοις σοφιζόμενοι περιϊέναι τὴν Ἰταλίαν. (5) τούτους φασὶ χειρώσασθαι τὸν Νομᾶν, οἴνῳ καὶ μέλιτι κεράσαντα τὴν κρήνην ἀφ´ ἧς ἔπινον συνήθως. (6) ληφθέντας δὲ πολλὰς μὲν ἰδέας τρέπεσθαι καὶ μετεκδύεσθαι τὴν αὑτῶν φύσιν, ἀλλόκοτα φάσματα καὶ φοβερὰ τῆς ὄψεως προβαλλομένους· (7) ἐπεὶ δὲ ἔγνωσαν ἑαλωκότες ἰσχυρὰν καὶ ἄφυκτον ἅλωσιν, ἄλλα τε προθεσπίσαι πολλὰ τῶν μελλόντων καὶ τὸν ἐπὶ τοῖς κεραυνοῖς ἐκδιδάξαι καθαρμόν, ὃς ποιεῖται μέχρι νῦν διὰ κρομμύων καὶ τριχῶν καὶ μαινίδων. (8) ἔνιοι δὲ οὐ τοὺς δαίμονάς φασιν ὑποθέσθαι τὸν καθαρμόν, ἀλλ´ ἐκείνους μὲν καταγαγεῖν τὸν Δία μαγεύσαντας, τὸν δὲ θεὸν ὀργιζόμενον τῷ Νομᾷ προστάσσειν ὡς χρὴ γενέσθαι τὸν καθαρμὸν κεφαλαῖς· (9) ὑπολαβόντος δὲ τοῦ Νομᾶ, "κρομμύων;" εἰπεῖν, "ἀνθρώπων·" τὸν δὲ αὖθις ἐκτρέποντα τὸ τοῦ προστάγματος δεινὸν ἐπερέσθαι, "θριξίν;" ἀποκριναμένου δὲ τοῦ Διός, "ἐμψύχοις," ἐπαγαγεῖν τὸν Νομᾶν, "μαινίσι;" ταῦτα λέγειν ὑπὸ τῆς Ἠγερίας δεδιδαγμένον. (10) καὶ τὸν μὲν θεὸν ἀπελθεῖν ἵλεω γενόμενον, τὸν δὲ τόπον Ἰλίκιον ἀπ´ ἐκείνου προσαγορευθῆναι καὶ τὸν καθαρμὸν οὕτω συντελεῖσθαι. (11) ταῦτα μὲν οὖν τὰ μυθώδη καὶ γελοῖα τὴν τῶν τότε ἀνθρώπων ἐπιδείκνυται διάθεσιν πρὸς τὸ θεῖον, ἣν ὁ ἐθισμὸς αὐτοῖς ἐνεποίησεν. (12) αὐτὸν δὲ τὸν Νομᾶν οὕτω φασὶν εἰς τὸ θεῖον ἀνηρτῆσθαι ταῖς ἐλπίσιν, ὥστε καὶ προσαγγελίας αὐτῷ ποτε γενομένης ὡς ἐπέρχονται πολέμιοι, μειδιᾶσαι καὶ εἰπεῖν· "Ἐγὼ δὲ θύω."

Traduction française :

[15] (1) À la suite de cette éducation religieuse, la ville était devenue si docile et si émerveillée par la puissance de Numa, qu'elle accepta les fables les plus absurdes, et qu'il n'y avait rien de si incroyable, rien de si impossible, qu'elle ne le crût capable de faire, s'il le voulait. (2) On rapporte à ce sujet qu'un jour ayant invité à sa table un assez grand nombre de personnes, il leur fit servir dans une vaisselle commune un repas tout à fait simple et ordinaire. Les conviés étaient à peine à table, qu'il leur dit que la déesse avec laquelle il était lié venait d'arriver chez lui; et aussitôt il leur montra sa maison pleine de la plus riche vaisselle, une table couverte des mets les plus exquis, et servie avec la plus grande magnificence. (3) Mais le comble de l'absurdité, c'est la conversation qu'on lui prête avec Jupiter. On raconte en effet que sur le mont Aventin, qui n'était pas encore renfermé dans l'enceinte de Rome, ni même habité, mais qui avait des sources abondantes et des bois touffus, on voyait souvent venir deux génies, Picus et Faunus, (4) qu'on pourrait comparer par certains côtés à la race des Satyres ou des Titans; et qui, parcourant, dit-on, toute l'Italie, opéraient, par la vertu de certains remèdes et par des charmes magiques, les mêmes prodiges que ceux que les Grecs appelaient Dactyles Idéens. (5) Numa se rendit maître de ces deux génies, en mettant du vin et du miel dans l'eau de la source où ils avaient coutume de boire. (6) Quand ils furent en son pouvoir, ils prirent une multitude de formes et changèrent plusieurs fois de nature, offrant aux yeux des apparitions aussi étranges qu'effrayantes; (7) mais lorsqu'ils se virent si bien liés qu'il leur était impossible d'échapper, ils firent à Numa beaucoup de révélations sur l'avenir, et lui enseignèrent les rites de purification des foudres, telle qu'on les pratique encore aujourd'hui, par le moyen d'oignons, de cheveux et d'anchois. (8) Quelques auteurs disent que ce ne furent pas les génies qui lui apprirent cette expiation, mais que leurs charmes magiques forcèrent à descendre du ciel Jupiter, lequel, irrité de la violence qu'on lui faisait, dit à Numa de faire l'expiation avec des têtes.... (9) Numa l'interrompant, ajouta: d'oignons; - D'hommes, continua Jupiter. Numa, pour éluder cet ordre cruel, lui dit: Avec leurs cheveux; - Avec des êtres vivants, répliqua Jupiter; - Des anchois, se hâta de dire Numa. À ce qu'on raconte, ce fut la nymphe Égérie qui lui suggéra ces réponses. (10) Alors le dieu se retira, favorablement disposé pour lui; c'est pourquoi ce lieu fut dès lors appelé Hilikion, et l'expiation se fit de cette façon-là. (12) Ces fables ridicules révèlent bien le penchant que les Romains avaient alors pour la religion, et qui était le fruit d'une longue habitude. (12) Quant à Numa, on raconte qu'il avait tellement placé ses espérances dans la protection divine, qu'un jour qu'on lui vint annoncer que les ennemis approchaient, il dit en souriant: "Et moi je sacrifie."





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Dernière mise à jour : 19/05/2005