[7] ἀλλὰ Καλλικρατίδας μὲν ἄξια τῆς Λακεδαίμονος
διανοηθείς, καὶ γενόμενος τοῖς ἄκροις ἐνάμιλλος τῶν Ἑλλήνων
διὰ δικαιοσύνην καὶ μεγαλοψυχίαν καὶ ἀνδρείαν, μετ' οὐ πολὺν
χρόνον ἐν Ἀργινούσαις καταναυμαχηθεὶς ἠφανίσθη. τῶν δὲ
πραγμάτων ὑποφερομένων οἱ σύμμαχοι πρεσβείαν πέμποντες
εἰς Σπάρτην ᾐτοῦντο Λύσανδρον ἐπὶ τὴν ναυαρχίαν, ὡς πολὺ
προθυμότερον ἀντιληψόμενοι τῶν πραγμάτων ἐκείνου
στρατηγοῦντος. (2) τὰ δὲ αὐτὰ καὶ Κῦρος ἀξιῶν ἐπέστελλεν.
ἐπεὶ δὲ νόμος ἦν οὐκ ἐῶν δὶς τὸν αὐτὸν ναυαρχεῖν, ἐβούλοντό
τε χαρίζεσθαι τοῖς συμμάχοις οἱ Λακεδαιμόνιοι, τὸ μὲν ὄνομα
τῆς ναυαρχίας Ἀράκῳ τινὶ περιέθεσαν, τὸν δὲ Λύσανδρον
ἐπιστολέα τῷ λόγῳ, τῷ δ' ἔργῳ κύριον ἁπάντων ἐξέπεμψαν.
τοῖς μὲν οὖν πλείστοις τῶν πολιτευομένων καὶ δυναμένων ἐν
ταῖς πόλεσι πάλαι ποθούμενος ἧκεν· ἤλπιζον γὰρ ἔτι μᾶλλον
ἰσχύσειν δι' αὐτοῦ (3) παντάπασι τῶν δήμων καταλυθέντων·
τοῖς δὲ τὸν ἁπλοῦν καὶ γενναῖον ἀγαπῶσι τῶν ἡγεμόνων
τρόπον, ὁ Λύσανδρος τῷ Καλλικρατίδᾳ παραβαλλόμενος
ἐδόκει πανοῦργος εἶναι καὶ σοφιστής, ἀπάταις τὰ πολλὰ
διαποικίλλων τοῦ πολέμου καὶ τὸ δίκαιον ἐπὶ τῷ λυσιτελοῦντι
μεγαλύνων, εἰ δὲ μή, τῷ συμφέροντι χρώμενος ὡς καλῷ, καὶ τὸ
ἀληθὲς οὐ φύσει τοῦ ψεύδους κρεῖττον ἡγούμενος, ἀλλ'
ἑκατέρου τῇ χρείᾳ τὴν τιμὴν ὁρίζων. (4) τῶν δ' ἀξιούντων μὴ
πολεμεῖν μετὰ δόλου τοὺς ἀφ' Ἡρακλέους γεγονότας
καταγελᾶν ἐκέλευεν· “ὅπου γὰρ ἡ λεοντῆ μὴ ἐφικνεῖται,
προσραπτέον ἐκεῖ τὴν ἀλωπεκῆν.”
| [7] Mais Callicratidas, que la noblesse de ses sentiments rendait si digne de Sparte;
qui, par sa justice, sa grandeur d'âme et son courage, était comparable aux plus grands
hommes de la Grèce, fut bientôt après vaincu et tué dans un combat naval
près des Arginuses. VIII. Les alliés des Lacédémoniens, affaiblis par cette défaite,
envoyèrent à Sparte des ambassadeurs
chargés de demander Lysandre pour commander la flotte, en promettant de
combattre avec plus d'ardeur, s'ils l'avaient à leur tête. Cyrus y députa de son côté,
pour faire la même demande. La loi ne permettait pas que le même homme fût deux
fois amiral. Mais les Lacédémoniens, qui voulaient répondre au désir des alliés,
conférèrent la dignité d'amiral à un certain Aracus, et firent partir avec lui
Lysandre, qui, sous le simple titre de lieutenant, avait seul toute l'autorité. Ceux qui
se mêlaient des affaires publiques, et qui avaient du crédit dans les villes, le
désiraient depuis longtemps, et le virent arriver avee joie, dans l'espoir qu'il
augmenterait leur autorité, en détruisant les gouvernements populaires. Mais ceux
qui préféraient des généraux de moeurs simples et d'inclinations généreuses, ne
voyaient dans Lysandre, comparé à Callicratidas, qu'un sophiste rusé, qui, par ses
tromperies, prenait, en faisant la guerre, toutes sortes de formes, et ne faisait cas de
la justice que lorsqu'elle favorisait ses intérêts; partout ailleurs il ne regardait comme
beau et honnête que ce qui était utile. Il ne croyait pas que la vérité fût en soi
préférable au mensonge; et il n'estimait l'un et l'autre que par l'avantage qu'il en
retirait. Quand on lui représentait que les descendants d'Hercule ne devaient pas
employer à la guerre la ruse et la fraude, il leur disait d'un ton moqueur : « Partout
où la peau du lion ne peut atteindre, il faut y coudre celle du renard. »
|