HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lysandre

Chapitre 17

  Chapitre 17

[17] μὲν οὖν Γύλιππος αἰσχρὸν οὕτω καὶ ἀγεννὲς ἔργον ἐπὶ λαμπροῖς τοῖς ἔμπροσθεν καὶ μεγάλοις ἐργασάμενος μετέστησεν ἑαυτὸν ἐκ Λακεδαίμονος. οἱ δὲ φρονιμώτατοι τῶν Σπαρτιατῶν οὐχ ἥκιστα καὶ διὰ τοῦτο τὴν τοῦ νομίσματος ἰσχὺν φοβηθέντες, ὡς οὐχὶ τῶν τυχόντων ἁπτομένην πολιτῶν, τόν τε Λύσανδρον ἐλοιδόρουν καὶ διεμαρτύραντο τοῖς ἐφόροις ἀποδιοπομπεῖσθαι πᾶν τὸ ἀργύριον καὶ τὸ χρυσίον ὥσπερ κῆρας ἐπαγωγίμους. οἱ δὲ προὔθεσαν γνώμην. καὶ Θεόπομπος μέν φησι Σκιραφίδαν, (2) ἔφορος δὲ Φλογίδαν εἶναι τὸν ἀποφηνάμενον ὡς οὐ χρὴ προσδέχεσθαι νόμισμα χρυσοῦν καὶ ἀργυροῦν εἰς τὴν πόλιν, ἀλλὰ χρῆσθαι τῷ πατρίῳ. τοῦτο δὲ ἦν σιδηροῦν, πρῶτον μὲν ὄξει καταβαπτόμενον ἐκ πυρός, ὅπως μὴ καταχαλκεύοιτο, ἀλλὰ διὰ τὴν βαφὴν ἄστομον καὶ ἀδρανὲς γίνοιτο, ἔπειτα βαρύσταθμον καὶ δυσπαρακόμιστον καὶ ἀπὸ πολλοῦ τινος πλήθους καὶ ὄγκου μικράν τινα ἀξίαν δυνάμενον. (3) κινδυνεύει δὲ καὶ τὸ πάμπαν ἀρχαῖον οὕτως ἔχειν, ὀβελίσκοις χρωμένων νομίσμασι σιδηροῖς, ἐνίων δὲ χαλκοῖς· ἀφ' ὧν παραμένει πλῆθος ἔτι καὶ νῦν τῶν κερμάτων ὀβολοὺς καλεῖσθαι, δραχμὴν δὲ τοὺς ἓξ ὀβολούς· τοσούτων γὰρ χεὶρ περιεδράττετο. (4) τῶν δὲ Λυσάνδρου φίλων ὑπεναντιουμένων καὶ σπουδασάντων ἐν τῇ πόλει καταμεῖναι τὰ χρήματα, δημοσίᾳ μὲν ἔδοξεν εἰσάγεσθαι νόμισμα τοιοῦτον, ἂν δέ τις ἁλῷ κεκτημένος ἰδίᾳ, ζημίαν ὥρισαν θάνατον, ὥσπερ τοῦ Λυκούργου τὸ νόμισμα φοβηθέντος, οὐ τὴν ἐπὶ τῷ νομίσματι φιλαργυρίαν, ἣν οὐκ ἀφῄρει τὸ μὴ κεκτῆσθαι τὸν ἰδιώτην, ὡς τὸ κεκτῆσθαι τὴν πόλιν εἰσεποιεῖτο, τῆς χρείας ἀξίαν προσλαμβανούσης καὶ ζῆλον. (5) οὐ γὰρ ἦν δημοσίᾳ τιμώμενον ὁρῶντας ἰδίᾳ καταφρονεῖν ὡς ἀχρήστου, καὶ πρὸς τὰ οἰκεῖα νομίζειν ἑκάστῳ μηδενὸς ἄξιον πρᾶγμα τὸ κοινῇ οὕτως εὐδοκιμοῦν καὶ ἀγαπώμενον, ἀλλὰ καὶ πολλῷ τάχιον ἀπὸ τῶν κοινῶν ἐπιτηδευμάτων ἐπιρρέουσιν οἱ ἐθισμοὶ τοῖς ἰδιωτικοῖς βίοις τὰ καθ' ἕκαστον ὀλισθήματα καὶ πάθη τὰς πόλεις ἀναπίμπλησι πραγμάτων πονηρῶν. (6) τῷ γὰρ ὅλῳ συνδιαστρέφεσθαι τὰ μέρη μᾶλλον, ὅταν ἐνδῷ πρὸς τὸ χεῖρον, εἰκός, αἱ δὲ ἀπὸ μέρους εἰς ὅλον ἁμαρτίαι πολλὰς ἐνστάσεις καὶ βοηθείας ἀπὸ τῶν ὑγιαινόντων ἔχουσιν. οἱ δὲ ταῖς μὲν οἰκίαις τῶν πολιτῶν, ὅπως οὐ πάρεισιν εἰς αὐτὰς νόμισμα, τὸν φόβον ἐπέστησαν φύλακα καὶ τὸν νόμον, αὐτὰς δὲ τὰς ψυχὰς ἀνεκπλήκτους καὶ ἀπαθεῖς πρὸς ἀργύριον οὐ διετήρησαν, ἐμβαλόντες εἰς ζῆλον ὡς σεμνοῦ δή τινος καὶ μεγάλου τοῦ πλουτεῖν ἅπαντας. περὶ μὲν οὖν τούτων καὶ δι' ἑτέρας που γραφῆς ἡψάμεθα Λακεδαιμονίων. [17] Gylippe, qui, par une bassesse si indigne, flétrissait la gloire de tant de belles actions précédentes, se bannit volontairement de Lacédémone. XX. Les plus sensés des Spartiates, frappés de cet exemple, et redoutant le pouvoir de l'argent qui avait pu corrompre un de leurs citoyens les plus recommandables, blâmèrent hautement Lysandre, et déclarèrent aux éphores qu'ils devaient au plus tôt faire sortir de Sparte tout l'or et tout l'argent qu'il y avait envoyé, comme des pestes d'autant plus dangereuses qu'elles étaient plus séduisantes. L'affaire fut mise en délibération; et, suivant l'historien Théopompe, ce fut Sciraphidas qui proposa le décret. Éphore en fait honneur à Phlogidas, qui opina le premier qu'il ne fallait recevoir dans la ville aucune monnaie d'or et d'argent, mais s'en tenir à celle du pays. C'était une monnaie de fer, qu'on faisait d'abord rougir au feu, et qu'on trempait ensuite dans le vinaigre, afin que, devenu par cette trempe aigre et cassant, il ne pût plus être forgé, ni employé à d'autre usage : elle était d'ailleurs d'un si grand poids, qu'on ne pouvait pas la transporter facilement, et que, sous un grand volume, elle avait très peu de valeur. Je croirais même qu'anciennement on ne connaissait d'autre monnaie que celle-là, et que ces espèces courantes étaient de petites broches de fer; d'où vient qu'encore aujourd'hui nous avons beaucoup de petites pièces qui portent le nom d'oboles, dont les six font la drachme, ainsi nommée parce que c'était tout ce que la main pouvait en empoigner. Les amis de Lysandre s'opposèrent au décret et à force d'instances ils firent ordonner que cet argent resterait à Sparte; mais que celui qui était monnayé n'aurait cours que pour les affaires publiques; et que tout particulier qui serait trouvé en avoir serait puni de mort : comme si Lycurgue avait craint précisément la monnaie d'or et d'argent, plutôt que l'avarice qu elle amène toujours à sa suite. C'était bien moins prévenir cette passion, en défendant aux particuliers d'avoir des espèces d'or et d'argent, qu'en exciter le désir, en autorisant la ville à en faire usage; ce qu'elles avaient de commode leur donnait plus de prix, et les faisait désirer davantage. Était-il possible, en effet, que les particuliers la méprisassent comme inutile, quand elle était publiquement estimée? et chaque Spartiate pouvait-il, dans ses propres affaires, n'attacher aucune valeur à ce qu'il voyait tant prisé, tant recherché pour les affaires publiques? mais c'est de l'exemple des moeurs publiques que les mauvaises coutumes découlent dans la conduite des particuliers, plutôt que les vices et les fautes des particuliers ne portent leur dépravation dans les villes. Il est naturel qu'un tout vicié entraîne facilement ses parties vers la corruption; au lieu que les affections vicieuses d'une seule partie peuvent recevoir des secours et des remèdes de celles qui sont encore saines. Les éphores, il est vrai, pour empêcher que l'argent monnayé n'entrât dans les mains des citoyens, y placèrent pour sentinelles la crainte et la loi ; mais ils ne fermèrent pas leurs âmes à l'admiration et au désir des richesses; au contraire, en les faisant regarder comme une possession aussi précieuse qu'honorable, ils en excitèrent en eux la passion la plus violente. Au reste, j'ai blâmé ailleurs les Lacédémoniens de cette conduite.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007