HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lycurgue

Chapitre 11

  Chapitre 11

[11] (1) Διὸ καὶ μάλιστά φασι τῷ Λυκούργῳ πρὸς τοῦτο τὸ πολίτευμα χαλεποὺς γενέσθαι τοὺς εὐπόρους, καὶ συστάντας ἐπ´ αὐτὸν ἀθρόους καταβοᾶν καὶ ἀγανακτεῖν· τέλος δὲ βαλλόμενος ὑπὸ πολλῶν ἐξέπεσε τῆς ἀγορᾶς δρόμῳ. (2) καὶ τοὺς μὲν ἄλλους ἔφθασεν εἰς ἱερὸν καταφυγών· εἷς δέ τις νεανίσκος, ἄλλως μὲν οὐκ ἀφυής, ὀξὺς δὲ καὶ θυμοειδής, Ἄλκανδρος, ἐπικείμενος καὶ διώκων ἐπιστραφέντος αὐτοῦ τῇ βακτηρίᾳ πατάξας τὸν ὀφθαλμὸν ἐξέκοψεν. (3) μὲν οὖν Λυκοῦργος οὐδὲν ἐνδοὺς πρὸς τὸ πάθος, ἀλλὰ στὰς ἐναντίος ἔδειξε τοῖς πολίταις τὸ πρόσωπον ᾑμαγμένον καὶ διεφθαρμένην τὴν ὄψιν· (4) αἰδὼς δὲ πολλὴ καὶ κατήφεια τοὺς ἰδόντας ἔσχεν, ὥστε παραδοῦναι τὸν Ἄλκανδρον αὐτῷ καὶ προπέμψαι μέχρι τῆς οἰκίας συναγανακτοῦντας. (5) δὲ Λυκοῦργος ἐκείνους μὲν ἐπαινέσας ἀφῆκε, τὸν δὲ Ἄλκανδρον εἰσαγαγὼν οἴκαδε κακὸν μὲν οὐδὲν οὔτ´ ἐποίησεν οὔτ´ εἶπεν, ἀπαλλάξας δὲ τοὺς συνήθεις ὑπηρέτας καὶ θεραπευτῆρας ἐκεῖνον ἐκέλευσεν ὑπηρετεῖν. (6) δὲ οὐκ ὢν ἀγεννὴς ἐποίει τὸ προσταττόμενον σιωπῇ, καὶ παραμένων ἅμα τῷ Λυκούργῳ καὶ συνδιαιτώμενος ἐν τῷ κατανοεῖν τὴν πρᾳότητα καὶ τὸ ἀπαθὲς αὐτοῦ τῆς ψυχῆς καὶ τὸ περὶ τὴν δίαιταν αὐστηρὸν καὶ τὸ πρὸς τοὺς πόνους ἄκαμπτον, αὐτός τε δεινῶς διετέθη περὶ τὸν ἄνδρα, καὶ πρὸς τοὺς συνήθεις καὶ φίλους ἔλεγεν ὡς οὐ σκληρὸς οὐδ´ αὐθάδης Λυκοῦργος, ἀλλὰ μόνος ἥμερος καὶ πρᾷός ἐστι τοῖς ἄλλοις. (7) οὕτω μὲν οὖν οὗτος ἐκεκόλαστο καὶ τοιαύτην ὑπεσχήκει δίκην, ἐκ πονηροῦ νέου καὶ αὐθάδους ἐμμελέστατος ἀνὴρ καὶ σωφρονικώτατος γενόμενος. (8) τοῦ δὲ πάθους ὑπόμνημα Λυκοῦργος ἱδρύσατο τῆς Ἀθηνᾶς ἱερόν, ἣν Ὀπτιλῖτιν προσηγόρευσε· τοὺς γὰρ ὀφθαλμοὺς ὀπτίλους οἱ τῇδε Δωριεῖς καλοῦσιν. (9) ἔνιοι μέντοι τὸν Λυκοῦργον, ὧν καὶ Διοσκορίδης ἐστὶν συντεταγμένος τὴν Λακωνικὴν πολιτείαν, πληγῆναι μέν φασιν, οὐ τυφλωθῆναι δὲ τὸν ὀφθαλμόν, ἀλλὰ καὶ τὸ ἱερὸν τῇ θεῷ τῆς ἀκέσεως χαριστήριον ἱδρύσασθαι. (10) τὸ μέντοι φέρειν βακτηρίαν ἐκκλησιάζοντες οἱ Σπαρτιᾶται μετὰ τὴν συμφορὰν ἐκείνην ἀπέμαθον. [11] (1) Cette institution fut donc, à ce qu’on dit, le principal motif de l’animosité des riches à l’égard de Lycurgue. Ils se soulevèrent contre lui, le conspuèrent en masse et le huèrent. Serré de près par un grand nombre d’entre eux, il dut à la fin s’échapper de l’agora en courant. (2) En cherchant à se réfugier dans un temple, il gagna de vitesse ses agresseurs, sauf un petit jeune homme, assez bien doué par ailleurs, mais vif et passionné, du nom d’Alcandre, qui, s’acharnant à le poursuivre et le voyant se retourner, le frappa de son bâton et lui creva un oeil. (3) Après cet attentat Lycurgue, loin de céder à la douleur, fit face à ses concitoyens pour leur montrer son visage ensanglanté et son oeil crevé. (4) La honte de ce spectacle leur fit baisser la tête; aussi livrèrent-ils Alcandre à Lycurgue, qu’ils reconduisirent chez lui en s’indignant des violences dont il avait souffert. (5) Lycurgue les congédia en louant leur zèle; quant à Alcandre, il le fit entrer dans sa maison, où, sans lui faire ni lui dire aucun mal, il lui ordonna de le servir à la place de ses domestiques et de ses auxiliaires habituels, qu’il renvoya. (6) Le jeune homme, qui n’était pas dépourvu de générosité, faisait en silence ce qu’on lui prescrivait. En restant auprès de Lycurgue et en passant sa vie avec lui, il reconnut la douceur et la sérénité de son âme, la sévérité de son régime, sa résistance aux fatigues. Il conçut donc lui-même une affection extraordinaire pour ce grand homme, et il disait à ses familiers et à ses amis que Lycurgue n’était ni dur, ni prétentieux, mais, entre tous, doux et affable pour les autres. (7) Telle avait donc été la punition de ce jeune homme; tel fut son châtiment: mauvais garçon et présomptueux, il devint un homme des plus équilibrés et des plus retenus. (8) En mémoire de cet attentat, Lycurgue éleva un temple à Athéna sous le vocable d’Optillétis, du nom que les Doriens de cette région donnent aux yeux, "optilles". (9) Quelques historiens cependant, entre autres Dioscoride, qui a composé un traité sur la Constitution de Lacédémone, affirment que Lycurgue a bien été frappé, mais non éborgné, et que même il a érigé ce temple à la déesse en action de grâces pour sa guérison. (10) Pourtant, après ce malheur, les Spartiates désapprirent l’usage de porter un bâton dans les assemblées.


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Dernière mise à jour : 20/05/2005