[29] Τοιαῦτα τὰ κατὰ τὸν Γάλβαν, ἄνδρα μήτε γένει μήτε
πλούτῳ πολλῶν ἀπολειφθέντα ῾Ρωμαίων, ὁμοῦ δὲ πλούτῳ καὶ
γένει πρωτεύσαντα πάντων τῶν καθ’ αὑτόν, πέντε
αὐτοκρατόρων ἡγεμονίαις ἐμβιώσαντα μετὰ τιμῆς καὶ δόξης,
ὥστε τῇ δόξῃ μᾶλλον ἢ τῇ δυνάμει καθελεῖν Νέρωνα. τῶν γὰρ
συνεπιτιθεμένων τότε τοὺς μὲν οὐδεὶς ἠξίωσε τῆς ἡγεμονίας, οἱ
δ’ ἑαυτοὺς ἀπηξίωσαν, Γάλβας δὲ καὶ κληθεὶς καὶ ὑπακούσας
αὐτοκράτωρ καὶ τῇ Οὐΐνδικος ἐμπαρασχὼν ὄνομα τόλμῃ,
κίνημα καὶ νεωτερισμὸν αὐτοῦ λεγομένην τὴν ἀπόστασιν
ἐποίησε πόλεμον ἐμφύλιον, ἀνδρὸς ἡγεμονικοῦ τυχοῦσαν. ὅθεν
οὐχ ἑαυτῷ τὰ πράγματα λαμβάνειν, ἀλλὰ μᾶλλον. ἑαυτὸν
οἰόμενος διδόναι τοῖς πράγμασιν, ἄρχειν ἠξίου τῶν ὑπὸ
Τιγελλίνου καὶ Νυμφιδίου τετιθασευμένων ὡς Σκηπίων ἦρχε
καὶ Φαβρίκιος καὶ Κάμιλλος τῶν τότε ῾Ρωμαίων. ὑπερειπόμενος
δὲ τῷ γήρᾳ, ἄχρι τῶν ὅπλων καὶ τῶν στρατευμάτων ἄκρατος ἦν
καὶ ἀρχαῖος αὐτοκράτωρ, Οὐινίῳ δὲ καὶ Λάκωνι καὶ τοῖς
ἀπελευθέροις πάντα τὰ πράγματα πωλοῦσι παρέχων ἑαυτόν,
οἷον Νέρων παρεῖχε τοῖς ἀπληστοτάτοις, οὐδένα ποθοῦντα τὴν
ἀρχήν, οἰκτείραντας δὲ τοὺς πολλοὺς τὸν θάνατον ἀπέλιπεν.
| [29] XXXIII.
Telles furent la vie et la mort de Galba, qui par sa naissance et ses richesses ne le
cédait qu'à très peu des anciens Romains, et surpassait tous ceux de son temps; il
avait vécu sous cinq empereurs avec beaucoup d'honneur et de gloire ; et ce fut
plutôt par sa réputation que par sa puissance qu'il renversa Néron du trône. De tous
ceux qui conspirèrent contre ce dernier, les uns ne parurent à personne dignes de lui
succéder ; les autres furent seuls à s'en juger dignes : Galba s'y vit appelé, et obéit à
ceux qui le proclamèrent. Dès qu'il eut prêté son nom à l'audace de Vindex, ce
mouvement, qu'on avait d'abord nommé rébellion, fut regardé comme une guerre
civile, parce qu'il eut pour chef un homme digne de régner, qui, s'étant moins
proposé de prendre le gouvernement que de se donner lui-même à l'empire, voulut
commander à des Romains corrompus par les flatteries de Tigellinus et de
Nymphidius, comme Scipion, Fabricius et Camille avaient commandé aux Romains
de leur temps. Malgré sa vieillesse, il parut, en tout ce qui concernait les armées et la
guerre, un empereur digne de l'ancienne Rome; mais en se livrant à Vinnius, à Lacon
et à ses affranchis, qui faisaient trafic de tout, comme Néron s'était livré à des
hommes d'une insatiable cupidité, si Galba ne fit regretter à personne son
gouvernement, bien des gens du moins eurent pitié de sa fin misérable.
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