[18] ᾿Εκ δὲ τούτου καὶ τὰ μετρίως πραττόμενα διαβολὴν
εἶχεν, ὡς τὰ πρὸς τοὺς Γαλάτας Οὐΐνδικι συναραμένους.
ἐδόκουν γὰρ οὐ φιλανθρωπίᾳ τοῦ αὐτοκράτορος, ἀλλὰ
ὠνούμενοι παρὰ Οὐινίου τυγχάνειν ἀνέσεώς τε δασμῶν καὶ
πολιτείας. οἱ μὲν οὖν πολλοὶ διὰ ταῦτα πρὸς τὴν ἡγεμονίαν
ἀπηχθάνοντο, τοὺς δὲ στρατιώτας τὴν δωρεὰν μὴ
κομιζομένους ἐν ἀρχῇ μὲν ἐλπὶς παρῆγεν ὡς, εἰ καὶ μὴ
τοσοῦτον, ἀλλ’ ὅσον Νέρων ἔδωκεν, ἀποδώσοντος. ἐπεὶ δὲ
μεμφομένους ἀκούσας ἀφῆκε φωνὴν ἡγεμόνι μεγάλῳ
πρέπουσαν, εἰπὼν εἰωθέναι καταλέγειν στρατιώτας, οὐκ
ἀγοράζειν, πυθομένοις τοῦτο δεινὸν εἰσῆλθε μῖσος καὶ ἄγριον
πρὸς αὐτόν. ἐδόκει γὰρ οὐκ αὐτὸς ἀποστερεῖν μόνος, ἀλλὰ
νομοθετεῖν καὶ διδάσκειν τοὺς μεθ’ αὑτὸν αὐτοκράτορας.
᾿Αλλὰ τὸ μὲν ἐν ῾Ρώμῃ τυφλὸν ἦν ἔτι κίνημα, καί τις αἰδὼς ἅμα
πρὸς παρόντα τὸν Γάλβαν ἀμβλύτητα καὶ μέλλησιν ἐνεποίει
τῷ νεωτερισμῷ, καὶ τὸ μηδεμίαν ἀρχὴν ἐμφανῆ μεταβολῆς
ὁρᾶσθαι συνέστελλε καὶ συνέκρυπτεν ἁμῶς γέ πως τὴν
δυσμένειαν αὐτῶν. οἱ δὲ πρότερον ὑπὸ Οὐεργινίῳ γενόμενοι,
τότε δ’ ὄντες ὑπὸ Φλάκκῳ περὶ Γερμανίαν, μεγάλων μὲν
ἀξιοῦντες αὑτοὺς διὰ τὴν μάχην ἣν ἐμαχέσαντο πρὸς Οὐΐνδικα,
μηδενὸς δὲ τυγχάνοντες, ἀπαρηγόρητοι τοῖς ἄρχουσιν ἦσαν.
αὐτὸν δὲ τὸν Φλάκκον ὑπὸ συντόνου ποδάγρας ἀδύνατον ὄντα
τῷ σώματι καὶ πραγμάτων ἄπειρον ἐν οὐδενὶ λόγῳ τὸ παράπαν
ἐποιοῦντο. καί ποτε θέας οὔσης, καὶ τῶν χιλιάρχων καὶ
λοχαγῶν τὸ ῾Ρωμαίοις σύνηθες εὐτυχίαν ἐπευχομένων τῷ
αὐτοκράτορι Γάλβᾳ, διεθορύβησαν οἱ πολλοὶ τὸ πρῶτον, εἶτα
ταῖς εὐχαῖς ἐπιμενόντων ἐκείνων ἀντεφώνουν “Εἰ ἄξιος.”
| [18] XXI. Depuis ce moment,
les actes même de modération que fit l'empereur furent calomniés ; tels que la décharge
des impôts et le droit de bourgeoisie accordés à ceux d'entre les Gaulois qui avaient
partagé la révolte de Vindex : on crut, non qu'ils les avaient obtenus de l'humanité de
Galba, mais qu'ils les avaient achetés de Vinnius. Aussi le peuple haïssait-il la
domination de l'empereur. Les soldats, qui n'avaient pas reçu la gratification qu'on
leur avait promise, s'étaient flattés, du moins dès le commencement de son règne,
qu'ils auraient de lui autant que Néron leur avait donné. Galba, informé de leurs
plaintes, dit qu'il avait coutume de choisir ses soldats, et non de les acheter : parole
digne d'un grand prince, mais qui alluma dans leur coeur une haine implacable
contre lui; ils crurent que c'était non seulement les priver de ce qu'il leur devait, mais
encore donner l'exemple à ses successeurs, et leur faire une loi de l'imiter. XXII.
Cependant à Rome les mouvements de révolte fermentaient encore sourdement
parmi les troupes : mais le respect pour la présence de l'empereur émoussait ce désir
des nouveautés; et, ne voyant aucune occasion plausible de changement, elles
comprimaient leur haine et l'empêchaient d'éclater. Les légions qui, après avoir servi
sous Verginius, étaient sous les ordres de Flaccus en Germanie, ne recevant aucune
des récompenses qu'elles croyaient avoir méritées par leur victoire sur Vindex,
n'écoutaient rien de ce que leurs officiers pouvaient leur dire; elles ne tenaient même
aucun compte de leur général, qu'une goutte habituelle rendait presque impotent, et
qui d'ailleurs n'avait aucune expérience des affaires. Un jour qu'on donnait des jeux
publics, les tribuns et les chefs des bandes ayant fait, suivant l'usage des Romains,
des voeux pour la prospérité de l'empereur, la plupart des soldats murmurèrent; et
comme les officiers continuaient leurs voeux, les soldats répondirent : "S'il en est digne".
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