[15] Οὕτω δὲ τοῦ Νυμφιδίου καταστρέψαντος ὁ Γάλβας
πυθόμενος, καὶ τῶν συνωμοτῶν αὐτοῦ κελεύσας ἀποθανεῖν
ὅσοι μὴ δι’ αὑτῶν εὐθὺς ἀπέθανον, ἐν οἷς ἦν καὶ Κιγγώνιος ὁ
τὸν λόγον γράψας καὶ Μιθριδάτης ὁ Ποντικός, ἔδοξε μὴ
νομίμως, εἰ καὶ δικαίως, μηδὲ δημοτικῶς ἀνῃρηκέναι πρὸ
κρίσεως ἄνδρας οὐκ ἀσήμους. ἕτερον γὰρ ἡγεμονίας σχῆμα
προσεδέχοντο πάντες, ἐξαπατώμενοι συνήθως ὑπὸ τῶν ἐν
ἀρχῇ λεγομένων. ἔτι δὲ μᾶλλον ἠνίασεν αὐτοὺς ἀνὴρ ὑπατικὸς
καὶ Νέρωνι πιστὸς ἀποθανεῖν κελευσθείς, Πετρώνιος
Τουρπιλιανός. Μάκρον γὰρ ἐν Λιβύῃ διὰ Τρεβωνίου καὶ
Φοντήϊον ἐν Γερμανίᾳ διὰ Οὐάλεντος ἀνελὼν πρόφασιν εἶχεν
ἐν ὅπλοις καὶ στρατοπέδοις ὄντας φοβηθῆναι. Τουρπιλιανὸν δέ,
γέροντα γυμνὸν καὶ ἄνοπλον, λόγου μεταλαβεῖν οὐδὲν
ἐκώλυεν, εἴ τις ἣν ἐπαγγέλλεται μετριότητα τοῖς πράγμασιν
ἔργῳ φυλάξειν ἔμελλε. Ταῦτα μὲν οὖν τοιαύτας ἔχει μέμψεις.
ἐπεὶ δὲ προσιὼν ἀπεῖχε τῆς πόλεως περὶ πέντε καὶ εἴκοσι
σταδίους, ἐνετύγχανεν ἀκοσμίᾳ καὶ θορύβῳ τῶν ἐρετῶν τὴν
ὁδὸν προκατεχόντων καὶ περικεχυμένων πανταχόθεν. οὗτοι δὲ
ἦσαν οὓς εἰς ἓν τάγμα ὁ Νέρων συλλοχίσας ἀπέφηνε
στρατιώτας· καὶ τότε παρόντες ἐκβεβαιώσασθαι τὴν στρατείαν
οὔτ’ ὀφθῆναι τοῖς ἀπαντῶσιν οὔτ’ ἀκουσθῆναι παρίεσαν τὸν
αὐτοκράτορα, ἀλλ’ ἐθορύβουν βοῇ σημεῖα τῷ τάγματι καὶ
χώραν αἰτοῦντες. ἐκείνου δὲ ὑπερτιθεμένου καὶ πάλιν εἰπεῖν
κελεύσαντος, ἀρνήσεως σχῆμα τὴν ἀναβολὴν εἶναι φάσκοντες
ἠγανάκτουν καὶ παρείποντο μὴ φειδόμενοι βοῆς. ἐνίων δὲ καὶ
τὰς μαχαίρας σπασαμένων, ἐκέλευσε τοὺς ἱππεῖς ἐμβαλεῖν
αὐτοῖς ὁ Γάλβας. ὑπέστη δὲ οὐδεὶς ἐκείνων, ἀλλ’ οἱ μὲν εὐθὺς
ἀνατραπέντες, οἱ δὲ φεύγοντες διεφθάρησαν, οὐ χρηστὸν οὐδὲ
αἴσιον ποιοῦντες τῷ Γάλβᾳ τὸν οἰωνὸν εἰσιόντι διὰ πολλοῦ
φόνου καὶ νεκρῶν τοσούτων εἰς τὴν πόλιν. ἀλλ’ εἰ καί τις αὐτοῦ
κατεφρόνει πρότερον ἀσθενοῦς καὶ γέροντος ὁρωμένου, τότε
πᾶσι φρικώδης καὶ φοβερὸς ἐγένετο.
| [15] XVII. Ainsi périt Nymphidius. Informé de sa mort, Galba ordonna
qu'on punît du dernier supplice tous ceux des conjurés qui ne se seraient pas tués
eux-mêmes : de ce nombre furent Ciconius, celui qui avait composé la harangue pour
Nymphidius, et Mithridate de Pont. Leur supplice était mérité; mais il parut contraire
aux lois et aux coutumes des Romains, d'avoir fait périr des hommes d'une condition
honnête sans les avoir jugés. Tout le monde, trompé, comme il est ordinaire, par ce
qu'on avait d'abord dit de Galba, s'attendait à une forme de gouvernement toute
différente. Mais on fut bien plus affligé de l'ordre qu'il fit donner à Pétronius
Tertulianus, homme consulaire, qui était resté fidèle à Néron, de se donner la mort.
Le meurtre de Macer en Afrique par les mains de Trébonianus, et celui de Fontéius en
Germanie par celles de Valens, avaient du moins des prétextes; ils étaient en armes,
dans des camps, et pouvaient être à craindre : mais Tertulianus, vieillard nu et sans
armes, devait être entendu par un prince qui aurait été jaloux de garder dans ses
actions la modération qu'il affectait dans ses paroles. Tels sont les reproches qu'on
fait à Galba. XVIII. Il n'était plus qu'à vingt-cinq stades, de Rome, lorsqu'il rencontra
un corps de matelots qui, attroupés en tumulte, occupaient seuls le chemin, et qui
environnèrent Galba de tous les côtés. C'étaient ceux que Néron avait enrôlés, et dont
il avait formé une légion. Ils s'étaient rendus sur le passage de l'empereur, pour lui
demander la confirmation de leur nouvel état; et ils empêchaient tous ceux qui
venaient au-devant de lui de le voir et de s'en faire entendre. Ils poussaient en
tumulte de grands cris, et voulaient qu'on leur donnât des enseignes et qu'on leur
assignât une garnison. L'empereur les remettait à un autre jour pour venir lui parler :
mais ils prirent ce délai pour un refus; et, faisant éclater leur mécontentement, ils le
suivirent sans ménager leurs plaintes, et quelques-uns même eurent l'audace de tirer
leurs épées. Galba les ayant fait charger par sa cavalerie, aucun n'osa résister; les uns
furent écrasés sous les pieds des chevaux, et les autres massacrés dans leur fuite.
Ce n'était pas un présage heureux pour Galba d'entrer dans Rome au milieu d'un tel
carnage et à travers tant de morts : si auparavant on l'avait méprisé comme un faible
vieillard, il parut alors à tout le monde un empereur redoutable.
|