[13] ῾Ο γὰρ Νυμφίδιος εὐθὺς ἐπανελθόντος τοῦ Γελλιανοῦ
πρὸς αὐτόν, ὃν ἔπεμψε τοῦ Γάλβα τρόπον τινὰ κατάσκοπον,
ἀκούσας τῆς μὲν αὐλῆς καὶ τῶν δορυφόρων ἔπαρχον
ἀποδεδεῖχθαι Κορνήλιον Λάκωνα, τὸ δὲ σύμπαν εἶναι τοῦ
Οὐινίου κράτος, αὐτῷ δὲ μηδέποτε τοῦ Γάλβα στῆναι πλησίον
ἐγγεγονέναι μηδὲ ἐντυχεῖν ἰδίᾳ, πάντων αὐτὸν ὑφορωμένων
καὶ διαφυλαττόντων, ἐθορυβήθη· καὶ συναγαγὼν τοὺς
ἡγεμόνας τοῦ στρατεύματος ἔφη Γάλβαν μὲν αὐτὸν εἶναι
πρεσβύτην ἐπιεικῆ καὶ μέτριον, ἐλάχιστα δὲ τοῖς αὑτοῦ
χρώμενον λογισμοῖς ὑπὸ Οὐινίου καὶ Λάκωνος οὐκ εὖ
διοικεῖσθαι. πρὶν οὖν λαθεῖν αὐτοὺς ἣν ἔσχε Τιγελλῖνος ἰσχὺν
ἐν τοῖς πράγμασι κτησαμένους, πεμπτέον εἶναι πρὸς τὸν
ἡγεμόνα πρέσβεις ἀπὸ στρατοπέδου τοὺς διδάξοντας ὅτι τῶν
φίλων δύο μόνους τούτους ἀποσκευασάμενος ἡδίων παρέσται
πᾶσι καὶ ποθεινότερος. ἐπεὶ δὲ ταῦτα λέγων οὐκ ἔπειθεν, ἀλλ’
ἄτοπον ἐδόκει καὶ ἀλλόκοτον ἡγεμόνα πρεσβύτην, ὥσπερ ἄρτι
γευόμενον ἐξουσίας μειράκιον, οἷς χρήσεται φίλοις ἢ μή,
ῥυθμίζειν, ἑτέραν ὁδὸν τραπόμενος ἔγραφε τῷ Γάλβᾳ
δεδιττόμενος, νῦν μὲν ὡς ὕπουλα καὶ μετέωρα πολλὰ τῆς
πόλεως ἐχούσης, νῦν δὲ Κλώδιον Μάκρον ἐν Λιβύῃ τὰ σιτηγὰ
κατέχειν, αὖθις δὲ παρακινεῖν τὰ Γερμανικὰ τάγματα, καὶ περὶ
τῶν ἐν Συρίᾳ καὶ ᾿Ιουδαίᾳ δυνάμεων ὅμοια πυνθάνεσθαι. τοῦ
δὲ Γάλβα μὴ πάνυ τὸν νοῦν προσέχοντος αὐτῷ μηδὲ
πιστεύοντος ἔγνω προεπιχειρεῖν· καίτοι Κλώδιος Κέλσος
᾿Αντιοχεύς, ἀνὴρ ἔμφρων, εὔνους δὲ ἐκείνῳ καὶ πιστός,
ἀπηγόρευε, λέγων οὐκ ἂν οἴεσθαι μίαν ἐν ῾Ρώμῃ συνοικίαν
Καίσαρα προσειπεῖν Νυμφίδιον. ἀλλὰ πολλοὶ κατεγέλων, καὶ
Μιθριδάτης ὁ Ποντικὸς ἐπισκώπτων τὴν φαλακρότητα καὶ
ῥυσσότητα τοῦ Γάλβα νῦν ἔφη τινὰ δοκεῖν εἶναι ῾Ρωμαίοις,
ὀφθέντα δὲ φανεῖσθαι τῶν ἡμερῶν τούτων ἃς καλεῖται Καῖσαρ,
ὄνειδος.
| [13] XIII. En effet, Nymphidius ayant appris par le retour de Gellianus,
qu'il avait envoyé auprès de Galba comme espion,
que Cornélius Lacon était nommé préfet du palais et des gardes prétoriennes, que
Vinnius avait tout crédit auprès de l'empereur, et que Gellianus n'avait pu approcher
Galba une seule fois, ni l'entretenir en particulier, parce qu'il était devenu suspect et
qu'on observait toutes ses démarches; Nymphidius, dis-je, troublé de ces nouvelles,
assembla tous les capitaines des cohortes prétoriennes, et leur dit que Galba était, à la
vérité, un vieillard plein de douceur et de modération, mais qu'au lieu de se conduire
par ses propres conseils, il s'était livré à Vinnius et à Lacon, qui le gouvernaient mal.
"Avant de donner à ces deux hommes, ajouta-t-il, le temps d'acquérir
insensiblement la même autorité qu'avait Tigellinus, il faut députer à l'empereur, au
nom de toute l'armée, pour lui représenter qu'en éloignant de sa personne ces deux
amis seulement, il serait mieux vu à Rome et remplirait les voeux de tout le monde".
Les officiers, loin d'approuver cette proposition, trouvèrent fort étrange qu'il voulût
prescrire à un vieux empereur, comme si c'était un jeune homme qui fît l'essai du
commandement, quels amis il devait garder ou rejeter. XIV. Il prit donc une autre
voie; et cherchant à effrayer Galba, il lui écrivait, tantôt que Rome était dans la plus
grande agitation, et renfermait une foule de gens malintentionnés contre lui, tantôt
que Clodius Macer retenait en Afrique les blés destinés pour Rome; enfin, que les
légions de la Germanie commençaient à remuer, et qu'il recevait les mêmes nouvelles
de celles de Syrie et de Judée. Mais voyant que Galba ne tenait aucun compte de tous
ces avis et n'y prenait aucune confiance, il résolut de le prévenir. Clodius Celsus
d'Antioche, homme plein de sens et le plus fidèle de ses amis, fit son possible pour
l'en dissuader, en lui disant qu'il ne croyait pas qu'il y eût dans Rome une seule
maison qui voulût donner à Nymphidius le titre de César. Mais tous ses autres amis
se moquaient de Galba; et surtout Mithridate de Pont, qui le raillait sur sa tête chauve
et son visage ridé. « Les Romains, disait-il, ont maintenant bonne opinion de lui ;
mais ils ne l'auront pas plutôt vu, qu'ils regarderont comme l'opprobre de nos jours
qu'il ait été nommé César. »
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