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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies parallèles, Vie de Démosthène

Chapitre 27

  Chapitre 27

[27] (1) Ἀλλὰ γὰρ ἔτι φεύγοντος αὐτοῦ τὴν εἰρημένην φυγήν, Ἀλέξανδρος μὲν ἐτελεύτησε, τὰ δ´ Ἑλληνικὰ συνίστατο πάλιν, Λεωσθένους ἀνδραγαθοῦντος καὶ περιτειχίζοντος Ἀντίπατρον ἐν Λαμίᾳ πολιορκούμενον. (2) Πυθέας μὲν οὖν ῥήτωρ καὶ Καλλιμέδων Κάραβος ἐξ Ἀθηνῶν φεύγοντες Ἀντιπάτρῳ προσεγένοντο, καὶ μετὰ τῶν ἐκείνου φίλων καὶ πρέσβεων περιιόντες οὐκ εἴων ἀφίστασθαι τοὺς Ἕλληνας οὐδὲ προσέχειν τοῖς Ἀθηναίοις· (3) Δημοσθένης δὲ τοῖς ἐξ ἄστεος πρεσβεύουσι καταμείξας ἑαυτὸν συνηγωνίζετο καὶ συνέπραττεν, ὅπως αἱ πόλεις συνεπιθήσονται τοῖς Μακεδόσι καὶ συνεκβαλοῦσιν αὐτοὺς τῆς Ἑλλάδος. (4) ἐν δ´ Ἀρκαδίᾳ καὶ λοιδορίαν τοῦ Πυθέου καὶ τοῦ Δημοσθένους γενέσθαι πρὸς ἀλλήλους εἴρηκεν Φύλαρχος ἐν ἐκκλησίᾳ, τοῦ μὲν ὑπὲρ τῶν Μακεδόνων, τοῦ δ´ ὑπὲρ τῶν Ἑλλήνων λέγοντος. (5) λέγεται δὲ τότε τὸν μὲν Πυθέαν εἰπεῖν, ὅτι καθάπερ οἰκίαν, εἰς ἣν ὄνειον εἰσφέρεται γάλα, κακόν τι πάντως ἔχειν νομίζομεν, οὕτω καὶ πόλιν ἀνάγκη νοσεῖν εἰς ἣν Ἀθηναίων πρεσβεία παραγίνεται· τὸν δὲ Δημοσθένη τρέψαι τὸ παράδειγμα, φήσαντα καὶ τὸ γάλα τὸ ὄνειον ἐφ´ ὑγιείᾳ καὶ τοὺς Ἀθηναίους ἐπὶ σωτηρίᾳ παραγίνεσθαι τῶν νοσούντων. (6) ἐφ´ οἷς ἡσθεὶς τῶν Ἀθηναίων δῆμος ψηφίζεται τῷ Δημοσθένει κάθοδον. τὸ μὲν οὖν ψήφισμα Δήμων Παιανιεύς, ἀνεψιὸς ὢν Δημοσθένους, εἰσήνεγκεν· ἐπέμφθη δὲ τριήρης ἐπ´ αὐτὸν εἰς Αἴγιναν. (7) ἐκ δὲ Πειραιῶς ἀνέβαινεν οὔτ´ ἄρχοντος οὔθ´ ἱερέως ἀπολειφθέντος, ἀλλὰ καὶ τῶν ἄλλων πολιτῶν ὁμοῦ τι πάντων ἀπαντώντων καὶ δεχομένων προθύμως. ὅτε καί φησιν αὐτὸν Μάγνης Δημήτριος ἀνατείναντα τὰς χεῖρας μακαρίσαι τῆς ἡμέρας ἐκείνης ἑαυτόν, ὡς βέλτιον Ἀλκιβιάδου κατιόντα· πεπεισμένους γάρ, οὐ βεβιασμένους, ὑπ´ αὐτοῦ δέχεσθαι τοὺς πολίτας. (8) τῆς δὲ χρηματικῆς ζημίας αὐτῷ μενούσης (οὐ γὰρ ἐξῆν χάριτι λῦσαι καταδίκην) ἐσοφίσαντο πρὸς τὸν νόμον. εἰωθότες γὰρ ἐν τῇ θυσίᾳ τοῦ Διὸς τοῦ Σωτῆρος ἀργύριον τελεῖν τοῖς κατασκευάζουσι καὶ κοσμοῦσι τὸν βωμόν, ἐκείνῳ τότε ταῦτα ποιῆσαι καὶ παρασχεῖν πεντήκοντα ταλάντων ἐξέδωκαν, ὅσον ἦν τὸ τίμημα τῆς καταδίκης. [27] (1) Il était encore dans son exil lorsque Alexandre mourut. Aussitôt la Grèce se ligua de nouveau; Léosthène se signala par de grands exploits, et assiégea Antipater dans la ville de Lamia, où il l'enferma par de bonnes murailles. (2) L'orateur Pythéas et Callimédon, surnommé Carabus, tous deux bannis d'Athènes, se rangèrent du parti d'Antipater; et, parcourant les villes de la Grèce avec les amis et les ambassadeurs de ce prince, ils les empêchaient de quitter son alliance, pour s'attacher aux Athéniens. (3) Mais Démosthène, s'étant réuni aux ambassadeurs d'Athènes, les seconda de tout son pouvoir pour persuader aux Grecs de tomber sur les Macédoniens et de les chasser de la Grèce. (4) Phylarque raconte que dans une ville d'Arcadie Pythéas et Démosthène eurent ensemble une querelle très vive, en parlant, en pleine assemblée, l'un pour les Macédoniens, et l'autre pour les Grecs. (5) "Nous ne doutons pas, disait Pythéas, qu'une maison où nous voyons porter du lait d'ânesse ne soit affligée de quelque maladie; c'est aussi la marque sûre qu'une ville est malade quand on y voit entrer des ambassadeurs athéniens. - Comme on ne porte du lait d'ânesse dans une maison que pour la guérir, répliqua Démosthène en tournant la comparaison à son avantage, de même les ambassadeurs athéniens n'entrent jamais dans une ville que pour y porter la santé." (6) Le peuple, charmé de cette repartie heureuse, rendit aussitôt un décret pour le rappel de Démosthène; et ce fut Démon, son cousin, du bourg de Péanie, qui le dressa. On envoya une galère à trois rangs de rames le prendre à Égine. (7) Quand il aborda au Pirée, tous les magistrats, tous les prêtres, suivis du peuple entier, allèrent au-devant de lui, et le reçurent avec les plus vives démonstrations de joie. Démétrius de Magnésie rapporte que dans ce moment Démosthène, levant les mains au ciel, se félicita d’une journée si glorieuse, qui le ramenait dans sa patrie plus honorablement qu'Alcibiade, que ses concitoyens avaient reçu par force, au lieu qu'ils le recevaient de leur plein gré. (8) Cependant l'amende à laquelle il avait été condamné subsistait toujours, et le peuple ne pouvait pas lui en faire grâce. On imagina un moyen d'éluder la loi: il était d'usage, dans le sacrifice qu'on faisait tous les ans à Zeus Sôter, de donner une certaine somme à celui qui avait soin de préparer et d'orner l'autel de ce dieu; ils en chargèrent cette année Démosthène, et lui comptèrent pour cela les cinquante talents auxquels montait son amende.


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Dernière mise à jour : 7/06/2005