HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies parallèles, Vie de Démosthène

Chapitre 18

  Chapitre 18

[18] (1) Οὐ μὴν ἀλλ´ ἐπεὶ Φίλιππος ὑπὸ τῆς περὶ τὴν Ἄμφισσαν εὐτυχίας ἐπαιρόμενος εἰς τὴν Ἐλάτειαν ἐξαίφνης ἐνέπεσε καὶ τὴν Φωκίδα κατέσχεν, ἐκπεπληγμένων τῶν Ἀθηναίων καὶ μηδενὸς τολμῶντος ἀναβαίνειν ἐπὶ τὸ βῆμα μηδ´ ἔχοντος τι χρὴ λέγειν, ἀλλ´ ἀπορίας οὔσης ἐν μέσῳ καὶ σιωπῆς, παρελθὼν μόνος Δημοσθένης συνεβούλευε τῶν Θηβαίων ἔχεσθαι, καὶ τἆλλα παραθαρρύνας καὶ μετεωρίσας ὥσπερ εἰώθει ταῖς ἐλπίσι τὸν δῆμον, ἀπεστάλη πρεσβευτὴς μεθ´ ἑτέρων εἰς Θήβας. (2) ἔπεμψε δὲ καὶ Φίλιππος, ὡς Μαρσύας φησίν, Ἀμύνταν μὲν καὶ Κλέανδρον καὶ Κάσανδρον Μακεδόνας, Δάοχον δὲ Θεσσαλὸν καὶ Θρασυδαῖον ἀντεροῦντας. τὸ μὲν οὖν συμφέρον οὐ διέφευγε τοὺς τῶν Θηβαίων λογισμούς, ἀλλ´ ἐν ὄμμασιν ἕκαστος εἶχε τὰ τοῦ πολέμου δεινά, τῶν Φωκικῶν ἔτι τραυμάτων νεαρῶν παραμενόντων· δὲ τοῦ ῥήτορος δύναμις, ὥς φησι Θεόπομπος, ἐκριπίζουσα τὸν θυμὸν αὐτῶν καὶ διακαίουσα τὴν φιλοτιμίαν, ἐπεσκότησε τοῖς ἄλλοις ἅπασιν, ὥστε καὶ φόβον καὶ λογισμὸν καὶ χάριν ἐκβαλεῖν αὐτούς, ἐνθουσιῶντας ὑπὸ τοῦ λόγου πρὸς τὸ καλόν. (3) οὕτω δὲ μέγα καὶ λαμπρὸν ἐφάνη τὸ τοῦ ῥήτορος ἔργον, ὥστε τὸν μὲν Φίλιππον εὐθὺς ἐπικηρυκεύεσθαι δεόμενον εἰρήνης, ὀρθὴν δὲ τὴν Ἑλλάδα γενέσθαι καὶ συνεξαναστῆναι πρὸς τὸ μέλλον, ὑπηρετεῖν δὲ μὴ μόνον τοὺς στρατηγοὺς τῷ Δημοσθένει, ποιοῦντας τὸ προσταττόμενον, ἀλλὰ καὶ τοὺς βοιωτάρχας, διοικεῖσθαι δὲ καὶ τὰς ἐκκλησίας ἁπάσας οὐδὲν ἧττον ὑπ´ ἐκείνου τότε τὰς Θηβαίων τὰς Ἀθηναίων, ἀγαπωμένου παρ´ ἀμφοτέροις καὶ δυναστεύοντος οὐκ ἀδίκως οὐδὲ παρ´ ἀξίαν, καθάπερ ἀποφαίνεται Θεόπομπος, ἀλλὰ καὶ πάνυ προσηκόντως. [18] (1) Mais après que Philippe, enflé du succès qu'il avait eu auprès d'Amphisse, se fut jeté brusquement sur Élatée et eut pris la Phocide; que, dans le trouble où cette invasion subite avait mis les Athéniens, personne n'osait monter à la tribune; que l'incertitude et le silence régnaient dans l'assemblée, Démosthène seul osa s'avancer et conseiller au peuple de solliciter de nouveau les Thébains. Il encouragea les Athéniens par ses discours, et, suivant son usage, il les remplit si fort d'espérances, qu'il fut envoyé lui-même avec quelques autres en ambassade à Thèbes. (2) Philippe, à ce que dit Marsyas, y députa de son côté Amyntas et Cléarque, tous deux Macédoniens, auxquels il joignit deux Thessaliens, Daochus et Thrasydée, pour répondre aux ambassadeurs athéniens. Les Thébains ne se dissimulaient pas ce qui leur était le plus utile: ils avaient toujours présents les maux que leur avait causés la guerre de Phocide, et leurs plaies étaient encore toutes récentes; mais, suivant Théopompe, la véhémence de Démosthène, telle qu'un vent impétueux, enflamma leur courage, et leur ambition les aveugla tellement sur toutes les suites de leur démarche, que, bannissant de leur coeur la crainte, la prudence et la reconnaissance même, ils se laissèrent entraîner à l'enthousiasme qu'il leur inspira pour le parti le plus honnête. (3) Ce succès de l'orateur athénien parut si grand, si éclatant, que Philippe envoya sur-le-champ des ambassadeurs pour demander la paix; que la Grèce tout entière se dressa, pour ainsi dire, dans l'attente de l'avenir; que non seulement les généraux athéniens, mais encore les béotarques de Thèbes, suivaient les ordres de Démosthène: il était à Thèbes, comme à Athènes, l'âme de toutes les assemblées, et se voyait également chéri, également puissant dans ces deux villes; ce n'était pas, comme l'observe Théopompe, sans l'avoir mérité; il avait les plus grands droits à cette considération générale.


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Dernière mise à jour : 7/06/2005