| [39] Ἐν τοιαύτῃ δὲ γηροτροφούμενος τιμῇ μετ' εὐνοίας 
ὥσπερ πατὴρ (2) κοινός, ἐκ μικρᾶς προφάσεως τῷ χρόνῳ 
συνεφαψαμένης ἐτελεύτησεν. ἡμερῶν δὲ δοθεισῶν, τοῖς μὲν 
Συρακοσίοις εἰς τὸ παρασκευάσαι τὰ περὶ τὴν ταφήν, τοῖς δὲ 
περιοίκοις καὶ ξένοις εἰς τὸ συνελθεῖν, τά τ' ἄλλα λαμπρᾶς 
χορηγίας ἔτυχε, καὶ τὸ λέχος οἱ ψήφῳ τῶν νεανίσκων 
προκριθέντες ἔφερον (3) κεκοσμημένον διὰ τῶν Διονυσίου 
τυραννείων τότε κατεσκαμμένων. προὔπεμπον δὲ πολλαὶ 
μυριάδες ἀνδρῶν καὶ γυναικῶν, ὧν ὄψις μὲν ἦν ἑορτῇ 
πρέπουσα, πάντων ἐστεφανωμένων καὶ καθαρὰς ἐσθῆτας 
φορούντων, φωναὶ δὲ καὶ δάκρυα, συγκεκραμένα τῷ 
μακαρισμῷ τοῦ τεθνηκότος, οὐ τιμῆς ἀφοσίωσιν οὐδὲ 
λειτουργίαν ἐκ προβουλεύματος, ἀλλὰ πόθον δίκαιον (4) 
ἐπεδείκνυντο καὶ χάριν ἀληθινῆς εὐνοίας. τέλος δὲ τῆς κλίνης 
ἐπὶ τὴν πυρὰν τεθείσης, Δημήτριος, ὃς ἦν μεγαλοφωνότατος 
τῶν τότε κηρύκων, (5) γεγραμμένον ἀνεῖπε κήρυγμα τοιοῦτον· 
"ὁ δῆμος τῶν Συρακοσίων Τιμολέοντα Τιμοδήμου Κορίνθιον 
(τόνδε) θάπτει μὲν <ἀπὸ> διακοσίων μνῶν, ἐτίμησε δ' εἰς τὸν 
ἅπαντα χρόνον ἀγῶσι μουσικοῖς ἱππικοῖς γυμνικοῖς, ὅτι τοὺς 
τυράννους καταλύσας, καὶ τοὺς βαρβάρους καταπολεμήσας, 
καὶ τὰς μεγίστας τῶν ἀναστάτων πόλεων <ἀν>οικίσας, 
ἀπέδωκε τοὺς νόμους (6) τοῖς Σικελιώταις." ἐποιήσαντο δὲ τὴν 
ταφὴν τοῦ σώματος ἐν ἀγορᾷ, καὶ στοὰς ὕστερον περιβαλόντες 
καὶ παλαίστρας ἐνοικοδομήσαντες, γυμνάσιον (7) τοῖς νέοις 
ἀνῆκαν καὶ Τιμολεόντειον προσηγόρευσαν. αὐτοὶ δὲ χρώμενοι 
πολιτείᾳ καὶ νόμοις οὓς ἐκεῖνος κατέστησεν, ἐπὶ πολὺν χρόνον 
εὐδαιμονοῦντες διετέλεσαν.
 | [39] XLIV. 
Il vieillissait ainsi au milieu du respect et de la bienveillance publique, chéri comme le 
père commun des Syracusains, lorsqu'il lui survint une légère maladie qui, jointe à 
son âge, termina bientôt sa vie. Après avoir donné quelques jours aux préparatifs 
de ses funérailles, et aux étrangers le temps de se rendre à Syracuse pour honorer ses 
obsèques, elles furent célébrées avec la plus grande magnificence. Des jeunes gens 
choisis au sort par le peuple portèrent son lit funèbre, qu'on avait très richement 
paré; ils traversèrent la place publique, sur laquelle on voyait autrefois les palais des 
tyrans. Le convoi était accompagné de plusieurs milliers d'hommes et de femmes qui, 
couronnés de fleurs et vêtus de robes blanches, présentaient moins l'image d'un 
convoi que celle d'une fête solennelle. Les cris et les larmes, qui se confondaient avec 
les bénédictions et les louanges, n'étaient pas un honneur accordé à l'usage, ou un 
devoir de convention, mais l'expression sincère des plus justes regrets et le pur 
témoignage d'une véritable affection. Lorsque le lit eut été mis sur le bûcher, 
Démétrius, celui de tous les hérauts d'alors qui avait la voix la plus forte, prononça le 
décret du peuple; il était conçu en ces termes : « Le peuple de Syracuse a ordonné 
que Timoléon de Corinthe, fils de Timodème, soit enterré aux dépens du public, et 
qu'on emploie pour ses funérailles la somme de deux cents mines ; que, pour honorer 
sa mémoire, on célèbre à perpétuité le jour anniversaire de sa mort, les jeux de 
musique, des combats gymniques et des courses de chevaux; parce qu'après 
avoir exterminé les tyrans, défait les Barbares, repeuplé les plus grandes villes que la 
guerre avait ruinées, il a donné des lois aux Siciliens. » Ses cendres furent 
déposées dans un tombeau qu'on avait élevé sur la place publique, et que les 
Syracusains environnèrent, dans la suite, de portiques, d'un gymnase, et de palestres 
destinés aux exercices de la jeunesse. Ils donnèrent à ce monument le nom de 
Timoléontium. Les Syracusains, en observant les lois et la forme de gouvernement 
que Timoléon avait établis, jouirent d'une longue prospérité. 
 |