HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Timoléon

Chapitre 12

  Chapitre 12

[12] Οὐδὲν οὖν ἐκείνων βελτίονα τὸν Κορίνθιον ἔσεσθαι προσδοκῶντες, ἀλλὰ ταὐτὰ πάλιν ἥκειν ἐπ' αὐτοὺς σοφίσματα καὶ δελεάσματα, μετ' ἐλπίδων χρηστῶν καὶ φιλανθρώπων ὑποσχέσεων εἰς μεταβολὴν δεσπότου καινοῦ τιθασευομένους, ὑπώπτευον καὶ διεκρούοντο τὰς τῶν Κορινθίων (2) προκλήσεις, πλὴν Ἀδρανιτῶν· οἳ πόλιν μικρὰν μέν, ἱερὰν δ' οὖσαν Ἀδρανοῦ, θεοῦ τινος τιμωμένου διαφερόντως ἐν ὅλῃ Σικελίᾳ, κατοικοῦντες, ἐστασίασαν πρὸς ἀλλήλους, οἱ μὲν Ἱκέτην προσαγόμενοι καὶ Καρχηδονίους, οἱ δὲ πρὸς Τιμολέοντα διαπεμπόμενοι. καί πως ἀπ' αὐτομάτου συνέτυχε σπευδόντων ἀμφοτέρων εἰς ἕνα καιρὸν ἀμφοτέροις γενέσθαι τὴν (4) παρουσίαν. ἀλλ' Ἱκέτης μὲν ἧκε πεντακισχιλίους στρατιώτας ἔχων, (5) Τιμολέοντι δ' οἱ σύμπαντες ἦσαν οὐ πλείους χιλίων διακοσίων· οὓς ἀναλαβὼν ἐκ τοῦ Ταυρομενίου, σταδίων πρὸς τὸ Ἀδρανὸν ὄντων τετταράκοντα καὶ τριακοσίων, τῇ μὲν πρώτῃ τῶν ἡμερῶν οὐ πολὺ μέρος τῆς ὁδοῦ προέλαβε καὶ κατηυλίσατο, τῇ δ' ὑστεραίᾳ συντόνως ὁδεύσας καὶ χαλεπὰ χωρία διελθών, ἤδη τῆς ἡμέρας καταφερομένης ἤκουσεν ἄρτι προσμειγνύναι (6) τὸν Ἱκέτην τῷ πολιχνίῳ καὶ καταστρατοπεδεύειν. οἱ μὲν οὖν λοχαγοὶ καὶ ταξίαρχοι τοὺς πρώτους ἐπέστησαν, ὡς ἐμφαγοῦσι καὶ διαναπαυσαμένοις χρησόμενοι προθυμοτέροις, δὲ Τιμολέων ἐπιπορευόμενος ἐδεῖτο ταῦτα μὴ ποιεῖν, ἀλλ' ἄγειν κατὰ τάχος καὶ συνάπτειν τοῖς πολεμίοις ἀσυντάκτοις οὖσιν, ὡς εἰκὸς ἄρτι παυομένοις ὁδοιπορίας καὶ περὶ (7) σκηνὰς καὶ δεῖπνον ἀσχόλοις οὖσιν. καὶ λέγων ἅμα ταῦτα, τὴν ἀσπίδα λαβὼν ἡγεῖτο πρῶτος ὥσπερ ἐπὶ νίκην πρόδηλον· οἱ δ' εἵποντο τεθαρρηκότες, (8) ἔλαττον τριάκοντα σταδίους ἔτι τῶν πολεμίων ἀπέχοντες. ὡς δὲ καὶ τούτους διῆλθον, ἐπιπίπτουσιν αὐτοῖς ταραττομένοις καὶ φεύγουσιν ὡς πρῶτον ᾔσθοντο προσιόντας· ὅθεν ἀνῃρέθησαν μὲν οὐ πολλῷ πλείους τριακοσίων, ἑάλωσαν δὲ δὶς τοσοῦτοι ζῶντες, ἐλήφθη δὲ <καὶ> τὸ (9) στρατόπεδον. οἱ δ' Ἀδρανῖται τὰς πύλας ἀνοίξαντες προσέθεντο τῷ Τιμολέοντι, μετὰ φρίκης καὶ θαύματος ἀπαγγέλλοντες, ὡς ἐνισταμένης τῆς μάχης οἱ μὲν ἱεροὶ τοῦ νεὼ πυλῶνες αὐτόματοι διανοιχθεῖεν, ὀφθείη δὲ τοῦ θεοῦ τὸ μὲν δόρυ σειόμενον ἐκ τῆς αἰχμῆς ἄκρας, τὸ δὲ πρόσωπον ἱδρῶτι πολλῷ ῥεόμενον. [12] Persuadés que ce Corinthien ne serait pas meilleur que les autres, et qu'en employant les mêmes ruses il les amorcerait également par les espérances les plus flatteuses et les promesses les plus séduisantes, pour les engager à changer de maître, ils suspectaient les intentions des Corinthiens, et rejetaient leurs propositions. Elles ne furent écoutées que par les Adranites, qui habitaient une petite ville consacrée au dieu Adranus, divinité singulièrement honorée dans toute la Sicile ; mais ils étaient divisés entre eux : les uns appelaient Icétas et les Carthaginois ; les autres avaient déjà député vers Timoléon. XIII. Il arriva par hasard que les deux généraux, qui avaient un égal empressement de se rendre à Adrane, y arrivèrent en même temps. Mais Icétas avait cinq mille combattants ; et la troupe de Timoléon n'était que de douze cents hommes, avec lesquels il était parti de Tauroménium, éloignée d'Adrane de trois cent quarante stades. Il avait fait peu de chemin la première journée, et s'était arrêté de bonne heure. Mais le lendemain il précipita sa marche, malgré la difficulté des chemins, et sur la fin du jour il apprit qu'Icétas venait d'arriver devant Adrane, et qu'il plaçait déjà son camp. Les capitaines et les chefs des bandes font arrêter aussitôt les premières troupes, afin qu'après avoir pris leur repas et s'être reposées quelque temps, elles pussent marcher à l'ennemi avec plus d'ardeur. Timoléon, étant allé trouver ces officiers, les prie de ne pas arrêter les soldats, mais de les conduire au plus tôt contre Icétas, et de l'attaquer dans le désordre d'une première arrivée, où ses troupes ne devaient être occupées qu'à dresser leurs tentes et à préparer leur souper. En même temps il prend son bouclier, et marche le premier comme à une victoire certaine. Ses soldats, encouragés par son exemple, le suivent sans balancer : ils n'étaient éloignés d'Adrane que d'environ trente stades. A peine arrivés, ils courent sur les ennemis, qu'ils trouvent en désordre, et qui ne les ont pas plutôt vus, qu'ils prennent la fuite. Aussi les Corinthiens n'en tuèrent-ils pas plus de trois cents : ils firent le double de prisonniers, et se rendirent maîtres du camp. XIV. Les Adranites ouvrirent leurs portes à Timoléon, et lui racontèrent avec un étonnement mêlé d'horreur qu'au commencement du combat, les portes sacrées de leur temple s'étaient ouvertes d'elles-mêmes; que leur dieu avait agité le fer de sa pique, et que son visage avait paru inondé de sueur.


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Dernière mise à jour : 26/09/2007