| [3] Οὕτω δὲ σωθέντες καὶ φθάσαντες τὴν δίωξιν, εἰς 
Ἰλλυριοὺς παρεγένοντο πρὸς Γλαυκίαν τὸν βασιλέα· καὶ 
καθεζόμενον εὑρόντες οἴκοι μετὰ τῆς γυναικός, ἐν μέσῳ <2> τὸ 
παιδίον ἐπὶ τῆς γῆς κατέθεσαν. ὁ δ'  ἦν ἐπὶ γνώμης, 
Κάσσανδρον δεδοικὼς ἐχθρὸν ὄντα τοῦ Αἰακίδου, καὶ <3> 
σιωπὴν εἶχε πολὺν χρόνον βουλευόμενος. ἐν τούτῳ δ' ὁ Πύρρος 
ἀπ' αὐτομάτου προσερπύσας καὶ λαβόμενος τοῦ ἱματίου ταῖς 
χερσὶ καὶ προσεξαναστὰς πρὸς τὰ γόνατα τοῦ Γλαυκίου, 
γέλωτα πρῶτον, εἶτ' οἶκτον παρέσχεν, <4> ὥσπερ τις ἱκέτης 
δεόμενος καὶ δακρύων. ἔνιοι δέ φασιν οὐ τῷ Γλαυκίᾳ 
προσπεσεῖν αὐτόν, ἀλλὰ βωμοῦ θεῶν προσαψάμενον ἑστάναι 
πρὸς αὐτὸν περιβαλόντα τὰς χεῖρας, <5> καὶ τὸ πρᾶγμα τῷ 
Γλαυκίᾳ θεῖον φανῆναι. διὸ καὶ παραυτίκα τὸν Πύρρον 
ἐνεχείρισε τῇ γυναικί, κελεύσας ἅμα τοῖς τέκνοις τρέφεσθαι, 
καὶ μικρὸν ὕστερον ἐξαιτουμένων τῶν πολεμίων, Κασσάνδρου 
δὲ καὶ διακόσια τάλαντα διδόντος, οὐκ ἐξέδωκεν, ἀλλὰ καὶ 
γενόμενον δυοκαίδεκα ἐτῶν καταγαγὼν εἰς Ἤπειρον μετὰ 
δυνάμεως βασιλέα κατέστησεν.
<6> Ἦν δ' ὁ Πύρρος τῇ μὲν ἰδέᾳ τοῦ προσώπου 
φοβερώτερον ἔχων ἢ σεμνότερον τὸ βασιλικόν, πολλοὺς δ' 
ὀδόντας οὐκ εἶχεν, ἀλλ' ἓν ὀστέον συνεχὲς ἦν ἄνωθεν, οἷον 
λεπταῖς ἀμυχαῖς τὰς διαφυὰς ὑπογεγραμμένον τῶν 
ὀδόντων. τοῖς δὲ σπληνιῶσιν ἐδόκει βοηθεῖν ἀλεκτρυόνα 
θύων λευκόν, ὑπτίων τε κατακειμένων τῷ δεξιῷ ποδὶ πιέζων <8> 
ἀτρέμα τὸ σπλάγχνον. οὐδεὶς δ' ἦν πένης οὐδ' ἄδοξος οὕτως, 
ὥστε μὴ τυχεῖν τῆς ἰατρείας δεηθείς. ἐλάμβανε δὲ καὶ τὸν 
ἀλεκτρυόνα θύσας, καὶ τὸ γέρας τοῦθ' ἥδιστον ἦν <9> αὐτῷ. 
λέγεται δὲ τοῦ ποδὸς ἐκείνου τὸν μείζονα δάκτυλον ἔχειν 
δύναμιν θείαν, ὥστε μετὰ τὴν τελευτὴν τοῦ λοιποῦ σώματος 
κατακαέντος ἀπαθῆ καὶ ἄθικτον ὑπὸ τοῦ πυρὸς εὑρεθῆναι. 
ταῦτα μὲν οὖν ὕστερον.
 | [3] III. Sauvés ainsi du péril, et hors de la poursuite de leurs ennemis, ils se rendent 
en Illyrie,  auprès du roi Glaucias, qu'ils trouvent assis dans  son palais avec sa femme, 
et ils posent l'enfant  à terre au milieu de la salle. Le prince, qui redoutait Cassandre, ennemi 
déclaré d'Éacides,  resta longtemps pensif, gardant le silence, et délibérant en lui-même 
sur le parti qu'il devait  prendre. Pendant ce temps-là Pyrrhus, s'étant  traîné 
de lui-même, saisit de ses mains la robe  de Glaucias, et, se dressant sur ses pieds, 
atteignit les genoux du roi, qui d'abord se mit à rire,  et ensuite fut touché de pitié, 
croyant voir dans  cet enfant un suppliant qui lui demandait la vie  les larmes aux 
yeux. Quelques auteurs disent que  Pyrrhus ne se traîna point vers Glaucias; mais  
qu'ayant gagné l'autel des dieux domestiques, il  se leva, et l'embrassa de ses mains. 
Glaucias, trouvant quelque chose de divin dans cette circonstance, prit le jeune 
Pyrrhus, le mit entre les mains de sa femme, et lui ordonna de l'élever  avec ses 
enfants. Peu de temps après ses ennemis l'ayant redemandé, et Cassandre même 
ayant offert deux cents talents pour le ravoir, Glaucias  refusa de le rendre; et 
lorsque ce jeune prince  eut atteint l'âge de douze ans, il le ramena en  Épire à la tête 
d'une armée, et le remit sur le  trône. Pyrrhus avait dans ses traits un air de  
majesté qui inspirait plus de terreur que de respect; ses dents supérieures, au lieu 
d'être séparées, ne formaient qu'un os continu, sur lequel  de légères incisions 
marquaient les divisions que  les dents auraient dû avoir. On lui croyait la vertu  de 
guérir les maladies de la rate. Il sacrifiait pour  cela un coq blanc, et pressait 
doucement de son  pied droit le viscère des malades, qu'il faisait coucher sur le dos. 
Il n'y avait point d'homme si  pauvre, et de si basse condition qu'il fût, à qui il  ne fit 
ce remède, quand il en était prié; il recevait pour salaire le coq même qu'il avait 
sacrifié,  et ce présent lui était agréable. L'orteil de son  pied avait, à ce qu'on prétend, 
une vertu divine;  et lorsqu'après sa mort son corps eut été brûlé  et réduit en cendre, 
ce doigt fut trouvé entier,  sans avoir aucune trace de feu. J'en parlerai dans  la suite. 
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