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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Pyrrhus

Chapitre 17

  Chapitre 17

[17] Τοῦτο δ' ἐδίδαξε τὸν Πύρρον μᾶλλον φυλάττεσθαι· καὶ τοὺς ἱππεῖς ὁρῶν ἐνδιδόντας, μετεπέμπετο τὴν φάλαγγα καὶ παρέταττεν, αὐτὸς δὲ τὴν χλαμύδα καὶ τὰ ὅπλα παραδοὺς ἑνὶ τῶν ἑταίρων Μεγακλεῖ, τοῖς δ' ἐκείνου τρόπον τινὰ κατακρύψας ἑαυτόν, ἐπῆγε τοῖς Ῥωμαίοις. <2> δεξαμένων δ' ἐκείνων καὶ συμβαλόντων, χρόνον τε πολὺν εἱστήκει τὰ τῆς μάχης ἄκριτα, καὶ τροπὰς ἑπτὰ λέγεται φευγόντων ἀνάπαλιν καὶ διωκόντων γενέσθαι. <3> καὶ γὰρ διάμειψις τῶν ὅπλων, ἐν καιρῷ πρὸς σωτηρίαν αὐτοῦ γενομένη τοῦ βασιλέως, ὀλίγον ἐδέησεν ἀνατρέψαι <4> τὰ πράγματα καὶ διαφθεῖραι τὴν νίκην. πολλῶν γὰρ ἐφιεμένων τοῦ Μεγακλέους, πρῶτος πατάξας καὶ καταβαλὼν αὐτόν, ὄνομα Δέξιος, ἀφαρπάσας τὸ κράνος καὶ τὴν χλαμύδα τῷ Λαιβίνῳ προσίππευσεν ἀναδεικνύων <5> ἅμα καὶ βοῶν ἀνῃρηκέναι τὸν Πύρρον. ἦν οὖν, παρὰ τὰς τάξεις τῶν λαφύρων παραφερομένων καὶ ἀναδεικνυμένων, τοῖς τε Ῥωμαίοις χαρὰ μετ' ἀλαλαγμοῦ καὶ τοῖς Ἕλλησιν ἀθυμία καὶ κατάπληξις, ἄχρι οὗ μαθὼν Πύρρος τὸ γινόμενον παρήλαυνε γυμνῷ τῷ προσώπῳ, τήν τε δεξιὰν ὀρέγων τοῖς μαχομένοις καὶ τῇ φωνῇ σημαίνων ἑαυτόν. <6> τέλος δὲ τῶν θηρίων ἐκβιαζομένων μάλιστα τοὺς Ῥωμαίους, καὶ τῶν ἵππων πρὶν ἐγγὺς γενέσθαι δυσανασχετούντων καὶ παραφερόντων τοὺς ἐπιβάτας, ἐπαγαγὼν τὴν Θεσσαλικὴν ἵππον αὐτοῖς ταρασσομένοις, ἐτρέψατο <7> πολλῷ φόνῳ. Διονύσιος μὲν οὖν ὀλίγῳ τῶν πεντακισχιλίων καὶ μυρίων ἐλάσσονας πεσεῖν ἱστορεῖ Ῥωμαίων, Ἱερώνυμος δὲ μόνους ἑπτακισχιλίους, τῶν δὲ περὶ Πύρρον μὲν Διονύσιος μυρίους καὶ τρισχιλίους, δ' Ἱερώνυμος ἐλάττονας τῶν τετρακισχιλίων· κράτιστοι δ' ἦσαν οὗτοι, καὶ τῶν φίλων Πύρρος καὶ τῶν στρατηγῶν, οἷς μάλιστα χρώμενος <9> διετέλει καὶ πιστεύων, ἀπέβαλεν. οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ τὸ στρατόπεδον ἔλαβε τῶν Ῥωμαίων ἐκλιπόντων, καὶ πόλεις συμμαχίδας αὐτῶν προσηγάγετο, καὶ χώραν πολλὴν διεπόρθησε, καὶ προῆλθεν ὅσον μὴ πλέον σταδίων <10> τριακοσίων ἀποσχεῖν τῆς Ῥώμης. ἀφίκοντο δ' αὐτῷ Λευκανῶν τε πολλοὶ καὶ Σαυνιτῶν μετὰ τὴν μάχην, οὓς ἐμέμψατο μὲν ὑστερήσαντας, ἦν δὲ δῆλος ἡδόμενος καὶ μέγα φρονῶν, ὅτι μόνοις τοῖς μετ' αὐτοῦ καὶ Ταραντίνοις ἐκράτησε τῆς μεγάλης Ῥωμαίων δυνάμεως. [17] XX. Le danger que Pyrrhus venait de courir lui apprit à se tenir sur ses gardes. Voyant que sa cavalerie commençait à plier, il fit avancer l'infanterie, et la mit en bataille. Ensuite, ayant donné son manteau et ses armes à un de ses amis nommé Mégaclès, dont il prit l'armure pour se déguiser, il retourna contre les Romains, qui le reçurent vaillamment. Le combat fut douteux; les deux armées plièrent sept fois, et revinrent sept fois à la charge. L'échange que Pyrrhus avait fait fort à propos de ses armes, puisqu'il lui sauva la vie, pensa néammoins tout perdre, et lui enlever la victoire. Un gros d'ennemis s'étant jeté sur Mégaclès, un Romain nommé Dexous, qui, le premier, le blessa et le renversa par terre, lui ayant arraché son casque et son manteau, courut toute à bride vers le consul Lévinus, et se mit à crier, en les lui montrant, qu'il avait tué Pyrrhus. Ces dépouilles, portées de rang en rang, transportent de joie les Romains, et leur font pousser des cris de victoire, tandis que les Grecs tombent dans l'abattement et la consternation. Pyrrhus, en étant averti, parcourt tous les rangs la tête découverte, tend la main à ses soldats, et leur parle pour se faire reconnaître. Enfin les éléphants ayant rompu les bataillons des Romains, dont les chevaux, avant même que d'approcher ces animaux, n'en pouvaient supporter l'odeur, et emportaient leurs cavaliers, Pyrrhus les fait charger dans ce désordre par sa cavalerie thessalienne, qui les met en fuite et en fait un grand carnage. Denys d'Halicarnasse rapporte qu'il périt à cette bataille près de quinze mille Romains; Hiéronyme n'en compte que sept mille. Suivant Denys, Pyrrhus en perdit treize mille, et un peu moins de quatre mille selon hiéronyme; mais c'étaient les plus braves de ses amis et de ses capitaines, ceux qui avaient toute sa confiance, et qu'il employait dans les plus grandes occasions. Pyrrhus s'empara du camp des Romains, qui l'avaient abandonné, et vit plusieurs de leurs villes alliées embrasser son parti; il fit le dégât dans tout le pays, et s'approcha jusqu'à trois cents stades de Rome. Les Lucaniens et les Samnites étant venus en grand nombre le joindre après le combat, il leur reprocha leur lenteur; mais on voyait à son air qu'il en était bien aise, et qu'il regardait comme un grand sujet de gloire d'avoir, avec ses seules troupes et celles des Tarentins, défait une armée romaine si forte et si nombreuse.


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Dernière mise à jour : 23/08/2007