HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Pélopidas

Chapitre 35

  Chapitre 35

[35] δὲ θάνατος αὐτοῦ μεγάλα μὲν ἐλύπησε τοὺς (2) συμμάχους, μείζονα δ' ὠφέλησε. Θηβαῖοι γὰρ ὡς ἐπύθοντο τὴν τοῦ Πελοπίδου τελευτήν, οὐδεμίαν ἀναβολὴν ποιησάμενοι τῆς τιμωρίας, κατὰ τάχος ἐστράτευσαν ὁπλίταις ἑπτακισχιλίοις, ἱππεῦσι δ' ἑπτακοσίοις, ἡγουμένων (3) Μαληκίδου καὶ Διογείτονος. καταλαβόντες δὲ συνεσταλμένον καὶ περικεκομμένον τῆς δυνάμεως Ἀλέξανδρον ἠνάγκασαν, Θεσσαλοῖς μὲν ἀποδοῦναι τὰς πόλεις ἃς εἶχεν αὐτῶν, Μάγνητας δὲ καὶ Φθιώτας (καὶ) Ἀχαιοὺς ἀφεῖναι καὶ τὰς φρουρὰς ἐξαγαγεῖν, ὀμόσαι δ' αὐτὸν ἐφ' οὓς ἂν ἡγῶνται Θηβαῖοι καὶ κελεύωσιν ἀκολουθήσειν. (4) Θηβαῖοι μὲν οὖν τούτοις ἠρκέσθησαν· ἣν δ' ὀλίγον ὕστερον τοῖς θεοῖς ὑπὲρ Πελοπίδου δίκην ἔδωκε, διηγήσομαι. (5) Θήβην τὴν συνοικοῦσαν αὐτῷ πρῶτον μὲν ὡς εἴρηται Πελοπίδας ἐδίδαξε μὴ φοβεῖσθαι τὴν ἔξω λαμπρότητα καὶ παρασκευὴν τῆς τυραννίδος ἐντὸς τῶν ὅπλων καὶ τῶν (6) φυλακῶν οὖσαν· ἔπειτα δὲ φοβουμένη τὴν ἀπιστίαν αὐτοῦ καὶ μισοῦσα τὴν ὠμότητα, συνθεμένη μετὰ τῶν ἀδελφῶν, τριῶν ὄντων, Τεισιφόνου, Πειθολάου, Λυκόφρονος, ἐπεχείρει (7) τόνδε τὸν τρόπον. τὴν μὲν ἄλλην οἰκίαν τοῦ τυράννου κατεῖχον αἱ φυλακαὶ τῶν παρανυκτερευόντων, δὲ θάλαμος ἐν καθεύδειν εἰώθεσαν ὑπερῷος ἦν, καὶ πρὸ αὐτοῦ φυλακὴν εἶχε κύων δεδεμένος, πᾶσι φοβερὸς πλὴν αὐτοῖς (8) ἐκείνοις καὶ ἑνὶ τῶν οἰκετῶν τῷ τρέφοντι. καθ' ὃν οὖν ἔμελλε καιρὸν ἐπιχειρεῖν Θήβη, τοὺς μὲν ἀδελφοὺς ἀφ' ἡμέρας εἶχε πλησίον ἐν οἴκῳ τινὶ κεκρυμμένους, εἰσελθοῦσα δ' ὥσπερ εἰώθει μόνη πρὸς τὸν Ἀλέξανδρον ἤδη καθεύδοντα, καὶ μετὰ μικρὸν πάλιν προελθοῦσα, τῷ μὲν οἰκέτῃ προσέταξεν ἀπάγειν ἔξω τὸν κύνα· βούλεσθαι γὰρ (9) ἀναπαύεσθαι μεθ' ἡσυχίας ἐκεῖνον· αὐτὴ δὲ τὴν κλίμακα, φοβουμένη μὴ κτύπον παράσχῃ τῶν νεανίσκων ἀναβαινόντων, ἐρίοις κατεστόρεσεν· εἶθ' οὕτως ἀναγαγοῦσα τοὺς ἀδελφοὺς ξιφήρεις καὶ στήσασα πρὸ τῶν θυρῶν, εἰσῆλθεν αὐτή, καὶ καθελοῦσα τὸ ξίφος ὑπὲρ τῆς κεφαλῆς κρεμάμενον, σημεῖον εἶναι τοῦ κατέχεσθαι τὸν ἄνδρα καὶ καθεύδειν, (10) ἔδειξεν. ἐκπεπληγμένων δὲ τῶν νεανίσκων καὶ κατοκνούντων, κακίζουσα καὶ διομνυμένη μετ' ὀργῆς, αὐτὴ τὸν Ἀλέξανδρον ἐξεγείρασα μηνύσειν τὴν πρᾶξιν, αἰσχυνθέντας αὐτοὺς ἅμα καὶ φοβηθέντας εἰσήγαγε καὶ (11) περιέστησε τῇ κλίνῃ, προσφέρουσα τὸν λύχνον. τῶν δ' μὲν τοὺς πόδας κατεῖχε πιέσας, δὲ τὴν κεφαλὴν λαβόμενος τῶν τριχῶν ἀνέκλασεν, δὲ τρίτος τῷ ξίφει τύπτων (12) αὐτὸν διεχρήσατο, τῷ μὲν τάχει τῆς τελευτῆς πρᾳότερον ἴσως προσῆκον ἦν ἀποθανόντα, τῷ δὲ μόνον πρῶτον τυράννων ὑπὸ γυναικὸς ἰδίας ἀπολέσθαι, καὶ τῇ μετὰ θάνατον αἰκίᾳ τοῦ σώματος, ῥιφέντος καὶ πατηθέντος ὑπὸ τῶν Φεραίων, ἄξια πεπονθέναι δόξαντα τῶν παρανομημάτων. [35] XXXIX. Mais si sa mort causa aux alliés une vive douleur, elle leur fut encore plus utile. Les Thébains ne l'eurent pas plutôt apprise, que, sans en différer d'un instant la vengeance, ils firent partir pour la Thessalie une armée de sept mille hommes de pied et de sept cents chevaux, sous la conduite de Malcitas et de Diogiton. Ils trouvèrent Alexandre affaibli et abattu de sa défaite, et ils le forcèrent de rendre aux Thessaliens les villes qu'il leur avait prises; de laisser libres les Magnésiens, les Phthiotes et les Achéens; de retirer ses garnisons de leurs places; de jurer qu'il suivrait les Thébains partout où il serait appelé, et qu'il obéirait fidèlement à leurs ordres. Les Thébains se contentèrent de cette vengeance; mais je vais raconter celle que les dieux tirèrent bientôt après de la mort de Pélopidas. XL. J'ai déjà dit que Thébé, femme du tyran, avait appris de Pélopidas à ne pas redouter l'éclat extérieur et l'appareil menaçant de la tyrannie; à mépriser les armes et les satellites dont elle était environnée. D'ailleurs, craignant elle-même sa perfidie et détestant sa cruauté, elle fit, avec ses trois frères Tisiphonus, Pytholaüs et Lycophron, le complot de le tuer, et l'exécuta de cette manière. Le palais du tyran était rempli de gardes qui veillaient toute la nuit; il couchait dans une chambre haute, gardée par un chien enchaîné, qui, ne connaissant que le tyran, sa femme et un seul esclave qui lui donnait à manger, faisait trembler tout le reste. Le jour de l'exécution, Thébé, dès le matin, enferma ses frères dans une chambre voisine; et le soir, étant entrée seule, suivant sa coutume, dans la chambre d'Alexandre, qui dormait déjà, elle ordonne à l'esclave d'emmener le chien dehors, parce que son mari voulait dormir tranquille. Dans la crainte que l'échelle par où l'on arrivait à la chambre du tyran ne fit du bruit quand ces jeunes gens monteraient, elle avait enveloppé de laine les échelons : alors elle fait monter ses frères, armés de poignards; et, les laissant à la porte de la chambre, elle y entre, prend l'épée qui était suspendue au chevet du lit, et la leur montre; c'était le signal qui leur annonçait que le tyran était endormi. Mais tout à coup la frayeur les saisit, et ils n'osent avancer; Thébé, en colère, leur fait les plus vifs reproches, et leur jure qu'elle va réveiller Alexandre, et lui déclarer leur complot. Enfin, la honte et la crainte les déterminent : elle les introduit dans la chambre, les mène près du lit, et tient elle-même la lampe. Un des frères prend le tyran par les pieds, et les lui serre avec violence; l'autre le saisit par les cheveux, et lui renverse la tête en arrière; le troisième le frappe à coups de poignard et le tue : genre de mort peut-être trop prompt et trop doux pour ce tyran, mais qui, par ses circonstances, était convenable aux forfaits d'Alexandre; il fut le premier des tyrans assassiné par sa femme; et, après sa mort, son corps fut livré aux outrages du peuple, foulé aux pieds, et abandonné aux oiseaux de proie.


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Dernière mise à jour : 26/09/2007