HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Pélopidas

Chapitre 30

  Chapitre 30

[30] Οἱ δὲ Θηβαῖοι παρὰ τῶν Λακεδαιμονίων καὶ τῶν Ἀθηναίων αἰσθόμενοι πρὸς τὸν μέγαν βασιλέα πρέσβεις ἀναβαίνοντας ὑπὲρ συμμαχίας, ἔπεμψαν καὶ αὐτοὶ Πελοπίδαν, ἄριστα βουλευσάμενοι πρὸς τὴν δόξαν αὐτοῦ. (2) πρῶτον μὲν γὰρ ἀνέβαινε διὰ τῶν βασιλέως ἐπαρχιῶν ὀνομαστὸς ὢν καὶ περιβόητος· οὐ γὰρ ἠρέμα διῖκτο τῆς Ἀσίας οὐδ' ἐπὶ μικρὸν δόξα τῶν πρὸς Λακεδαιμονίους ἀγώνων, ἀλλ' ὡς πρῶτος περὶ τῆς ἐν Λεύκτροις μάχης ἐξέδραμε λόγος, ἀεί τινος καινοῦ προστιθεμένου κατορθώματος, αὐξανομένη καὶ ἀναβαίνουσα πορρωτάτω (3) κατέσχεν· ἔπειτα τοῖς ἐπὶ θύραις σατράπαις καὶ στρατηγοῖς καὶ ἡγεμόσιν ὀφθείς, θαῦμα καὶ λόγον παρέσχεν, ὡς οὗτος ἀνήρ ἐστιν γῆς καὶ θαλάσσης ἐκβαλὼν Λακεδαιμονίους καὶ συστείλας ὑπὸ τὸ Ταΰγετον καὶ τὸν Εὐρώταν (καὶ) τὴν Σπάρτην τὴν ὀλίγον ἔμπροσθεν βασιλεῖ τῷ μεγάλῳ καὶ Πέρσαις δι' Ἀγησιλάου τὸν περὶ Σούσων καὶ (4) Ἐκβατάνων ἐπαραμένην πόλεμον. ταῦτ' οὖν Ἀρταξέρξης ἔχαιρε, καὶ τὸν Πελοπίδαν ἔτι μᾶλλον ἐθαύμαζε <καὶ συνηῦξε> τῇ δόξῃ καὶ μέγαν ἐποίει ταῖς τιμαῖς, ὑπὸ τῶν μεγίστων εὐδαιμονίζεσθαι καὶ θεραπεύεσθαι βουλόμενος δοκεῖν. (5) ἐπεὶ δὲ καὶ τὴν ὄψιν εἶδεν αὐτοῦ καὶ τοὺς λόγους κατενόησε, τῶν μὲν Ἀττικῶν βεβαιοτέρους, τῶν δὲ Λακεδαιμονίων ἁπλουστέρους ὄντας, ἔτι μᾶλλον ἠγάπησε, καὶ πάθος βασιλικὸν παθὼν οὐκ ἀπεκρύψατο τὴν πρὸς τὸν ἄνδρα τιμήν, οὐδ' ἔλαθε τοὺς ἄλλους πρέσβεις πλεῖστον νέμων (6) ἐκείνῳ. καίτοι δοκεῖ μάλιστα τῶν Ἑλλήνων Ἀνταλκίδαν τιμῆσαι τὸν Λακεδαιμόνιον, τὸν στέφανον ὃν πίνων (7) περιέκειτο βάψας εἰς μύρον ἀπέστειλε. Πελοπίδᾳ δ' οὕτω μὲν οὐκ ἐνετρύφησε, δῶρα δὲ λαμπρότατα καὶ μέγιστα τῶν νομιζομένων ἐξέπεμψε καὶ τὰς ἀξιώσεις ἐπεκύρωσεν, αὐτονόμους μὲν εἶναι τοὺς Ἕλληνας, οἰκεῖσθαι δὲ Μεσσήνην, Θηβαίους δὲ πατρικοὺς φίλους νομίζεσθαι (8) βασιλέως. ταύτας ἔχων τὰς ἀποκρίσεις, τῶν δὲ δώρων οὐδὲν τι μὴ χάριτος ἦν σύμβολον καὶ φιλοφροσύνης δεξάμενος, ἀνέζευξεν· καὶ μάλιστα τοὺς ἄλλους (9) πρέσβεις διέβαλε. Τιμαγόραν γοῦν Ἀθηναῖοι κρίναντες ἀπέκτειναν, εἰ μὲν ἐπὶ τῷ πλήθει τῶν δωρεῶν, ὀρθῶς καὶ (10) δικαίως· οὐ γὰρ μόνον χρυσίον οὐδ' ἀργύριον ἔλαβεν, ἀλλὰ καὶ κλίνην πολυτελῆ καὶ στρώτας θεράποντας, ὡς τῶν Ἑλλήνων οὐκ ἐπισταμένων, ἔτι δὲ βοῦς ὀγδοήκοντα καὶ βουκόλους, ὡς δὴ πρὸς ἀρρωστίαν τινὰ γάλακτος (11) βοείου δεόμενος. τέλος δὲ κατέβαινεν ἐπὶ θάλασσαν ἐν φορείῳ κομιζόμενος, καὶ τέσσαρα τάλαντα τοῖς κομίζουσι (12) μισθὸς ἐδόθη παρὰ βασιλέως. ἀλλ' ἔοικεν οὐχ δωροδοκία μάλιστα παροξῦναι τοὺς Ἀθηναίους· Ἐπικράτους γοῦν ποτε τοῦ σακεσφόρου, μήτ' ἀρνουμένου δῶρα δέξασθαι παρὰ βασιλέως, ψήφισμά τε γράψειν φάσκοντος ἀντὶ τῶν ἐννέα ἀρχόντων χειροτονεῖσθαι κατ' ἐνιαυτὸν ἐννέα πρέσβεις πρὸς βασιλέα τῶν δημοτικῶν καὶ πενήτων, ὅπως (13) λαμβάνοντες εὐπορῶσιν, ἐγέλασεν δῆμος· ἀλλ' ὅτι Θηβαίοις ἐγεγόνει πάντα, χαλεπῶς ἔφερον, οὐ λογιζόμενοι τὴν Πελοπίδου δόξαν, ὅσον ἦν ῥητορειῶν καὶ λόγων κρείττων παρ' ἀνθρώπῳ θεραπεύοντι τοὺς <διὰ> τῶν ὅπλων ἀεὶ κρατοῦντας. [30] XXXII. Cependant les Thébains, instruits que les Spartiates et les Athéniens avaient envoyé des ambassadeurs au grand roi pour faire alliance avec lui, y députèrent de leur côté Pélopidas; c'était, d'après sa réputation, le meilleur choix qu'ils pussent faire. Il était très connu et très estimé dans toutes les provinces du roi qu'il avait à traverser : le bruit de ses victoires sur les Lacédémoniens avait pénétré rapidement en Asie et dans les provinces qui en étaient voisines; depuis que la première nouvelle de la journée de Leuctres s'y était répandue, chaque jour quelque nouveau succès avait accru sa gloire, et l'avait portée jusqu'aux extrémités de l'empire. Arrivé à la cour de Perse, il excita l'admiration des satrapes, des princes et des généraux. « Voilà, disaient-ils tous, cet homme qui a enlevé aux Lacédémoniens l'empire de la terre et de la mer; qui a renfermé entre le Taygète et l'Eurotas cette Sparte qui, depuis peu encore, sous la conduite d'Agésilas, a fait la guerre au grand roi et aux Perses, et leur a disputé les royaumes de Suse et d'Ecbatane. » Artaxerxe, charmé de son arrivée, se fit un plaisir d'augmenter encore sa réputation et sa dignité par les honneurs qu'il lui fit rendre. Il voulait montrer à ses peuples que les plus grands hommes venaient lui rendre hommage et applaudir à son bonheur. Mais quand il l'eut vu lui-même, quand il eut entendu sa conversation, plus grave que celle des Athéniens et plus simple que celle des Spartiates, il l'aima encore davantage; et, suivant l'usage des rois, il ne cacha point l'estime particulière qu'il en faisait, et laissa voir aux autres ambassadeurs la préférence qu'il lui donnait sur eux. A la vérité, il paraissait avoir honoré le Spartiate Antalcidas plus qu'aucun autre des Grecs, lorsqu'un jour à table, prenant la couronne qu'il avait sur la tête, il la trempa dans des essences précieuses, et la lui fit passer. Il ne donna point à Pélopidas de ces marques de familiarité; mais il lui envoya les plus beaux et les plus magnifiques présents, et lui accorda toutes ses demandes : c'était que les Grecs suivissent leurs lois et leurs usages, que Messène fût repeuplée, et les Thébains réputés les amis héréditaires du roi de Perse. XXXIII. Pélopidas, satisfait des réponses du roi, n'accepta de ses présents que ce qui pouvait lui être un gage de la faveur et de la bienveillance de ce prince, et il s'en retourna. Son désintéressement donna lieu à de vives plaintes contre les autres ambassadeurs. Les Athéniens citèrent en justice Timagoras, et le condamnèrent à mort : condamnation bien juste, si elle eut pour fondement la quantité de présents qu'il avait reçus. Il avait accepté, non seulement de l'or et de l'argent, mais encore un lit magnifique, avec des esclaves pour le faire, ceux des Grecs n'étant pas assez adroits pour cela. Il reçut aussi quatre-vingts vaches, et des bergers pour en avoir soin, sous prétexte qu'il avait besoin de lait de vache pour quelque maladie. Enfin, à son départ, il se fit conduire en litière jusqu'à la mer, et le roi donna quatre talents, aux esclaves qui l'avaient porté. Mais ce ne fut pas, ce me semble, l'acceptation de ces présents qui irita le plus les Athéniens contre lui, puisque Épicrates, le portefaix, ne nia point qu'il en eût reçu du roi; qu'il ne cacha pas même qu'il voulait proposer un décret pour élire tous les ans, au lieu de neuf archontes, un pareil nombre d'ambassadeurs d'entre les plus pauvres du peuple, qu'on députerait au roi, qui les renverrait tous riches; proposition dont le peuple ne fit que rire. Mais ce qui les offensa le plus, ce fut que les Thébains eussent obtenu tout ce qu'ils avaient demandé; et en cela ils ne songeaient pas à la grande réputation de Pélopidas, et à la supériorité qu'il devait avoir sur les harangues et sur le talent oratoire des autres ambassadeurs, auprès d'un prince qui ménageait toujours ceux qui étaient les plus forts par les armes.


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Dernière mise à jour : 26/09/2007