HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marius

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Texte grec :

[34] Ἐπεὶ δ' ἤδη τῶν Ἰταλῶν ἐγκεκλικότων ἐμνηστεύοντο πολλοὶ τὸν Μιθριδατικὸν πόλεμον ἐν Ῥώμῃ διὰ τῶν δημαγωγῶν, παρὰ πᾶσαν ἐλπίδα Σουλπίκιος δήμαρχος ἀνὴρ θρασύτατος παραγαγὼν Μάριον ἀπεδείκνυεν ἀνθύπατον στρατηγὸν ἐπὶ Μιθριδάτην. καὶ ὁ δῆμος διέστη, τῶν μὲν αἱρουμένων τὰ Μαρίου, τῶν δὲ Σύλλαν καλούντων καὶ τὸν Μάριον ἐπὶ θερμὰ κελευόντων εἰς Βαΐας βαδίζειν καὶ τὸ σῶμα θεραπεύειν ὑπό τε (3) γήρως καὶ ῥευμάτων ἀπειρηκός, ὡς αὐτὸς ἔλεγε. καὶ γὰρ ἦν ἐκεῖ περὶ Μισηνοὺς τῷ Μαρίῳ πολυτελὴς οἰκία, τρυφὰς ἔχουσα καὶ διαίτας θηλυτέρας ἢ κατ' ἄνδρα πολέμων (4) τοσούτων καὶ στρατειῶν αὐτουργόν. ταύτην λέγεται μυριάδων ἑπτὰ ἡμίσους Κορνηλία πρίασθαι, χρόνου δ' οὐ πάνυ πολλοῦ <δια>γενομένου Λεύκιος Λεύκολλος ὠνεῖται μυριάδων πεντήκοντα καὶ διακοσίων· οὕτως ταχέως ἀνέδραμεν ἡ πολυτέλεια, καὶ τοσαύτην ἐπίδοσιν (5) τὰ πράγματα πρὸς τρυφὴν ἔλαβεν. οὐ μὴν ἀλλὰ Μάριος φιλοτίμως πάνυ καὶ μειρακιωδῶς ἀποτριβόμενος τὸ γῆρας καὶ τὴν ἀσθένειαν, ὁσημέραι κατέβαινεν εἰς τὸ πεδίον, καὶ μετὰ τῶν νεανίσκων γυμναζόμενος ἐπεδείκνυε τὸ σῶμα κοῦφον μὲν ὅπλοις, ἔποχον δὲ ταῖς ἱππασίαις, καίπερ οὐκ εὐσταλὴς γεγονὼς ἐν γήρᾳ τὸν ὄγκον, ἀλλ' εἰς σάρκα (6) περιπληθῆ καὶ βαρεῖαν ἐνδεδωκώς. ἐνίοις μὲν οὖν ἤρεσκε ταῦτα πράττων, καὶ κατιόντες ἐθεῶντο τὴν φιλοτιμίαν αὐτοῦ καὶ τὰς ἁμίλλας, τοῖς δὲ βελτίστοις ὁρῶσιν οἰκτίρειν ἐπῄει τὴν πλεονεξίαν καὶ τὴν φιλοδοξίαν, ὅτι πλουσιώτατος ἐκ πένητος καὶ μέγιστος ἐκ μικροῦ γεγονώς, ὅρον οὐκ οἶδεν εὐτυχίας, οὐδὲ θαυμαζόμενος ἀγαπᾷ καὶ ἀπολαύων ἐν ἡσυχίᾳ τῶν παρόντων, ἀλλ' ὥσπερ ἐνδεὴς ἁπάντων εἰς Καππαδοκίαν καὶ τὸν Εὔξεινον Πόντον ἄρας ἐκ θριάμβων καὶ δόξης ἐκφέρει τοσοῦτον γῆρας, Ἀρχελάῳ καὶ Νεοπτολέμῳ τοῖς Μιθριδάτου σατράπαις διαμαχούμενος. αἱ δὲ πρὸς ταῦτα τοῦ Μαρίου δικαιολογίαι παντάπασιν ἐφαίνοντο ληρώδεις· ἔφη γὰρ ἐθέλειν τὸν υἱὸν ἀσκῆσαι παρὼν αὐτὸς ἐπὶ στρατείας.

Traduction française :

[34] XXXV. Les peuples de l'Italie étant presque soumis, plusieurs généraux employaient le crédit des orateurs du peuple pour obtenir la conduite de la guerre contre Mithridate, lorsque tout à coup, au grand étonnement de tout le monde, le tribun Sulpicius, homme d'une audace singulière, mit en avant Marius, et le nomma pour aller combattre contre ce prince, avec le titre de proconsul. Le peuple se partagea : les uns approuvèrent le choix du tribun; les autres, appelant Sylla à ce commandement, envoyaient Marius aux bains chauds de Baies, lui conseillant d'y soigner son corps affaibli, comme il le disait lui-même, par la vieillesse et les maladies. Marius avait près de Misène une superbe maison de campagne, où il menait une vie plus délicieuse et plus efféminée qu'il ne convenait à un homme qui, dans un si grand nombre d'expéditions, s'était signalé par tant d'exploits. Cornélie l'acheta, dit-on, soixantequinze mille drachmes, et peu de temps après elle coûta à Lucullus cinq cent mille deux cents drachmes : tant le prix des biens-fonds avait promptement haussé à Rome! tant le luxe y avait fait des progrès rapides! Cependant Marius, par une ambition excusable tout au plus dans un jeune homme, forçant son âge et sa vieillesse, descendait tous les jours au champ de Mars, s'y exerçait avec la jeunesse romaine, montrait un corps souple et léger sous les armes, propre encore à tous les exercices du manége, quoique, devenu replet et pesant dans sa vieillesse, il conservât peu d'activité. Il plut par là à quelques personnes qui allaient exprès au champ de Mars pour assister à ses exercices, et être témoins des efforts qu'il faisait afin de surpasser les autres. Mais les gens sensés voyaient avec pitié cette avarice, ce désir insatiable de gloire, dans un homme qui, de l'état le plus obscur, parvenu au plus haut rang et à la plus grande opulence, ne savait pas se borner dans sa prospérité; qui, pouvant jouir en repos de l'estime et de l'admiration publiques et des biens immenses qu'il possédait, voulait, comme s'il eût manqué de tout, s'en aller, après tant de triomphes et tant de gloire, traîner en Cappadoce et dans le Pont-Euxin les restes languissants de sa vieillesse, pour y combattre les satrapes de Mithridate, Archélaüs et Néoptolème. Il cherchait à se justifier, en disant qu'il voulait former lui-même son fils au métier des armes; mais cette raison même paraissait frivole.





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Dernière mise à jour : 30/08/2007