HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marcellus

Chapitre 21

  Chapitre 21

[21] Τὸν δὲ Μάρκελλον ἀνακαλουμένων τῶν Ῥωμαίων ἐπὶ τὸν ἐγχώριον καὶ σύνοικον πόλεμον, ἐπανερχόμενος τὰ πλεῖστα καὶ κάλλιστα τῶν ἐν Συρακούσαις ἐκίνησεν ἀναθημάτων, ὡς αὐτῷ τε πρὸς τὸν θρίαμβον ὄψις εἴη καὶ <2> τῇ πόλει κόσμος. οὐδὲν γὰρ εἶχεν οὐδ' ἐγίνωσκε πρότερον τῶν κομψῶν καὶ περιττῶν, οὐδ' ἦν ἐν αὐτῇ τὸ χάριεν τοῦτο καὶ γλαφυρὸν ἀγαπώμενον, ὅπλων δὲ βαρβαρικῶν καὶ λαφύρων ἐναίμων ἀνάπλεως οὖσα, καὶ περιεστεφανωμένη θριάμβων ὑπομνήμασι καὶ τροπαίοις, οὐχ ἱλαρὸν οὐδ' <3> ἄφοβον οὐδὲ δειλῶν ἦν θέαμα καὶ τρυφώντων θεατῶν· ἀλλ' ὥσπερ Ἐπαμεινώνδας τὸ Βοιώτιον πεδίον Ἄρεως ὀρχήστραν, Ξενοφῶν δὲ τὴν Ἔφεσον πολέμου ἐργαστήριον, οὕτως ἄν μοι δοκεῖ τις τότε τὴν Ῥώμην κατὰ Πίνδαρον "βαθυπολέμου τέμενος Ἄρεως" προσειπεῖν. <4> διὸ καὶ μᾶλλον εὐδοκίμησε παρὰ μὲν τῷ δήμῳ Μάρκελλος, ἡδονὴν ἐχούσαις καὶ χάριν Ἑλληνικὴν καὶ πιθανότητα διαποικίλας ὄψεσι τὴν πόλιν, παρὰ δὲ τοῖς πρεσβυτέροις <5> Φάβιος Μάξιμος. οὐδὲν γὰρ ἐκίνησε τοιοῦτον οὐδὲ μετήνεγκεν ἐκ τῆς Ταραντίνων πόλεως ἁλούσης, ἀλλὰ τὰ μὲν ἄλλα χρήματα καὶ τὸν πλοῦτον ἐξεφόρησε, τὰ δ' ἀγάλματα μένειν εἴασεν, ἐπειπὼν τὸ μνημονευόμενον· "ἀπολείπωμεν" γὰρ ἔφη "τοὺς θεοὺς τούτους τοῖς Ταραντίνοις <6> κεχολωμένους." Μάρκελλον δ' ᾐτιῶντο, πρῶτον μὲν ὡς ἐπίφθονον ποιοῦντα τὴν πόλιν, οὐ μόνον ἀνθρώπων, ἀλλὰ καὶ θεῶν οἷον αἰχμαλώτων ἀγομένων ἐν αὐτῇ καὶ πομπευομένων, ἔπειθ' ὅτι τὸν δῆμον εἰθισμένον πολεμεῖν γεωργεῖν, τρυφῆς δὲ καὶ ῥᾳθυμίας ἄπειρον ὄντα καὶ κατὰ τὸν Εὐριπίδειον "Ἡρακλέα φαῦλον, ἄκομψον, τὰ μέγιστ' <τε> ἀγαθόν", σχολῆς ἐνέπλησε καὶ λαλιᾶς, περὶ τεχνῶν καὶ τεχνιτῶν ἀστεϊζόμενον καὶ διατρίβοντα πρὸς τούτῳ πολὺ μέρος <7> τῆς ἡμέρας. οὐ μὴν ἀλλὰ τούτοις ἐσεμνύνετο καὶ πρὸς τοὺς Ἕλληνας, ὡς τὰ καλὰ καὶ θαυμαστὰ τῆς Ἑλλάδος οὐκ ἐπισταμένους τιμᾶν καὶ θαυμάζειν Ῥωμαίους διδάξας. [21] XXVIII. Cependant Marcellus fut rappelé pour une guerre que les Romains avaient dans leur pays, et presque à leurs portes : en quittant la Sicile, il emporta de Syracuse tout ce qu'il y avait de plus beau en statues et en tableaux, pour les faire servir d'abord à l'ornement de son triomphe, et ensuite à la décoration de la ville. Rome, à cette époque, n'avait et ne connaissait pas même encore ces curiosités superflues ; on n'y voyait point ces productions de la délicatesse et du goût, aujourd'hui si recherchées. Remplie d'armes enlevées aux Barbares, couronnée des monuments et des trophées et de ses triomphes, elle offrait un spectacle peu agréable, qui ne supposait pas des spectateurs accoutumés au luxe; c'était partout le tableau le plus menaçant. Épaminondas disait de la Béotie qu'elle était le théâtre de Mars; Xénophon appelait la ville d'Éphèse l'arsenal de la guerre; on pouvait de même alors, suivant l'expression de Pindare, appeler Rome le domicile du dieu de la guerre. Aussi Marcellus se rendit-il très agréable au peuple, pour avoir orné la ville de ces ouvrages de l'art, qui, respirant toute la grâce, tout le bon goût des Grecs, étaient, par leur variété, une source de plaisirs continuels. Fabius Maximus, il est vrai, eut pour lui le suffrage des gens les plus âgés, lorsque, maître de Tarente, il ne déplaça, n'emporta aucun de ces ornements, et que, se bornant à prendre l'or et les autres richesses semblables, il laissa les statues à leurs places, en disant ce mot devenu si célèbre : « Laissons aux Tarentins leurs dieux irrités. » Ils reprochaient même à Marcellus, d'abord d'avoir excité contre Rome la haine des autres peuples, lorsqu'il avait mené en triomphe, non seulement les hommes, mais les dieux mêmes captifs; en second lieu d'avoir altéré les moeurs d'un peuple qui, accoutumé à la guerre ou à l'agriculture, ignorant le luxe et la mollesse, était, comme l'Hercule d''Euripide, "Simple, grossier, mais fait pour les plus grandes choses"; et de l'avoir rendu oisif, babillard, parlant sans cesse des arts et des artistes, et perdant à ces entretiens inutiles la plus grande partie de la journée. C'était cependant l'action dont Marcellus se faisait le plus d'honneur, même auprès des Grecs; il se vantait d'avoir enseigné le premier aux Romains à estimer, à admirer ces chefs-d'oeuvre de la Grèce, dont jusqu'alors ils n'avaient pas eu la moindre idée.


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Dernière mise à jour : 23/08/2007