HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Aratus

Chapitre 8

  Chapitre 8

[8] Ἦν δ' οὐ πολὺ διάστημα ἀπὸ τοῦ κήπου πρὸς τὸ τεῖχος καὶ τὸν πύργον, ἐν κύων μέγας ἐφρούρει θηρατικός. αὐτὸς μὲν οὖν οὐκ ᾔσθετο τὴν ἔφοδον, εἴτε φύσει νωθὴς ὢν εἴτε μεθ' ἡμέραν κατάκοπος γεγονώς. τῶν δὲ τοῦ κηπουροῦ κυναρίων κάτωθεν ἐκκαλουμένων αὐτόν, ὑπεφθέγγετο τυφλὸν καὶ ἄσημον τὸ πρῶτον, εἶτα μᾶλλον (2) ἐπέτεινε παρερχομένων· καὶ κατεῖχεν ἤδη πολὺς ὑλαγμὸς τὸ χωρίον, ὥστε τὸν πέραν φύλακα κραυγῇ μεγάλῃ πυνθάνεσθαι τοῦ κυνηγοῦ, πρὸς τίνα τραχέως οὕτως (3) κύων ὑλακτεῖ, καὶ μή τι γίνεται καινότερον. δ' ἀπὸ τοῦ πύργου <πρὸς> αὐτὸν ἀντεφώνησε μηδὲν εἶναι δεινόν, ἀλλὰ τὸν κύνα πρὸς τὸ φῶς τῶν τειχοφυλάκων καὶ τὸν ψόφον τῶν κωδώνων παρωξύνθαι. τοῦτο μάλιστα τοὺς Ἀράτου στρατιώτας ἐπέρρωσεν, οἰομένους τὸν κυνηγὸν ἐπικρύπτειν κοινωνοῦντα τῇ πράξει, εἶναι δὲ πολλοὺς καὶ ἄλλους ἐν (4) τῇ πόλει τοὺς συνεργοῦντας. οὐ μὴν ἀλλὰ τῷ τείχει προσβαλόντων, χαλεπὸς ἦν κίνδυνος καὶ μῆκος ἐλάμβανε, τῶν κλιμάκων κραδαινομένων, εἰ μὴ καθ' ἕνα καὶ σχολαίως ἀναβαίνοιεν· δ' ὥρα κατήπειγεν, ἤδη φθεγγομένων ἀλεκτρυόνων καὶ ὅσον οὔπω τῶν ἐξ ἀγροῦ τι (5) φέρειν εἰωθότων πρὸς ἀγορὰν ἐπερχομένων. διὸ καὶ σπεύδων Ἄρατος ἀνέβαινε, τεσσαράκοντα τῶν πάντων ἀναβεβηκότων πρὸ αὐτοῦ· καὶ προσδεξάμενος ἔτι τῶν κάτωθεν ὀλίγους, ἐπὶ τὴν οἰκίαν τοῦ τυράννου καὶ τὸ στρατήγιον ἀνῆλθεν· ἐνταῦθα γὰρ οἱ μισθοφόροι παρενυκτέρευον. ἄφνω δ' ἐπιπεσὼν αὐτοῖς καὶ συλλαβὼν ἅπαντας, οὐδένα δ' ἀποκτείνας, εὐθὺς διεπέμπετο πρὸς (6) τοὺς φίλους ἀνακαλούμενος ἕκαστον ἀπ' οἰκίας. καὶ συνδραμόντων πανταχόθεν, ἡμέρα μὲν ὑπέλαμπεν ἤδη καὶ τὸ θέατρον ἦν ὄχλου μεστόν, ἔτι πρὸς τὴν ἄδηλον αἰωρουμένων φήμην καὶ σαφὲς οὐδὲν εἰδότων ὑπὲρ τῶν πραττομένων, πρίν γε δὴ προελθὼν κῆρυξ εἶπεν, ὡς Ἄρατος Κλεινίου παρακαλεῖ τοὺς πολίτας ἐπὶ τὴν ἐλευθερίαν. [8] II y avait peu de distance du jardin à la muraille et à la tour, où un grand chien de chasse faisait le guet : cet animal, soit lâcheté naturelle, soit fatigue du jour, ne sentit pas l'approche d'Aratus; mais les chiens du jardinier l'ayant comme provoqué en aboyant d'en bas, il répondit d'abord par un aboi sourd et obscur; et quand les gens d'Ecdélus passèrent devant la tour, il aboya de toute sa force, et fit retentir de ses cris tout le voisinage. La sentinelle placée en avant demanda au veneur, à haute voix, après qui son chien aboyait avec tant de fureur, et s'il n'y avait pas quelque chose de nouveau. Le veneur lui répondit de la tour qu'il n'y avait rien d'inquiétant, que c'étaient les torches des gardes et le son de la clochette qui avaient irrité son chien. Cette réponse encouragea les soldats d'Aratus; ils ne doutèrent pas que le veneur, d'intelligence avec leur chef, n'eût voulu les cacher, et qu'un grand nombre d'habitants ne favorisât leur entreprise. Mais quand ils commencèrent à monter, ils coururent un nouveau danger, et virent que l'affaire allait traîner en longueur, parce que les échelles pliaient, à moins qu'ils ne montassent doucement et l'un après l'autre : cependant l'heure pressait, déjà le chant des coqs se faisait entendre, et l'on allait voir arriver les gens de la campagne qui portaient les denrées au marché. IX. Aratus donc, après s'être fait précéder de quarante de ses soldats, se presse de monter; il attend encore quelques-uns de ceux qui étaient en bas, et marche avec eux sans délai au palais du tyran, dont les gardes passaient la nuit sous les armes; il les charge brusquement, les fait tous prisonniers, sans en tuer un seul, et envoie sur-lechamp presser tous ses amis de sortir de leurs maisons et de venir le joindre. Ils accoururent de tous côtés, comme le jour commençait à paraître; et bientôt le théâtre est rempli d'une multitude considérable qu'un bruit vague avait attirée, et qui ne savait encore rien de certain sur ce qui s'était passé : mais un héraut, s'avançant au milieu de la foule, crie qu'Aratus, fils de Clinias, appelle les citoyens à la liberté.


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Dernière mise à jour : 20/09/2007