[39] Ἀπέβαλον δ' οὖν οἱ Ἀχαιοὶ τὴν Μαντίνειαν, πάλιν
ἑλόντος αὐτὴν τοῦ Κλεομένους, καὶ μάχῃ μεγάλῃ περὶ τὸ
Ἑκατόμβαιον ἡττηθέντες οὕτω κατεπλάγησαν, ὥστε πέμπειν
εὐθὺς ἐφ' ἡγεμονίᾳ τὸν Κλεομένη καλοῦντες (2) εἰς Ἄργος. ὁ δ'
Ἄρατος ὡς ᾔσθετο βαδίζοντα καὶ περὶ Λέρναν ὄντα μετὰ τῆς
δυνάμεως, φοβηθεὶς ἀπέστελλε πρέσβεις τοὺς ἀξιοῦντας, ὡς
παρὰ φίλους καὶ συμμάχους αὐτὸν ἥκειν μετὰ τριακοσίων· εἰ δ'
ἀπιστεῖ, λαβεῖν (3) ὁμήρους. ταῦθ' ὕβριν εἶναι καὶ χλευασμὸν
αὑτοῦ φήσας ὁ Κλεομένης ἀνέζευξεν, ἐπιστολὴν γράψας τοῖς
Ἀχαιοῖς, ἐγκλήματα πολλὰ κατὰ τοῦ Ἀράτου καὶ διαβολὰς
ἔχουσαν· γέγραφε δὲ κἀκεῖνος ἐπιστολὰς κατὰ τοῦ
Κλεομένους, καὶ ἐφέροντο λοιδορίαι καὶ βλασφημίαι, μέχρι
γάμων καὶ γυναικῶν ἀλλήλους κακῶς λεγόντων.
(4) Ἐκ τούτου κήρυκα πέμψας ὁ Κλεομένης πόλεμον
προεροῦντα τοῖς Ἀχαιοῖς, μικροῦ μὲν ἔλαθε τὴν Σικυωνίων
πόλιν ἁρπάσας διὰ προδοσίας, ἐγγύθεν δ' ἀποτραπεὶς Πελλήνῃ
προσέβαλε, καὶ τοῦ στρατηγοῦ τῶν Ἀχαιῶν ἐκπεσόντος ἔσχε
τὴν πόλιν· ὀλίγῳ δ' ὕστερον καὶ Φενεὸν (5) ἔλαβε καὶ
Πεντέλειον. εἶτ' εὐθὺς Ἀργεῖοι προσεχώρησαν αὐτῷ, καὶ
Φλιάσιοι φρουρὰν ἐδέξαντο, καὶ ὅλως οὐδὲν ἔτι τῶν ἐπικτήτων
βέβαιον ἦν τοῖς Ἀχαιοῖς, ἀλλὰ θόρυβος πολὺς ἄφνω
περιειστήκει τὸν Ἄρατον, ὁρῶντα τὴν Πελοπόννησον
κραδαινομένην καὶ τὰς πόλεις ἐξανισταμένας ὑπὸ τῶν
νεωτεριζόντων πανταχόθεν.
| [39] XLV.
Cléomène enleva donc une seconde fois Mantinée aux Achéens, qui, défaits ensuite
dans un grand combat auprès d'Hécatombéon, en furent si consternés, qu'ils
députèrent sur-le-champ vers Cléomène, pour le prier de venir prendre à Argos le
commandement des troupes. Dès qu'Aratus fut informé que ce prince arrivait, et
qu'il était déjà près de Lerne avec son armée, il fut tellement effrayé, qu'il lui envoya
des ambassadeurs pour l'engager à ne venir qu'avec trois cents hommes comme vers
des amis et des alliés, ou de prendre des otages s'il se défiait des Achéens. Cléomène
répondit aux ambassadeurs que la demande d'Aratus était une moquerie et une
insulte; et étant retourné sur ses pas, il envoya aux Achéens une lettre pleine de
reproches et d'invectives contre Aratus. Celui-ci, de son côté, écrivit pour se plaindre
de Cléomène; et ils s'oublièrent tellement l'un et l'autre dans ces imputations
réciproques, qu'ils ne rougirent pas de diffamer leurs mariages et de déshonorer
leurs femmes. Cléomène envoya un héraut déclarer la guerre aux Achéens, et il fut
sur le point de leur enlever Sicyone par trahison; mais le projet ayant échoué, il alla
attaquer Pallène, dont il se rendit maître après avoir obligé le commandant des
Achéens d'en sortir. Bientôt après, les villes de Phénée et de Pentélie étant tombées
sous sa puissance, les Argiens embrassèrent son parti; les Phliasiens reçurent
garnison, et déjà les Achéens n'avaient plus rien d'assuré de leurs conquêtes. Aratus
troublé ne savait quel parti prendre, en voyant le Péloponèse si agité, et les villes se
soulever par les intrigues de ceux qui désiraient des nouveautés.
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