HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies d'Agis et de Cléomène

Chapitre 58

  Chapitre 58

[58] 37. Ἐπεὶ δ' ἔδοξε ταῦτα καὶ κατὰ τύχην Πτολεμαῖος εἰς Κάνωβον ἐξώρμησε, πρῶτον μὲν διέδωκαν λόγον, ὡς παραλύοιτο τῆς φυλακῆς ὑπὸ τοῦ βασιλέως· (2) ἔπειτ' ἔκ τινος ἔθους βασιλικοῦ τοῖς μέλλουσιν ἐξ εἱρκτῆς ἀπολύεσθαι δείπνου τε πεμπομένου καὶ ξενίων, οἱ φίλοι πολλὰ τοιαῦτα τῷ Κλεομένει παρασκευάσαντες ἔξωθεν εἰσέπεμψαν, ἐξαπατῶντες τοὺς φύλακας, οἰομένους ὑπὸ (3) τοῦ βασιλέως ἀπεστάλθαι. καὶ γὰρ ἔθυε καὶ μετεδίδου τούτων ἀφθόνως αὐτοῖς, καὶ ἐπιθεὶς στεφάνους καὶ (4) κατακλιθεὶς εἱστιᾶτο μετὰ τῶν φίλων. λέγεται δὲ τάχιον διεγνώκει πρὸς τὴν πρᾶξιν ὁρμῆσαι, συναισθόμενος οἰκέτην ἕνα τῶν συνειδότων τὴν πρᾶξιν ἔξω παρὰ γυναικὶ (5) κεκοιμημένον ἧς ἤρα· καὶ φοβηθεὶς μήνυσιν, ἐπειδὴ μέσον ἡμέρας ἦν καὶ τοὺς φύλακας ᾔσθετο καθεύδοντας ὑπὸ τῆς μέθης, ἐνδυσάμενος τὸν χιτῶνα καὶ τὴν ῥαφὴν ἐκ τοῦ δεξιοῦ παραλυσάμενος ὤμου, γυμνῷ τῷ ξίφει μετὰ τῶν φίλων ἐξεπήδησεν ἐνεσκευασμένων ὁμοίως, δεκα(6)τριῶν ὄντων. Ἱππίτας δὲ χωλὸς ὢν τῇ μὲν πρώτῃ συνεξέπεσεν ὁρμῇ προθύμως, ὡς δ' ἑώρα σχολαίτερον πορευομένους δι' αὐτόν, ἐκέλευσεν ἀνελεῖν καὶ μὴ διαφθείρειν τὴν (7) πρᾶξιν, ἄχρηστον ἄνθρωπον περιμένοντας. ἔτυχε δὲ τῶν Ἀλεξανδρέων τις ἵππον ἄγων παρὰ τὰς θύρας· τοῦτον ἀφελόμενοι καὶ τὸν Ἱππίταν ἀναβαλόντες, ἐφέροντο δρόμῳ διὰ τῶν στενωπῶν καὶ παρεκάλουν τὸν ὄχλον ἐπὶ (8) τὴν ἐλευθερίαν. τοῖς δὲ τοσοῦτον ὡς ἔοικεν ἀλκῆς μετῆν, ὅσον ἐπαινεῖν καὶ θαυμάζειν τὴν τοῦ Κλεομένους τόλμαν, (9) ἀκολουθεῖν δὲ καὶ βοηθεῖν οὐδεὶς ἐθάρρει. τὸν μὲν οὖν τοῦ Χρυσέρμου Πτολεμαῖον ἐκ τῆς αὐλῆς ἐξιόντα τρεῖς εὐθὺς προσπεσόντες ἀπέκτειναν· ἑτέρου δὲ Πτολεμαίου τοῦ φυλάσσοντος τὴν πόλιν ἐλαύνοντος ἅρματι πρὸς αὐτούς, ὁρμήσαντες ἐναντίοι τοὺς μὲν ὑπηρέτας καὶ δορυφόρους διεσκέδασαν, αὐτὸν δὲ κατασπάσαντες ἀπὸ (10) τοῦ ἅρματος ἀπέκτειναν. εἶτα πρὸς τὴν ἄκραν ἐχώρουν, ἀναρρῆξαι διανοούμενοι τὸ δεσμωτήριον καὶ χρήσασθαι (11) τῷ πλήθει τῶν δεδεμένων. ἔφθασαν δὲ φραξάμενοι καλῶς οἱ φύλακες, ὥστε καὶ ταύτης ἀποκρουσθέντα τῆς πείρας τὸν Κλεομένη διαφέρεσθαι καὶ πλανᾶσθαι κατὰ τὴν πόλιν, οὐδενὸς αὐτῷ προσχωροῦντος, ἀλλὰ φευγόντων καὶ φο(12)βουμένων ἁπάντων. οὕτως οὖν ἐπιστὰς καὶ πρὸς τοὺς φίλους εἰπών "οὐδὲν ἦν ἄρα θαυμαστὸν ἄρχειν γυναῖκας ἀνθρώπων φευγόντων τὴν ἐλευθερίαν", παρεκάλεσε (13) πάντας ἀξίως αὐτοῦ καὶ τῶν πεπραγμένων τελευτᾶν. καὶ πρῶτος μὲν Ἱππίτας ὑπὸ τῶν νεωτέρων τινὸς ἐπλήγη δεηθείς, ἔπειτα τῶν ἄλλων ἕκαστος εὐκόλως καὶ ἀδεῶς ἑαυτὸν ἀποσφάττει, πλὴν Παντέως τοῦ πρώτου Μεγάλην πόλιν καταλαβόντος. τοῦτον δὲ κάλλιστον ὥρᾳ καὶ πρὸς τὴν ἀγωγὴν εὐφυέστατον τῶν νέων γενόμενον ἐρώμενον ἐσχηκὼς βασιλεὺς ἐκέλευσεν, ὅταν αὐτόν τε (15) καὶ τοὺς ἄλλους ἴδῃ πεπτωκότας, οὕτω τελευτᾶν. ἤδη δὲ κειμένων ἁπάντων, ἐπιπορευόμενος Παντεὺς καὶ τῷ ξιφιδίῳ παραπτόμενος καθ' ἕκαστον ἀπεπειρᾶτο, μή τις (16) διαλανθάνοι ζῶν. ἐπεὶ δὲ καὶ τὸν Κλεομένη νύξας παρὰ τὸ σφυρὸν εἶδε συστρέψαντα τὸ πρόσωπον, ἐφίλησεν αὐτόν, εἶτα παρεκάθισε· καὶ τέλος ἔχοντος ἤδη, περιβαλὼν τὸν νεκρὸν ἑαυτὸν ἐπικατέσφαξε. [58] LXVIII. Ils s'arrêtèrent à ce parti; et Ptolémée étant allé par hasard à Canope, ils firent courir le bruit dans Alexandrie que le roi devait les mettre en liberté; ensuite, d'après l'usage où sont les rois d'Égypte quand ils veulent élargir un prisonnier, de lui envoyer la veille un souper et des présents, les amis de Cléomène préparèrent en dehors un grand festin qu'ils lui envoyèrent en trompant ses gardes, à qui ils firent croire que c'était de la part du roi. Cléomène offrit un sacrifice, distribua aux gardes une grande partie des viandes qu'on lui avait envoyées; et se mettant à table, la tête couronnée de fleurs, il fit bonne chère avec ses amis. Il fut obligé, dit-on, de prévenir l'heure convenue pour l'exécution du projet, parce qu'il sut qu'un domestique qui était du secret était sorti pour aller voir une femme qu'il aimait. Il craignit d'être découvert; et voyant, sur le midi, ses gardes plongés dans le vin et dans le sommeil, il se revêtit de sa cotte d'armes, dont il avait décousu la manche droite, et sortit, l'épée nue à la main, avec ses amis, tous équipés de même, au nombre de treize. Hippotas, l'un deux, quoique boiteux, marcha d'abord assez vite; mais ensuite s'apercevant que ses compagnons ralentissaient leur pas pour l'attendre, il leur dit de le tuer, afin de ne pas manquer leur entreprise pour un homme que sa faiblesse leur rendait inutile. Par bonheur, ils virent passer à cheval, près de la maison, un homme de la ville : ils prirent le cheval, et l'ayant donné à Hippotas, ils coururent dans les rues d'Alexandrie, appelant le peuple à la liberté. Mais toute la force des Alexandrins se borna à louer, à admirer l'audace de Cléomène, et pas un n'eut le courage de lui donner le moindre secours. Trois des amis de Cléomène ayant rencontré Ptolémée, fils de Chryserme, qui sortait du palais, ils se jetèrent sur lui et le massacrèrent. Un autre Ptolémée, qui était préposé à la garde de la ville, marchait contre eux, monté sur un char; ils vont droit à lui, écartent ses domestiques et ses gardes, et le précipitant à bas de son char, ils le tuent sur la place. Ils marchent de là vers la citadelle, dans le dessein de briser les portes de la prison, et de prendre avec eux les prisonniers qui y étaient enfermés en grand nombre. Mais les geôliers les avaient prévenus, et les portes étaient si bien fermées, que Cléomène, forcé d'abandonner cette entreprise, erra de tous côtés dans la ville, sans que personne vînt se joindre à lui; tout le monde fuyait à sa rencontre, saisi de frayeur. LXIX. Cléomène, perdant toute espérance, dit à ses amis : "Il ne faut pas s'étonner que des femmes commandent à des hommes qui fuient ainsi la liberté". Il les exhorta tous à mourir avec un courage digne de leurs exploits. Hippotas obtint par ses prières qu'un des plus jeunes de la troupe le tuerait le premier; les autres se tuèrent eux-mêmes sans effort et sans crainte, à l'exception de Pantéas, celui qui était entré le premier dans Mégalopolis : c'était un jeune homme d'une grande beauté, et le plus heureusement né pour la discipline des Spartiates; le roi, qui avait eu pour lui l'amitié la plus tendre, lui avait dit que lorsqu'il le verrait tomber mort, lui et tous les autres, il se tuât le dernier. Quand Pantéas les vit tous étendus par terre, il les visita l'un après l'autre, et les sonda avec la pointe de son épée, pour s'assurer s'il n'y en avait pas quelqu'un qui fût encore en vie. Lorsqu'il piqua Cléomène au talon, il aperçut un mouvement de contraction sur son visage; alors il le baisa, s'assit auprès de lui, et, après l'avoir vu expirer, il l'embrassa et se tua sur son corps.


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Dernière mise à jour : 20/09/2007