HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies d'Agis et de Cléomène

Chapitre 54

  Chapitre 54

[54] 33. μὲν οὖν πρεσβύτερος Πτολεμαῖος πρὶν ἐκτελέσαι τῷ Κλεομένει τὴν ἔκπεμψιν ἐτελεύτησε· τῆς δὲ βασιλείας εὐθὺς εἰς πολλὴν ἀσέλγειαν καὶ παροινίαν καὶ γυναικοκρασίαν ἐκπεσούσης, ἠμελεῖτο καὶ τὰ τοῦ (2) Κλεομένους. μὲν γὰρ βασιλεὺς αὐτὸς οὕτω διέφθαρτο τὴν ψυχὴν ὑπὸ γυναικῶν καὶ πότων, ὥσθ', ὁπότε νήφοι μάλιστα καὶ σπουδαιότατος αὑτοῦ γένοιτο, τελετὰς τελεῖν καὶ τύμπανον ἔχων ἐν τοῖς βασιλείοις ἀγείρειν, τὰ δὲ μέγιστα τῆς ἀρχῆς πράγματα διοικεῖν Ἀγαθόκλειαν τὴν ἐρωμένην τοῦ βασιλέως καὶ τὴν ταύτης μητέρα καὶ πορνοβοσκὸν Οἰνάνθην. ὅμως δ' οὖν ἔδοξέ τις ἐν ἀρχῇ καὶ τοῦ Κλεομένους χρεία γεγονέναι. δεδιὼς γὰρ Μάγαν τὸν ἀδελφὸν Πτολεμαῖος, ὡς ἰσχύοντα διὰ τῆς μητρὸς ἐν τῷ στρατιωτικῷ, τὸν Κλεομένη προσελάμβανε καὶ μετεδίδου τῶν ἀπορρήτων συνεδρίων, (4) βουλευόμενος ἀνελεῖν τὸν ἀδελφόν. δέ, καίπερ ἁπάντων τοῦτο πράττειν κελευόντων, μόνος ἀπηγόρευσεν, εἰπὼν ὡς μᾶλλον, εἰ δυνατὸν ἦν, ἔδει φῦσαι τῷ βασιλεῖ πλείονας ἀδελφοὺς πρὸς ἀσφάλειαν καὶ διαμονὴν (5) τῶν πραγμάτων. Σωσιβίου δὲ τοῦ πλεῖστον ἐν τοῖς φίλοις δυναμένου φήσαντος οὐκ εἶναι τὰ τῶν μισθοφόρων αὐτοῖς βέβαια τοῦ Μάγα ζῶντος, ἀμελεῖν ἐκέλευεν (6) Κλεομένης ἕνεκά γε τούτου· πλείους γὰρ τρισχιλίους τῶν ξένων εἶναι Πελοποννησίους, προσέχοντας αὐτῷ κἂν μόνον νεύσῃ προθύμως μετὰ τῶν ὅπλων παρεσομένους. (7) οὗτος λόγος τότε μὲν οὐ μικρὰν τῷ Κλεομένει καὶ πίστιν εὐνοίας καὶ δόκησιν ἰσχύος προσέθηκεν, ὕστερον δέ, τοῦ Πτολεμαίου τῆς ἀσθενείας ἐπιτεινούσης τὴν δειλίαν, καὶ καθάπερ εἴωθεν ἐν τῷ μηδὲν φρονεῖν, τοῦ πάντα δεδοικέναι καὶ πᾶσιν ἀπιστεῖν ἀσφαλεστάτου δοκοῦντος εἶναι, φοβερὸν ἐποίει τὸν Κλεομένη τοῖς αὐλικοῖς, ὡς ἰσχύοντα (8) παρὰ τοῖς ξένοις· καὶ πολλῶν ἦν ἀκούειν λεγόντων ὅτι "οὗτος λέων ἐν τούτοις τοῖς προβάτοις ἀναστρέφεται". τῷ γὰρ ὄντι τοιοῦτον διέφαινεν ἦθος ἐν τοῖς βασιλικοῖς, ὑποβλέπων ἀτρέμα καὶ παρεπισκοπῶν τὰ πραττόμενα. [54] LXIV. Mais le vieux Ptolémée étant mort avant qu'il eût accompli la promesse qu'il avait faite à Cléomène de le renvoyer en Grèce, et la cour étant tombée, après sa mort, dans la dissolution, l'intempérance et la domination des femmes, les intérêts de Cléomène furent aussi négligés que toutes les autres affaires. Le nouveau roi était tellement corrompu par l'amour des femmes et du vin, que, dans ses moments même de sobriété et de raison, il passait son temps à célébrer des fêtes, à courir dans son palais pour rassembler ses gens au son du tambour, tandis qu'il abandonnait les affaires les plus importantes à sa maîtresse Agathoclée, à la mère de cette courtisane, et au ministre infâme de ses plaisirs, nommé Énanthès. Cependant, à son avénement au trône, il avait paru vouloir se servir de Cléomène : comme il craignait Magas son frère, à qui la faveur de sa mère donnait un grand crédit auprès des gens de guerre, il approcha Cléomène de sa personne, et l'admit aux conseils secrets qu'il tenait pour chercher les moyens de faire périr Magas. Tous ses courtisans l'excitaient à s'en défaire. Cléomène seul fut d'un avis contraire, et ne craignit pas de dire qu'il faudrait, s'il était possible, donner au roi plusieurs frères, pour la sûreté de sa personne et pour partager avec lui l'administration des affaires. Sosibius, celui des amis de Ptolémée qui avait le plus de crédit, fit observer que tant que Magas serait en vie, on ne pouvait compter sur les soldats mercenaires. « Soyez tranquille à cet égard, répliqua Cléomène; il y a, dans ces troupes étrangères, plus de trois mille Péloponésiens qui me sont dévoués, et qui, au premier signal que je leur donnerai, viendront en armes recevoir mes ordres. » Cette réponse donna d'abord une grande idée de la puissance de Cléomène et de son attachement pour le roi : mais dans la suite la faiblesse de Ptolémée ayant augmenté sa méfiance, et, comme il est ordinaire aux esprits faibles, le parti de tout craindre et de tout suspecter lui paraissant le plus sûr, cette même parole, en faisant connaître le crédit de Cléomène sur les soldats étrangers, le rendit redoutable aux courtisans ; plusieurs même d'entre eux disaient que c'était un lion dans un troupeau de brebis. Il est vrai que ses manières lui en donnaient l'air, au milieu de ces officiers du roi qu'il regardait d'un visage ferme, observant avec soin tout ce qu'ils faisaient.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 20/09/2007