| [23] 2. Οὐκ ἤρεσκε μὲν οὖν αὐτῷ τὰ κατὰ τὴν πόλιν, 
ἀπραγμοσύνῃ καὶ ἡδονῇ κατακεκηλημένων τῶν πολιτῶν, καὶ 
τοῦ βασιλέως πάντα τὰ πράγματα χαίρειν ἐῶντος, εἰ μηδεὶς 
αὐτὸν ἐνοχλοίη σχολάζειν ἐν ἀφθόνοις καὶ τρυφᾶν 
βουλόμενον, ἀμελουμένων δὲ τῶν κοινῶν, κατ' ἰδίαν ἑκάστου 
πρὸς αὑτὸν ἕλκοντος τὸ κερδαλέον· ἀσκήσεως δὲ καὶ 
σωφροσύνης νέων καὶ καρτερίας καὶ ἰσότητος οὐδ' ἀσφαλὲς ἦν, 
<διὰ> τοῦτο τῶν περὶ Ἆγιν ἀπολωλότων, (2) μνημονεύειν. 
λέγεται δὲ καὶ λόγων φιλοσόφων τὸν Κλεομένη μετασχεῖν ἔτι 
μειράκιον ὄντα, Σφαίρου τοῦ Βορυσθενίτου παραβάλλοντος εἰς 
τὴν Λακεδαίμονα καὶ περὶ τοὺς νέους καὶ τοὺς ἐφήβους οὐκ (3) 
ἀμελῶς διατρίβοντος. ὁ δὲ Σφαῖρος ἐν τοῖς πρώτοις ἐγεγόνει 
τῶν Ζήνωνος τοῦ Κιτιέως μαθητῶν, καὶ τοῦ Κλεομένους ἔοικεν 
ἀγαπῆσαί τε τῆς φύσεως τὸ ἀνδρῶ(4)δες καὶ προσεκκαῦσαι τὴν 
φιλοτιμίαν. Λεωνίδαν μὲν γὰρ τὸν παλαιὸν λέγουσιν 
ἐπερωτηθέντα, ποῖός τις αὐτῷ φαίνεται ποιητὴς γεγονέναι 
Τυρταῖος, εἰπεῖν· "ἀγαθὸς (5) νέων ψυχὰς κακκανῆν." 
ἐμπιπλάμενοι γὰρ ὑπὸ τῶν ποιημάτων ἐνθουσιασμοῦ παρὰ τὰς 
μάχας ἠφείδουν (6) ἑαυτῶν. ὁ δὲ Στωϊκὸς λόγος ἔχει τι πρὸς τὰς 
μεγάλας φύσεις καὶ ὀξείας ἐπισφαλὲς καὶ παράβολον, βαθεῖ δὲ 
καὶ πράῳ κεραννύμενος ἤθει μάλιστ' εἰς τὸ οἰκεῖον ἀγαθὸν 
ἐπιδίδωσιν.
 | [23] Rien ne lui semblait plus beau que de voir ses concitoyens 
se soumettre volontairement à son autorité ; mais il croyait aussi qu'il 
était beau de forcer leur résistance, et de leur faire embrasser malgré eux ce qui leur 
était le plus utile. Il était mécontent de voir dans Sparte les citoyens amollis par 
l'oisiveté et par les plaisirs; le roi, abandonnant tout soin des affaires, se borner à 
n'être pas troublé dans la jouissance des délices et des voluptés; les intérêts du public 
entièrement négligés, et chaque particulier attirant à soi tout le profit qu'il pouvait 
faire. L'exemple d'Agis montrait ce qu'il y avait à craindre à vouloir seulement parler 
d'exercer les jeunes gens, de les former à la tempérance, à l'égalité, à la patience dans 
les maux. Cléomène avait eu, dit-on, dans sa première jeunesse, quelque teinture de 
philosophie, lorsque Sphérus, du Borysthène, passa quelque temps à 
Lacédémone, et mit ses soins à instruire les plus jeunes des Spartiates, et ceux qui 
étaient déjà dans l'adolescence. Sphérus avait été un des disciples les plus distingués 
de Zénon de Citium. Le caractère mâle qu'il remarqua dans Cléomène lui inspira de 
l'affection pour ce jeune homme, et il se plut à enflammer encore le désir de gloire 
qui lui était naturel. On demandait à l'ancien Léonidas ce qu'il pensait du poète 
Tyrtée : « Je le crois propre, répondit-il, à inspirer de l'ardeur aux jeunes gens. Ses 
poésies les pénètrent d'un sentiment si vif d'enthousiasme, que dans les combats ils 
affrontent sans ménagement les plus grands dangers. » Ainsi la philosophie 
stoïcienne a cela de dangereux, qu'elle porte à la témérité les âmes grandes et 
généreuses ; mais quand elle trouve un caractère doux et modéré, elle y produit tout 
ce qu'elle a de meilleurs fruits. 
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