[16] Ὁ γὰρ Ἀγησίλαος ἐφορεύων, ἀπηλλαγμένος οἷς
ταπεινὸς ἦν πρότερον, οὐδενὸς ἐφείδετο φέροντος ἀργύριον
ἀδικήματος, ἀλλὰ <καὶ> μῆνα τρισκαιδέκατον, οὐκ ἀπαιτούσης
τότε τῆς περιόδου, παρὰ τὴν νενομισμένην τάξιν τῶν χρόνων
ἐνέβαλε τοῖς τέλεσι καὶ παρέπραττε. (2) δεδιὼς δὲ τοὺς
ἀδικουμένους καὶ μισούμενος ὑπὸ πάντων, ἔτρεφε
μαχαιροφόρους καὶ φυλαττόμενος ὑπὸ τού(3)των κατέβαινεν
εἰς τὸ ἀρχεῖον. καὶ τῶν βασιλέων τοῦ μὲν ὅλως καταφρονεῖν,
τὸν δ' Ἆγιν ἐβούλετο δοκεῖν διὰ τὴν συγγένειαν μᾶλλον ἢ διὰ
τὴν βασιλείαν ἔν τινι τιμῇ τίθεσθαι. διέδωκε δὲ λόγον ὡς καὶ
αὖθις ἐφορεύσων.
(4) Διὸ καὶ θᾶσσον ἀποκινδυνεύσαντες οἱ ἐχθροὶ καὶ
συστάντες ἐκ Τεγέας ἀναφανδὸν τὸν Λεωνίδαν ἐπὶ τὴν ἀρχὴν
κατήγαγον, ἡδέως καὶ τῶν πολλῶν θεασαμένων· ὠργίζοντο
γὰρ πεφενακισμένοι, τῆς χώρας μὴ νεμηθείσης. (5) τὸν μὲν οὖν
Ἀγησίλαον ὁ υἱὸς Ἱππομέδων, δεόμενος τῶν πολιτῶν καὶ πᾶσι
προσφιλὴς ὢν δι' ἀνδραγαθίαν, ὑπεξ(6)ήγαγε καὶ διέσωσε· τῶν
δὲ βασιλέων ὁ μὲν Ἆγις ἐπὶ τὴν Χαλκίοικον κατέφυγεν, ὁ δὲ
Κλεόμβροτος εἰς τὸ τοῦ (7) Ποσειδῶνος ἱερὸν ἐλθὼν ἱκέτευε· καὶ
γὰρ ἐδόκει τούτῳ μᾶλλον ὁ Λεωνίδας χαλεπὸς εἶναι, καὶ παρεὶς
τὸν Ἆγιν ἐπὶ τοῦτον ἀνέβη στρατιώτας ἔχων, καὶ κατηγόρει μετ'
ὀργῆς, ὅτι γαμβρὸς ὢν ἐπεβούλευσεν αὐτῷ καὶ τὴν βασιλείαν
ἀφείλετο καὶ συνεξέβαλε τῆς πατρίδος.
| [16] Agésilas, qui était toujours éphore,
délivré de la crainte qui le rendait auparavant si bas, ne rougit plus d'aucun
crime qui pouvait lui procurer de l'argent. Il ajouta un treizième mois à l'année,
quoique la période des temps ne l'exigeât pas, et même contre l'ordre des révolutions
célestes, pour faire payer les impôts à raison de treize mois. La crainte du
ressentiment de ceux que blessait cette injustice, et la haine générale dont il devint
l'objet, le déterminèrent à prendre des satellites, dont il se faisait escorter quand il
allait au sénat. Des deux rois, il n'avait pour l'un que du mépris; et l'autre, il
voulait faire croire que s'il lui conservait quelques égards, c'était moins pour sa
dignité qu'à cause de la parenté qui les unissait. Le bruit qu'il fit répandre qu'il serait
continué dans la charge d'éphore l'année suivante, ayant fait sentir à ses ennemis tout
le danger qui les menaçait, ils se liguèrent promptement ensemble, et ramenèrent
publiquement de Tégée Léonidas, pour le remettre sur le trône. Le peuple vit avec
plaisir ce nouveau changement, irrité d'avoir été dupe dans le partage des terres
qu'on lui avait promis. Agésilas dut la vie à son fils Hippomédon, qui, généralement
aimé pour sa valeur, obtint, par ses prières, la liberté d'emmener son père hors de la
ville. Des deux rois, Agis se réfugia dans le temple de Minerve Chalcioecos, et
Cléombrote dans celui de Neptune. C'était surtout à ce dernier qu'en voulait
Léonidas; car, laissant Agis pour le moment, il alla d'abord à Cléombrote, suivi d'une
troupe de soldats, et lui reprocha, d'un ton plein de colère, que, sans respect pour sa
qualité de beau-père, il s'était déclaré contre lui, l'avait privé du trône et chassé de sa
patrie.
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