[0] ΑΙΤΙΑ ΡΩΜΑΙΚΑ.
1. Διὰ τί τὴν γαμουμένην ἅπτεσθαι πυρὸς καὶ ὕδατος κελεύουσι;
Πότερον τούτων ὡς ἐν στοιχείοις καὶ ἀρχαῖς τὸ μὲν ἄρρεν ἐστὶ τὸ δὲ θῆλυ,
καὶ τὸ μὲν ἀρχὰς κινήσεως ἐνίησι τὸ δ´ ὑποκειμένου καὶ ὕλης δύναμιν· ἢ
διότι τὸ πῦρ καθαίρει καὶ τὸ ὕδωρ ἁγνίζει, δεῖ δὲ καθαρὰν καὶ ἁγνὴν
διαμένειν τὴν γαμηθεῖσαν; Ἢ ὅτι, καθάπερ τὸ πῦρ χωρὶς ὑγρότητος ἄτροφόν
ἐστι καὶ ξηρὸν τὸ δὲ ὕδωρ ἄνευ θερμότητος ἄγονον καὶ ἀργόν, οὕτω καὶ τὸ
ἄρρεν ἀδρανὲς καὶ τὸ θῆλυ χωρὶς ἀλλήλων, ἡ δὲ σύνοδος ἀμφοῖν ἐπιτελεῖ τοῖς
γήμασι τὴν συμβίωσιν, ἣν οὐκ ἀπολειπτέον καὶ κοινωνητέον ἁπάσης τύχης, κἂν
ἄλλου μηδενὸς ἢ πυρὸς καὶ ὕδατος μέλλωσι κοινωνεῖν ἀλλήλοις;
2. Διὰ τί οὐ πλείονας οὐδ´ ἐλάττονας ἀλλὰ πέντε λαμπάδας ἅπτουσιν ἐν τοῖς
γάμοις, ἃς κηρίωνας ὀνομάζουσιν;
Πότερον, ὡς Βάρρων ἔλεγεν, ὅτι τῶν στρατηγῶν τρισὶ χρωμένων, σὺν τοῖς
ἀγορανόμοις πλείονας, παρὰ δὲ τῶν ἀγορανόμων ἅπτουσι τὸ πῦρ οἱ γαμοῦντες;
Ἢ διότι πλείοσι χρωμένων ἀριθμοῖς πρός τε τὰ ἄλλα βελτίων καὶ τελειότερος
ὁ περιττὸς ἐνομίζετο καὶ πρὸς γάμον ἁρμοδιώτερος; Ὁ γὰρ ἄρτιος διάστασίν
τε δέχεται καὶ τὸ ἴσον αὐτοῦ μάχιμόν ἐστι καὶ ἀντίπαλον, ὁ δὲ περιττὸς οὐ
δύναται διασχισθῆναι παντάπασιν, ἀλλ´ ὑπολείπει τι κοινὸν ἀεὶ μεριζόμενος.
Τοῦ δὲ περιττοῦ μάλιστα γαμήλιος ἡ πεντάς ἐστι· τὰ γὰρ τρία πρῶτος
περιττὸς καὶ τὰ δύο πρῶτος ἄρτιος· ἐκ δὲ τούτων ὥσπερ ἄρρενος καὶ θήλεος ἡ
πεντὰς μέμικται. Ἢ μᾶλλον, ἐπεὶ τὸ φῶς γενέσεώς ἐστι σημεῖον, γυνὴ δ´ ἄχρι
πέντε τίκτειν ὁμοῦ τὰ πλεῖστα πέφυκε, τοσαύταις χρῶνται λαμπάσιν; Ἢ ὅτι
πέντε δεῖσθαι θεῶν τοὺς γαμοῦντας οἴονται, Διὸς τελείου καὶ Ἥρας τελείας
καὶ Ἀφροδίτης καὶ Πειθοῦς, ἐπὶ πᾶσι δ´ Ἀρτέμιδος, ἣν ταῖς λοχείαις καὶ
ταῖς ὠδῖσιν αἱ γυναῖκες ἐπικαλοῦνται;
3. Διὰ τί, πολλῶν ὄντων ἐν Ῥώμῃ ναῶν Ἀρτέμιδος, εἰς μόνον τὸν ἐν τῷ
καλουμένῳ Πατρικίῳ στενωπῷ ἄνδρες οὐκ εἰσίασιν;
Ἦ διὰ τὸν λεγόμενον μῦθον; Γυναῖκα γὰρ αὐτόθι τὴν θεὸν σεβομένην
βιαζόμενός τις ὑπὸ τῶν κυνῶν διεσπάσθη, καὶ ἀπὸ τούτου δεισιδαιμονίας
γενομένης ἄνδρες οὐκ εἰσίασι.
4. Διὰ τί τοῖς ἄλλοις Ἀρτεμισίοις ἐπιεικῶς ἐλάφων κέρατα προσπατταλεύουσι,
τῷ δ´ ἐν Ἀβεντίνῳ βοῶν;
Ἦ τοῦ παλαιοῦ συμπτώματος ἀπομνημονεύοντες; Λέγεται γὰρ ἐν Σαβίνοις
Ἄντρωνι Κορατίῳ βοῦς ἐκπρεπὴς ὄψει καὶ μεγέθει διαφέρουσα τῶν ἄλλων
γενέσθαι· μάντεως δέ τινος αὐτῷ φράσαντος, ὅτι τοῦ καθιερεύσαντος Ἀρτέμιδι
τὴν βοῦν ἐκείνην ἐν Ἀβεντίνῳ πέπρωται μεγίστην γενέσθαι καὶ βασιλεῦσαι τῆς
Ἰταλίας ἁπάσης τὴν πόλιν, ἐλθεῖν μὲν εἰς Ῥώμην τὸν ἄνθρωπον ὡς θύσοντα τὴν
βοῦν· οἰκέτου δὲ κρύφα τῷ βασιλεῖ Σερουίῳ τὸ μάντευμα φράσαντος ἐκείνου δὲ
Κορνηλίῳ τῷ ἱερεῖ, προστάξαι τὸν Κορνήλιον τῷ Ἄντρωνι λούσασθαι πρὸ τῆς
θυσίας ἀπὸ τοῦ Θύμβρεως· νενομίσθαι γὰρ οὕτω τοὺς καλλιεροῦντας. Ἐκεῖνον
μὲν οὖν ἀπελθόντα λούεσθαι, τὸν δὲ Σερούιον φθάσαντα θῦσαι τῇ θεῷ τὴν βοῦν
καὶ τῷ ἱερῷ τὰ κέρατα προσπατταλεῦσαι. Ταῦτα καὶ Ἰόβας ἱστόρηκε καὶ
Βάρρων, πλὴν ὅτι τοὔνομα τοῦ Ἄντρωνος Βάρρων οὐ γέγραφεν, οὐδ´ ὑπὸ
Κορνηλίου φησὶ τοῦ ἱερέως ἀλλ´ ὑπὸ τοῦ νεωκόρου παρακρουσθῆναι τὸν Σαβῖνον.
| [0] QUESTIONS ROMAINES.
1. Pourquoi chez les Romains fait-on toucher le feu et l'eau aux nouvelles
mariées ?
Est-ce parce que de ces deux éléments l'un est mâle et l'autre femelle,
que le feu donne aux autres substances le principe du mouvement, et
que l'eau en est le sujet et la matière? Est-ce parce que le feu
purifie et que l'eau blanchit, et qu'une nouvelle épouse doit conserver
avec soin la pureté et la candeur de son ame ? Serait-ce que, comme le feu
sans humidité n'a point de vertu nutritive et ne peut que dessécher, que
l'eau dénuée de chaleur est stérile et sans action, ainsi l'homme et la
femme, inutiles l'un sans l'autre, trouvent dans l'union conjugale
l'intégrité et la perfection de leur vie ? Ont-ils voulu signifier que
deux époux ne doivent jamais se séparer, mais partager ensemble tous les
événements de la vie, ne dussent-ils avoir d'autre jouissance commune que
celle du feu et de l'eau?
2. Pourquoi, dans la cérémonie du mariage, n'emploient-ils jamais ni plus
ni moins de cinq torches faites de cire ?
Est-ce, comme le dit Varron, parce que les préteurs n'usent que de
trois de ces torches, et les édiles d'un plus grand nombre? Or, c'était
chez ces derniers magistrats qu'on allumait le feu des nouveaux époux.
Est-ce que dans les espèces différentes de nombres qu'ils emploient, le
nombre impair leur a paru le plus parfait, le plus analogue au mariage ?
Car le nombre pair se peut diviser en parties qui ont chacune une force
égale et opposée. Au contraire, le nombre impair n'admet point cette
égalité de division, et laisse toujours après son partage un point qui
reste commun aux deux membres. Ainsi, entre les nombres impairs,
celui qui a le plus de rapport avec le mariage est le nombre cinq ; car
trois est le premier nombre impair, deux le premier nombre pair ; et de
ces deux nombres, comme d'un mâle et d'une femelle, se forme le nombre
cinq. Serait-ce plutôt que la lumière est le signe de la naissance à la
vie, et que les femmes pouvant avoir jusqu'à cinq enfants à la fois, ils
allument pour le mariage un pareil nombre de torches? Est-ce enfin parce
qu'on croit que les nouveaux mariés ont besoin de la
protection de cinq divinités : de Jupiter parfait, de Junon parfaite, de
Vénus, de la Persuasion et de Diane, que les femmes invoquent dans les
travaux de l'enfantement?
3. Pourquoi de plusieurs temples de Diane qui sont à Rome, celui du
carrefour patricien est-il le seul où les hommes n'entrent point ?
Est-ce, comme le dit une tradition vulgaire, parce qu'un Romain ayant osé
y faire violence à une femme qui sacrifiait à la déesse, il fut mis en
pièces par des chiens, et que de là est née la crainte superstitieuse qui
empêche les hommes d'y entrer?
4. Pourquoi ont-ils mis des cornes de bœuf au temple de Diane, qui est sur
le mont Aventin, tandis qu'ils attachent ordinairement des cornes de cerf
à tous les autres temples de cette déesse ?
Est-ce pour conserver la mémoire de l'événement ancien que je vais
rapporter? Un Sabin nommé Antron Coratius avait une génisse d'une beauté
et d'une grandeur extraordinaires. Un devin lui ayant dit que la patrie de
celui qui immolerait cette génisse à Diane sur le mont Aventin
commanderait un jour à toute l'Italie, il vint à Rome pour l'y offrir en
sacrifice. Un de ses esclaves donna secrètement avis de cet oracle au roi
Servius, qui aussitôt en informa le pontife Cornélius. Lorsque Antron se
présenta pour le sacrifice, Cornélius lui dit qu'il devait auparavant se
laver dans le Tibre ; que c'était une loi indispensable pour quiconque
voulait sacrifier. Le Sabin se rend au fleuve pour s'y laver. Dans
l'intervalle, Servius immola la génisse à Diane, et en suspendit les
cornes dans le temple. Tel est le récit de Juba et de Varron. Seulement ce
dernier ne nomme point le Sabin, et dit qu'il fut induit en erreur par un
des ministres inférieurs du temple, et non par le pontife Cornélius.
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