| [999] ΠΛΑΤΩΝΙΚΑ ΖΗΤΗΜΑΤΑ.
ΖΗΤΗΜΑ Αʹ.
(999c) Τί δήποτε τὸν Σωκράτην ὁ θεὸς μαιοῦσθαι μὲν ἑτέρους, αὐτὸν δὲ 
γεννᾶν ἀπεκώλυσεν, ὡς ἐν Θεαιτήτῳ λέγεται;
Οὐ γὰρ εἰρωνευόμενός γε καὶ παίζων προσεχρήσατ´ ἂν τῷ τοῦ θεοῦ ὀνόματι. 
Καὶ (999d)  ἄλλως ἐν τῷ Θεαιτήτῳ πολλὰ μεγάλαυχα καὶ σοβαρὰ Σωκράτει 
περιτέθεικεν, ὧν καὶ ταῦτ´ ἐστί · 
«Πολλοὶ γὰρ δή, ὦ θαυμάσιε, πρός με οὕτω διετέθησαν, ὥστ´ ἀτεχνῶς δάκνειν 
ἕτοιμοι εἶναι, ἐπειδάν τινα λῆρον αὐτῶν ἀφαιρῶμαι· καὶ οὐκ οἴονταί με 
εὐνοίᾳ τοῦτο ποιεῖν, πόρρω ὄντες τοῦ εἰδέναι ὅτι οὐδεὶς θεὸς δύσνους 
ἀνθρώποις· οὐδ´ ἐγὼ δυσνοίᾳ τοιοῦτον οὐδὲν δρῶ, ἀλλά μοι ψεῦδός τε 
συγχωρῆσαι καὶ ἀληθὲς ἀφανίσαι οὐδαμῶς θέμις.»
Πότερον οὖν τὴν ἑαυτοῦ φύσιν ὡς κριτικωτέραν ἢ γονιμωτέραν οὖσαν θεὸν 
προσεῖπε, καθάπερ Μένανδρος
«ὁ νοῦς γὰρ ἡμῶν ὁ θεός» καὶ Ἡράκλειτος (999e) «ἦθος ἀνθρώπῳ δαίμων»· 
ἢ θεῖόν τι καὶ δαιμόνιον ὡς ἀληθῶς αἴτιον ὑφηγήσατο Σωκράτει τοῦτο τῆς 
φιλοσοφίας τὸ γένος, ᾧ τοὺς ἄλλους ἐξετάζων ἀεὶ τύφου καὶ πλάνου καὶ 
ἀλαζονείας καὶ τοῦ βαρεῖς εἶναι πρῶτον μὲν αὑτοῖς εἶτα καὶ τοῖς συνοῦσιν 
ἀπήλλαττε; Καὶ γὰρ ὥσπερ ἐκ τύχης τότε φορὰν συνέβη γενέσθαι σοφιστῶν ἐν 
τῇ Ἑλλάδι· καὶ τούτοις οἱ νέοι πολὺ τελοῦντες ἀργύριον οἰήματος ἐπληροῦντο 
καὶ δοξοσοφίας, καὶ λόγων ἐζήλουν σχολὴν καὶ διατριβὰς ἀπράκτους ἐν ἔρισι 
καὶ φιλοτιμίαις καλὸν δὲ καὶ χρήσιμον οὐδ´ ὁτιοῦν. Τὸν οὖν ἐλεγκτικὸν 
λόγον ὥσπερ καθαρτικὸν ἔχων φάρμακον ὁ Σωκράτης (999f) ἀξιόπιστος ἦν 
ἑτέρους ἐλέγχων τῷ μηδὲν ἀποφαίνεσθαι, καὶ μᾶλλον ἥπτετο δοκῶν ζητεῖν 
κοινῇ τὴν ἀλήθειαν οὐκ αὐτὸς ἰδίᾳ δόξῃ βοηθεῖν. 
 | [999] QUESTIONS PLATONIQUES. 
QUESTION I.
(999c) Pourquoi Socrate dit-il, dans le Théétète de Platon, que Dieu lui avait 
ordonné de faire à l'égard des autres les fonctions de sage-femme, et de ne rien 
enfanter lui-même? 
Ce n'est pas une ironie de la part de ce philosophe, qui n'eût pas employé en 
jouant le nom de Dieu, quoique (999b) dans ce même dialogue Platon lui fasse tenir 
plusieurs discours pleins de confiance en soi-même et presque de fierté ; en voici un 
exemple : «Telle est, mon ami, la disposition de bien des gens à mon égard, que, 
toutes les fois que je leur ôte quelque folle opinion, ils sont prêts à se jeter sur moi 
pour me déchirer. Ils ne peuvent se persuader que je le fasse par bienveillance pour 
eux : ils sont bien éloignés de croire qu'aucun dieu ne veut du mal aux mortels, et que 
moi-même je ne fais jamais rien par mauvaise volonté contre eux, mais parce qu'il 
m'est impossible de consentir au mensonge ou de cacher la vérité.» 
Donnait-il le nom de dieu à son esprit, à cause de la profondeur de son jugement 
et de sa grande fécondité, comme Ménandre a dit : 
"C'est un vrai dieu que notre intelligence?" 
Héraclite dit aussi : (999e)  "L'esprit de l'homme est un dieu". Ou bien était-ce 
réellement une puissance céleste et divine 
qui inspirait à Socrate ce genre de philosophie par laquelle, en interrogeant 
toujours les autres, il les guérissait de la présomption, de l'erreur et de la vanité, 
défauts qui les rendaient insupportables d'abord à eux-mêmes, et ensuite à ceux avec 
qui ils vivaient? Le hasard avait fait qu'alors la Grèce était inondée de sophistes que 
les jeunes gens payaient fort cher pour ne remporter de leurs leçons qu'une haute 
opinion de leur savoir, qu'une vaine émulation qui leur faisait consumer tout leur temps 
dans des disputes et des entretiens oiseux, sans rien acquérir d'honnête et d'utile. 
Socrate donc, qui possédait l'art de réfuter et de convaincre, comme un remède propre 
à guérir les erreurs, (999f) obtenait d'autant plus de confiance en combattant les 
opinions des autres, que jamais il n'affirmait rien lui-même ; et il s'insinuait d'autant 
plus dans l'esprit de ses auditeurs, qu'il paraissait chercher avec eux la vérité plutôt 
que défendre son opinion particulière. 
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